Dans quelle mesure peut-on parler d’internationalisations des droits de l’homme à l’heure actuelle ?
Dissertation : Dans quelle mesure peut-on parler d’internationalisations des droits de l’homme à l’heure actuelle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Natalia Serrano • 29 Septembre 2020 • Dissertation • 1 613 Mots (7 Pages) • 662 Vues
Dans quelle mesure peut-on parler d’internationalisations des droits de l’homme à l’heure actuelle ?
Le principe d'universalité est un principe implicite de la nature des droits de l'homme. Comme l’explique le préambule de la déclaration des droits de l'homme adoptée le 10 décembre 1948 « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde », le concept même des droits de l'homme implique sa reconnaissance intrinsèque et inaliénable de chaque individu appartenant à la race humaine.
Cependant, dans la sphère pratique, cette universalisation a posé des problèmes sur le terrain. Par conséquent, il est donc pertinent d'étudier les différentes sphères de l'internationalisation des droits de l'homme à l'heure actuelle puisqu’il constitue une forme tout à fait singulière du droit au regard de nombreuses caractéristiques qui lui sont propres.
Pour aborder la question des droits de l'homme, il faut d’abord être clair sur sa définition. Nous parlerons ensuite de son application historique et de sa nature d'universalisation à partir de son même concept et de son existence comme caractère universel sans conditions.
Nous poursuivrons sa positivisation dans le cadre international, en passant par les accords étatiques et sa positivisation dans le droit interne de l'Etat à travers la figure des blocs de constitutionnalité qui ont été adoptés par la plupart des pays démocratiques occidentaux au dernier siècle. Toutefois, peut-on parler d'une véritable application de ces droits ? Nous aborderons donc son application dans les pays développés dotés de capacités économiques et de ses difficultés dans les démocraties et économies fragiles.
Nous terminerons par la question de la difficulté de garantir certains droits quand ceux-ci vont à l’encontre des enracinements culturels dans les pays où ces garanties sont tentées de s’imposer. La démocratie peut-elle exister si ces droits ne sont pas garantis ?
Les développements s'ordonneront autour de deux idées principales, d'une part la notion de droits fondamentaux et d'autre part la difficulté d'application sur le terrain.
L'existence des droits fondamentaux en tant que concept global.
La reconnaissance des droits fondamentaux est définie comme des droits qui sont fonctionnellement liés à la dignité humaine, sont inhérents à l'être humain et appartiennent à toute personne en raison de sa dignité. On considère que l’homme a des droits qui lui sont inhérents, des droits naturels, ceux-ci doivent être garantis par le pouvoir étatique pour permettre leur exercice normal à un niveau d'égalité entre les droits.
Les droits de l'homme sont la traduction normative d'une série de valeurs, appréhendées de la réalité ou socialement construites, qui garantissent l'existence de tous en tant que race humaine. Sans ces normatifs, nous retournerions à ce que Hobbes considère comme un état de nature, où le respect de la vie et de la dignité humaine ne serait garanti par aucune institution étatique et où les lois des marchés ou la force de certains acteurs plus puissants que d'autres impliqueraient la suppression des garanties et le non-respect des minorités mondiales.
- Évolution historique des droits fondamentaux sur la scène internationale :
La question de la reconnaissance internationale des droits fondamentaux est apparue pour la 1ère fois à la fin de la Première Guerre mondiale avec le traité de Versailles, mais il a fallu attendre la fin de la deuxième guerre mondiale. Le 10 décembre 1948 la Déclaration universelle de Droits de l'Homme adoptée et proclamée par l'Assemblée Générale des Nations Unies dans sa Résolution 217-A afin d'avoir une vraie positivisation de ces droits.
La Déclaration Universelle des droits de l'homme de 1948 a été créée en réponse aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale et comme une tentative de construire les bases du nouvel ordre international qui a émergé après l'armistice.
Sur la base de cette déclaration, divers accords internationaux et régionaux ont été adoptés afin d'adapter cette déclaration aux besoins et aux traditions des peuples qui, bien qu'elle ait un objectif universel, doivent peser les situations, les régimes politiques et les particularités de tous les peuples du monde.
- Positivisation des droits fondamentaux.
Une série de traités internationaux relatifs aux droits de l'homme et d'autres instruments adoptés depuis 1948 ont conféré une base juridique aux droits de l'homme inhérents et ont développé l'ensemble des droits de l'homme au niveau international.
Ce groupe de déclarations et d'accords ont été le point de départ de la plupart des pays qui s'identifient comme démocratiques pour développer leurs politiques publiques et leur cadre juridique interne.
En effet, le respect des droits humains exige l’instauration de l’état de droit aux niveaux national et international.
Au niveau international et régional, la manière de concrétiser les droits fondamentaux a été donnée dans des accords universels et régionaux. En effet, cette régionalisation des droits fondamentaux vise à créer des mesures pour les garantir et les aborder dans le respect de la culture, des traditions et des visions du monde des peuples. C'est le cas de la Convention européenne des droits de l'homme adoptée en 1950, la Charte africaine des droits de l'homme qui a été adoptée par l'Organisation de l'Unité Africaine en 1981, et la Convention américaine relative aux droits de l'homme adoptée le 22 novembre 1969.
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