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Management Du Changement

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Par   •  6 Janvier 2013  •  5 825 Mots (24 Pages)  •  1 065 Vues

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NOTE DOCTRINALE

concernant certaines questions sur

l’engagement et le comportement

des catholiques dans la vie politique

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi, après avoir pris, entre autres, l’avis du Conseil pontifical pour les Laïcs, a jugé opportun de publier la présente «Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique». Cette Note est adressée aux évêques de l’Église catholique, et de manière spéciale aux hommes politiques catholiques ainsi qu’à tous les fidèles laïcs appelés à participer à la vie publique et politique dans les sociétés démocratiques.

1. Un enseignement constant

1. En deux mille ans d’histoire, l’engagement des chrétiens dans le monde s’est réalisé sous des formes diverses. L’une d’entre elles a été la participation à l’action politique: les chrétiens, affirmait un écrivain ecclésiastique des premiers siècles, «participent à la vie publique comme citoyens»[1]. Parmi ses saints, l’Église vénère beaucoup d’hommes et de femmes qui ont servi Dieu par leur engagement généreux dans les activités politiques et gouvernementales. L'un d'entre eux, saint Thomas More, proclamé Patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques, a su témoigner jusqu’à la mort de «la dignité inaliénable de la conscience»[2]. Bien que soumis à diverses formes de pressions psychologiques, il a refusé tout compromis et, sans renier «sa constante fidélité à l’autorité et aux institutions légitimes» qui l’avait distingué, il a affirmé par sa vie et par sa mort que l'«on ne peut séparer l’homme de Dieu, ni la politique de la morale»[3].

Les sociétés démocratiques actuelles, dans lesquelles, à juste titre, tous sont appelés à participer à la gestion des affaires publiques dans un climat de vraie liberté[4], requièrent des formes nouvelles et plus larges de participation à la vie publique de la part des citoyens, qu’ils soient chrétiens ou non. En effet, tous peuvent contribuer, par leur vote, à l’élection des législateurs et des responsables de gouvernement, et, par d’autres moyens aussi, à l’élaboration des orientations politiques et des choix législatifs qui, selon eux, servent le mieux le bien commun[5]. Dans un système politique démocratique, la vie ne pourrait se dérouler de manière profitable sans un engagement actif, responsable et généreux de tous. Encore que cela implique «une grande diversité et complémentarité de formes, de niveaux, de tâches et de responsabilités»[6].

En accomplissant leurs devoirs civils normaux, «guidés par leur conscience chrétienne»[7], selon les valeurs conformes à cette conscience, les fidèles réalisent aussi la tâche qui leur est propre d’animer chrétiennement l’ordre temporel, tout en en respectant la nature et la légitime autonomie[8], et en coopérant avec les autres citoyens, selon leur compétence spécifique et sous leur propre responsabilité[9]. Il résulte de cet enseignement fondamental du Concile Vatican II que «les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la ‘politique’, à savoir à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun»[10]. Ce bien commun inclut la défense et la promotion de réalités telles que l’ordre public et la paix, la liberté et l’égalité, le respect de la vie humaine et de l’environnement, la justice, la solidarité, etc.

La présente Note ne prétend pas proposer de nouveau l’intégralité de l’enseignement de l’Église en la matière, qui est d’ailleurs repris dans ses lignes essentielles dans le Catéchisme de l’Église catholique, mais elle veut simplement rappeler quelques principes propres à la conscience chrétienne qui inspirent l’engagement social et politique des catholiques dans les sociétés démocratiques [11]. Et cela parce que, ces derniers temps, souvent par suite du cours rapide des événements, sont apparues des orientations ambiguës et des positions contestables, qui rendent utile la clarification de dimensions et d’aspects importants d’une telle question.

II. Quelques points-clés dans le débat culturel et politique actuel

2. La société civile se trouve aujourd’hui dans un processus culturel complexe qui signe la fin d’une époque et l’incertitude pour celle qui se profile à l’horizon. Les grandes conquêtes auxquelles on assiste invitent à vérifier quel chemin positif l’humanité a parcouru dans le progrès et dans l’acquisition de conditions de vie plus humaines. La croissance de responsabilité vis-à-vis de pays encore en voie de développement est évidemment un signe de grande importance qui montre une sensibilité grandissante pour le bien commun. Mais en même temps, il n’est pas possible de passer sous silence les graves dangers vers lesquels certaines tendances culturelles voudraient orienter les législations, et par voie de conséquence les comportements des futures générations.

On constate aujourd’hui un certain relativisme culturel qui se manifeste de manière évidente en érigeant en théorie et en défendant le pluralisme éthique, qui est la preuve de la décadence et de la dissolution de la raison et des principes de la loi morale naturelle. Dans la ligne de cette tendance, il n’est malheureusement pas rare de rencontrer, dans des déclarations publiques, des assertions qui soutiennent qu’un tel pluralisme éthique est la condition de la démocratie[12]. Il en résulte que, d’une part, les citoyens revendiquent la plus complète autonomie pour leurs choix moraux, tandis que, de l’autre, les législateurs pensent qu’il faut respecter cette liberté de choix, en formulant des lois qui font fi des principes de l’éthique naturelle pour se montrer indulgent uniquement envers certaines orientations culturelles ou morales transitoires[13], comme si toutes les conceptions possibles de la vie avaient une égale valeur. En même temps, en s’appuyant de façon trompeuse sur la valeur de la tolérance, on demande à une bonne partie des citoyens – et notamment aux catholiques – de renoncer à participer à la vie sociale et politique de leur pays selon la conception

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