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Pour d'autres histoires de la littérature française

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Par   •  2 Décembre 2020  •  Cours  •  8 481 Mots (34 Pages)  •  284 Vues

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Pour d'autres histoires de la littérature française

        I – La constitution d'un canon littéraire : quelques pistes d'introduction

        II – Pour une littérature médiévale plurilingue

        III – Les autrices du "mâle Moyen-Âge" : question autour d'une anthologie

I / La constitution d'un canon littéraire

S'interroge sur le rapport d'exclusion et d'inclusion dans le canon littéraire : hiérarchise Proust et le met en valeur par rapport à Agatha Christie sur des notions : questions politiques, influence sur la postérité, qualités esthétiques et stylistiques.

Les auteurs qui font partis du canon sont choisis et ne sont pas évidents. En terme d'étude en France, c'est l'Education Nationale qui décide des oeuvres au programme (en fonction des périodes etc).

  • Comparaison Québec : beaucoup plus de femmes, étude d'auteurs québecois au collège et français au lycée, auteurs vivants, auteurs de films... Il y a une hiérarchie des genres.

Le canon n'st donc pas une évidence : il résulte de choix qui montrent ce que l'on veut transmettre. C'est une construction qui n'a rien de naturel.

A – Une construction historique et institutionnelle

L'Académie française se prétend gardienne de la langue française. Sa parole est normative, or la langue est en constante évolution à travers ses usagers.

        Les institutions liées au monde de l'édition et aux grands prix reconnaissent la valeur ou non d'un auteur (ex : un auteur entre ou non dans la Pléiade).

        Notion de canon

A l'origine, le canon désigne les textes qui sont retenus par l'Institution eccésiastique, afin de différencier les livres sacrés des apocriphes.

        Il est devenu la "liste des textes auxquels est accordé une éminence particulière" –  BARTHES. Ce sont les auteurs et ouvrages qui méritent d'être conservés. Ce tri a pour conséquence d'exclure certains textes, et d'en sacraliser d'autres, principalement à l'école.

Les programmes sont construits selon les grands genres littéraires. Les différences entre filières sont également marquées par une hiérarchisation des auteurs, selon leur facilité de réception... Or, nous faisons des ressources scolaires d'auteurs qui n'ont pas écrit pour des étudiants.

        Le canon a donc une dimension sociale : Bourdieu appelle cela la "culture légitime". Connaître le canon est plus légitime pour l'enfant d'un enseignant que pour un autre enfant.

B – Une construction éthique et esthétique

La valeur littéraire est-elle le seul critère pour appartenir au canon ? L'existence du canon s'explique aussi par les catégories de classement :

  • littérature
  • valeur
  • genre littéraire

  • Littérature

Descartes  : écrit en latin. Mais ses textes appartenant au registre spécifique de la philosophie, il ne semble pas appartenir au canon.

Montaigne : pourquoi Les Essais lui ont-ils permi d'entrer dans le canon ?

-> catégorie de littérature récente, appartenant aux Belles Lettres

  • cf. Lagarde et Michard, institution qui fait passer pour incontournables les mêmes auteurs et les mêmes textes

Est-ce que le canon reconnaît la valeur des oeuvres ou la construit-il ?

Est-ce que cela contribue à construire la valeur des oeuvres ? La Pléiadisation de Romain Gary est-il une reconnaissance de sa valeur ou cela va-t-il la construire ?

Le canon a une valeur légitimante qui montre que le texte est respectable.

L'organisation des texes en genres littéraires conditionne-t-elle le canon ?

Les genres littéraires sont regroupés autour de quatre genres (poésie, théâtre, récit, argumentation). Mais si un texte s'inscrit dans un genre, cela ne l'aide-t-il pas à rentrer dans le canon ? Quel cas-limite ? Que fait-t-on des genres littéraires qui ont disparu ? Est-ce qu'on ne conserve pas des textes du passé que ceux qui ont eu un avenir (dit, chanson de geste) ?

Est-ce que les grands principes de classement ne conditionnent-ils pas le regard porté sur la littérature du passé ?

Vision condescendante et téléologique qui croit dans le passé : le Moyen-Age a marqué la naissance du roman, mais n'était qu'un brouillon. Les vainqueurs écrivent l'histoire.

Le canon n'est pas neutre.

Les genres tendent à devenir des catégories normatives pour regarder la littérature. Au lieu que le genre devienne une catégorie descriptive, il devient une catégorie normative : j'essentialise la notion de roman à partir de ce qui a été fait au XIXè.

Choix des auteurs se fait en fonction de leur représentativité dans le groupe : mythe de Voltaire construit par rapport aux Lumières, mais ne rentre pas toujours dans le mouvement. Les auteurs introduits dans un groupe ne s'y retrouvent pas nécessairement, n'en avaient pas conscience.

Rousseau est un pré-romantique : manière de légitimer la lecture de Rousseau, oriente la lecture, pas de principe d'anticipation.

Les genres et les mouvements sont des principes de justification de certains textes, mais permet aussi d'exclure certains auteurs comme n'entrant pas dans le genre. Le canon est une liste organisée autour de principes d'inclusion ou d'exclusion.

Article de Salazar sur le canon occidental de Bloom :

Dans les études littéraires, ce qui doit être enseigné, ce sont les classiques. Textes reconnus de manière littéraire parce qu'ils avaient de la valeur. Leur valeur est manifeste puisque ce sont ceux qui ont beaucoup transmis et ont eu de l'influence dans le champ littéraire.

Pour lui, la valeur d'une œuvre est intemporelle et s'éprouve dans l'exercice solitaire de la lecture. Il dit ainsi que cette appréciation esthétique est indépendante de l'identité du lecteur (origines, identité sexuelle, politique, socialement).

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