Sonnet à Caliste De Malherbe Et Sonnet VI Du Bellay
Recherche de Documents : Sonnet à Caliste De Malherbe Et Sonnet VI Du Bellay. Recherche parmi 299 000+ dissertationsPar chloey1998 • 9 Septembre 2014 • 234 Mots (1 Pages) • 1 768 Vues
François de Malherbe (1555-1628)
Sonnet à Caliste
Il n’est rien de si beau comme Caliste est belle :
C’est une oeuvre où Nature a fait tous ses efforts,
Et notre âge est ingrat qui voit tant de trésors,
S’il n’élève à sa gloire une marque éternelle.
La clarté de son teint n’est pas chose mortelle :
Le baume est dans sa bouche et les roses dehors
Sa parole et sa voix ressuscitent les morts,
Et l’art n’égale point sa douceur naturelle.
La blancheur de sa gorge éblouit les regards ;
Amour est en ses yeux, il y trempe ses dards,
Et la fait reconnaître un miracle invisible.
Las, où est maintenant ce mespris de Fortune?
Où est ce coeur vainqueur de toute adversité,
Cest honneste desir de l'immortalité,
Et ceste honneste flamme au peuple non commune?
Où sont ces doulx plaisirs, qu'au soir sous la nuict brune
Les Muses me donnoient; alors qu'en liberté
Dessus le verd tapy d'un rivage escuarté
Je les menois danser aux rayons de la Lune?
Maintenant la Fortune est maistresse de moy,
Et mon coeur qui souloit estre maistre de soy,
Est serf de mille maulx et regrets qui m'ennuyent.
De la posterité je n'ay plus de soucy,
Ceste divine ardeur, je ne l'ay plus aussi,
Et les Muses de moy, comme estranges, s'enfuyent.
Du Bellay, Les Regrets, 6
En ce nombre infini de grâces et d’appas,
Qu’en dis-tu ma raison ? crois-tu qu’il soit possible
D’avoir du jugement, et ne l’adorer pas ?
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