Etude Du drame romantique Lorenzaccio de Musset

La pièce s’inspire d’un fait

historique réel, relaté par le

chroniqueur italien Varchi. En

1537, la ville de Florence vit sous

la tyrannie du duc Alexandre de

Médicis. Cet homme colérique

est au pouvoir grâce à l’appui de

l’empereur Charles Quint et du

pape Clément VII et il sait leur

obéir. Lorenzo de Médicis, son

cousin, rêve de rendre à Florence

sa liberté républicaine et feint de

partager la débauche du Duc pour

l’approcher et saisir le moment

opportun de l’assassiner. Hélas, à

peine son crime accompli, Lorenzo

est tué par ceux qu’il voulait aider.

⁄. Un monde corrompu

Le Léviathan1 politique que nous

présente Lorenzaccio est un monde luxuriant

et noir. Ici, pas d’heureux dénouement

qui, malgré la mort du héros,

nous réconcilierait. Du fond de sa solitude

Musset nous adresse à tous, encore

aujourd’hui, une série d’avertissements,

et nous tend des miroirs. À nous de nous

y regarder, si nous voulons, nous qui

vivons au même titre que lui, en une époque où le passé est en ruines et l’avenir en gestation

bien incertaine. […]

Lorenzo, ange et pourriture, concentre en lui la tension centrale qui traverse toute la pièce et

les autres personnages : d’un côté la corruption omniprésente, de l’autre l’angélisme étouffé qui

anime tous ceux qui voudraient « faire quelque chose ». La réponse finale de Musset n’est pas

optimiste, mais avons-nous besoin d’optimisme, ou bien de franchise ?

J.-P. VINCENT, Programme du spectacle, Festival d’Avignon, 2000.

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