Vision de Jean Rousset à l'égard du mythe de Don Juan

Jean Rousset, professeur et critique littéraire suisse, à publié un article Le mythe de Don Juan (1978) où notamment il explique pourquoi la statue du Commandeur est un sujet invariant du mythe de Don Juan.

Jean Rousset considère la statue du Commandeur comme étant une personne humaine en ayant recours à la personnification grâce aux pronom défini « du Mort » Il entend par là que la statue est vivante et peut donc être considéré comme une personne du même niveau qu’un humain donc cet emploi du pronom est important à constater, il souhaite insister sur le caractère surnaturel et mystique que cette statut dégage et qui influe sur nos personnages.

Rousset nous explique que la statue du Commandeur est un sujet invariant mais qu’il y a quelque subtilité entre les différentes interprétations existantes. L’auteur nous parle alors d’un découpage qu’il nomme « la triple apparition » et qui est commune à toute les œuvres. En effet, le premier découpage correspond à la rencontre de la statue avec Don Juan et son valet. Il explique que le lieu de la rencontre à lieu dans un endroit sacrée comme on peut le constater avec la pièce de Molière à l’acte III scène V avec la didascalie suivante : « Le tombeau s’ouvre, où l’on voit un superbe mausolée et la statue du commandeur ». Cependant, on peut remarquer une différence dans la pièce de Tirso car la rencontre a lieu dans la demeure de Don Juan où l’on entend une personne frappé en coulisse. Cette différence peut s’expliquer.

Cette rencontre peut elle-même se découper en trois partie distinctes comme nous l’explique Jean Rousset. Il y a tout d’abord selon lui le moment de « la reconnaissance du Mort » par notre protagoniste, « l’outrage » qui au même moment Don Juan doit attaquer, se moquer, humilier la statue car selon l’auteur s’il y n’y a pas d’action l’intrigue dramatique s’achève ici et enfin on assiste à la réponse de la statue quand Don Juan lui propose de souper ensemble. Ce moment est vu comme clé de voûte car c’est là où le fantastique et le surnaturel de la pièce apparaît comme on peut le voir à travers l’œuvre de Tirso où Catalinon est complètement apeuré : « Il a parlé et j’ai dit : « Qui êtes-vous ? » Il a répondu ... »

Il constate que même si les différentes interprétations du mythe ne reprennent pas la même entrée du Commandeur, la même façon d’inviter ce dernier, la statue du Commandeur incarne toujours le châtiment du ciel, la peur qu’on les autres personnages comme on peut le voir avec Sganarelle qui préfère se moquer : « baissant la tête comme a fait la statue »

...