Étude de la fin de la pièce de théâtre Electre de Giraudoux
Commentaire de texte : Étude de la fin de la pièce de théâtre Electre de Giraudoux. Recherche parmi 299 000+ dissertationsPar dissertation • 20 Décembre 2013 • Commentaire de texte • 390 Mots (2 Pages) • 735 Vues
Électre, La femme Narsès, Le Mendiant, Oreste
LE MENDIANT
Alors voici la fin. La femme Narsès et les mendiants délièrent Oreste. Il se précipita à travers la cour.
Il ne toucha même pas, il n’embrassa même pas Électre. Il a eu tort. Il ne la touchera jamais plus. Et
il atteignit les assassins comme ils parlementaient avec l’émeute, de la niche en marbre. Et comme
Égisthe penché disait aux meneurs que tout allait bien, et que tout désormais irait bien, il entendit crier
dans son dos une bête qu’on saignait. Et ce n’était pas une bête qui criait, c’était Clytemnestre. Mais
on la saignait. Son fils la saignait. Il avait frappé au hasard sur le couple, en fermant les yeux. Mais tout
est sensible et mortel dans une mère, même indigne. Et elle n’appelait ni Électre, ni Oreste, mais sa
dernière fille Chrysothémis, si bien qu’Oreste avait l’impression que c’était une autre mère, une mère
innocente qu’il tuait. Et elle se cramponnait au bras droit d’Égisthe. Elle avait raison, c’était sa seule
chance désormais dans la vie de se tenir un peu debout. Mais elle empêchait Égisthe de dégainer. Il
la secouait pour reprendre son bras, rien à faire. Et elle était trop lourde aussi pour servir de bouclier.
Et il y avait encore cet oiseau qui le giflait de ses ailes et l’attaquait du bec. Alors il lutta. Du seul bras
gauche sans armes, une reine morte au bras droit avec colliers et pendentifs, désespéré de mourir en
criminel quand tout de lui était devenu pur et sacré, de combattre pour un crime qui n’était plus le sien
et, dans tant de loyauté et d’innocence, de se trouver l’infâme en face de ce parricide, il lutta de sa main
que l’épée découpait peu à peu, mais le lacet de sa cuirasse se prit dans une agrafe de Clytemnestre, et
elle s’ouvrit. Alors il ne résista plus, il secouait seulement son bras droit, et l’on sentait que s’il voulait
maintenant se débarrasser de la reine, ce n’était plus pour combattre seul, mais pour mourir seul, pour
être couché dans la mort loin de Clytemnestre. Et il n’y est pas parvenu. Et il y a pour l’éternité un couple
Clytemnestre-Égisthe. Mais il est mort en criant un nom que je ne dirai pas.
LA VOIX D’ÉGISTHE, au-dehors
Électre…
LE MENDIANT
J’ai raconté trop vite. Il me rattrape.
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