Extrait d'un passage de la pièce de théâtre Hernani de Victor Hugo
Commentaire de texte : Extrait d'un passage de la pièce de théâtre Hernani de Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 24 Mars 2013 • Commentaire de texte • 288 Mots (2 Pages) • 1 146 Vues
Oui de ta suite, ô roi ! De ta suite! - J'en suis!
Nuit et jour, en effet, pas à pas je te suis.
Un poignard à la main, l'œil fixé sur ta trace,
Je vais. Ma race en moi poursuit en toi ta race.
Et puis, te voila donc mon rival! Un instant
Entre aimer et haïr je suis resté flottant;
Mon cœur pour elle et toi n'était pas assez large,
J'oubliais en l'aimant ta haine qui me charge;
Mais, puisque tu le veux, puisque c'est toi qui viens
Me faire souvenir, c'est bon, je me souviens!
Mon amour fait pencher la balance incertaine
Et tombe tout entier du côté de ma haine.
Oui, je suis de ta suite, et c'est toi qui l'as dit!
Va, jamais courtisan de ton lever maudit,
Jamais seigneur baisant ton ombre, ou majordome
Ayant à te servir abjuré son cœur d'homme,
Jamais chien de palais dressés à suivre un roi
Ne serons sur tes pas plus assidus que moi!
Ce qu'ils veulent de toi, tous ces grands de Castille,
C'est quelque titre creux, quelque hochet qui brille,
C'est quelque mouton d'or qu'on va se pendre au cou;
Moi, pour vouloir si peu je ne suis pas si fou!
Ce que je veux de toi, ce n'est point faveurs vaines,
C'est l'âme de ton corps, c'est le sang de tes veines,
C'est tout ce qu'un poignard, furieux et vainqueur,
En y fouillant longtemps peut prendre au fond d'un cœur.
Va devant! je te suis. Ma vengeance qui veille
Avec moi toujours marche et me parle à l'oreille.
Va! je suis là, j'épie et j'écoute, et sans bruit
Mon pas cherche ton pas et le presse et le suit.
Le jour tu ne pourras, ô roi, tourner la tête
Sans me voir immobile et sombre dans ta fête;
La nuit tu ne pourras tourner les yeux, ô roi,
Sans voir mes yeux ardents luire derrière toi!
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