Début commentaire Turcaret

Cette pièce d’Alain-René Lesage (1668-1747), nommée Turcaret, a été écrite en 1708. Les extraits étudiés sont la scène 11 et la scène 12 de l’acte III. L’auteur de cette comédie fit des études de droit avant de se tourner vers l’écriture et la traduction de pièces espagnoles. Il connu son premier succès grâce à une pièce nommée Crispin rival de son maître en 1707. Turcaret est une comédie en 5 actes, représentée pour la première fois en 1709 à la comédie française. Tout au long de ce commentaire, nous répondrons à la problématique suivante : En quoi la comédie renforce-t-elle les ambitions nouvelles des valets? Pour y répondre, nous suivrons un plan en deux axes. Tout d’abord, nous verrons comment ces scènes sont comiques puis quelles sont les nouvelles ambitions des valets de l’époque.

Dans ce premier axe, nous verrons en quoi cette pièce, et particulièrement ces deux scènes, relève du registre comique.

Tout d’abord, nous pouvons remarquer que dans ces scènes le « dupeur est dupé ». En effet, Turcaret est un ancien laquais qui souhaite accéder à l’aristocratie en courtisant la Baronne, il est lui même un personnage souhaitant profiter de la situation pour son propre intérêt. Frontin et Lisette, quant à eux, veulent duper Turcaret notamment en lui octroyant une importante commission sur le carrosse que Frontin doit acquérir en son nom. Frontin est un valet type. Il est rusé et ambitieux, il rêve de richesse tout comme Lisette.

Puis, nous pouvons voir que Frontin essaye de se faire passer pour quelqu’un qu’il n’est pas. À la ligne 8, il demande à Lisette « Peut-on les savoir? » en parlant de ses réflexions morales et à la ligne 10, il lui demande encore « tu deviens ambitieuse? ». On remarque que Frontin passe du registre soutenu au registre familier en seulement deux répliques. Nous pouvons donc affirmer qu’il essaye de s’exprimer comme une personne de classe sociale supérieure, voire qu’il est en train d’imiter le langage de son maître.

Enfin, nous relevons des comiques de mots, notamment chez Lisette lorsqu’elle qualifie de « réflexions morales » son ennui d’être soubrette. Également lorsque, implicitement, elle associe l’enrichissement à la qualité d’ « homme d’esprit » de Frontin alors que leur même enrichissement dépend des ruses de celui-ci. De plus, le mot « épargner » fait le sujet d’une polysémie puisqu’il signifie économiser, ce qui montre la générosité de Frontin envers Lisette, mais aussi il signifie un traitement d’indulgence qui montre sa persévérance.

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