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Dossier Un amour de Swann

Fiche : Dossier Un amour de Swann. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2017  •  Fiche  •  4 057 Mots (17 Pages)  •  2 431 Vues

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Un amour de Swann

Place de l’œuvre dans l’histoire littéraire 

À la recherche du temps perdu est publié entre 1913 et 1927. L’œuvre paraît donc au début du XXe siècle qui succède ainsi au XIXe siècle, siècle phare du roman qu’il soit romantique, réaliste ou naturaliste. Proust cependant ne se borne pas à un genre particulier. Dans sa correspondance il écrit : « Je ne sais pas si je vous ai dit que ce livre était un roman. Du moins, c’est du roman que cela s’écarte le moins. » Il est en effet difficile de ranger cet ouvrage dans un genre particulier : roman quasi autobiographique dont le narrateur n’est ni Proust réellement ni véritablement un autre, roman psychologique qui décrit les rouages mentaux de ses personnages, il est aussi qualifié de roman philosophique par certains. Et tout cela contribue à rendre l’œuvre de Proust unique et inimitable. Ainsi ce roman dans son ensemble marque une étape dans l’histoire littéraire. Il y a un avant et un après la Recherche. Cette liberté proustienne dans l’écriture et la richesse de l’œuvre, permettent un développement des romans de ce genre dans la première moitié du XXe siècle.

Replaçons aussi un amour de Swann dans l’ensemble du roman. La Recherche se découpe en sept volumes : Du côté de chez Swann - À l'ombre des jeunes filles en fleurs - Le Côté de Guermantes - Sodome et Gomorrhe I et II - La Prisonnière - Albertine disparue - Le Temps retrouvé. Le premier volume du roman est lui-même divisé en trois parties à savoir : Combray – Un amour de Swann Le nom du pays : le nom. Le narrateur évoque ses souvenirs d’enfance et notamment des nuits passées à Combray chez sa grand-tante. C’est un analepse. Il raconte les soirs passés là-bas aux cotés de sa famille à laquelle se joint souvent Swann. Ensuite Un amour de Swann est une parenthèse dans la vie du narrateur. Ce dernier expose l’amour de Charles Swann pour Mme de Crécy dans les plus grands détails. Ainsi avec cette narration à la troisième personne, cette partie du roman peut se lire indépendamment du reste de l’œuvre, même si elle reste indispensable pour comprendre le roman dans son ensemble.

Auteur 

Marcel Proust est né à Paris en 1871 et mort en 1922. Il est issu d’une famille aisée et cultivée. Son père est professeur de médecine à la Sorbonne. Sa mère est d’origine israélite, juive de surcroît.  Il fréquente dès la jeunesse des salons aristocratiques dans lesquels il rencontre de nombreux artistes et notamment des écrivains. Il fréquente les lieux mondains de l’époque et certaines de ses amitiés sont restées célèbres et ont inspiré certains de ses personnages : on peut prendre l’exemple de Madeleine Lemaire, possible inspiration de Mme Verdurin. Ses fréquentations sont de fait le reflet de son goût pour la culture et l’écriture. Il n’est pas écrivain par hasard et voue une véritable passion à la littérature et à l’art en général.

Il rédige plusieurs œuvres, en voici les principales. Il écrit en 1895, Jean Santeuil, un roman mettant en scène un jeune homme qui évolue dans Paris. Puis en 1896, il écrit Les plaisirs et les Jours. C’est un recueil de poèmes en prose et de nouvelles. Ses autres œuvres majeures sont Les traductions de Ruskin, Contre Saint-Beuve et Pastishes et Mélanges. Son œuvre le plus célèbre reste À la recherche du temps perdu, publié en sept tomes et dans laquelle s’inscrit Un amour de Swann, œuvre que nous allons étudier plus en détail.

Titre 

Un amour de Swann est une œuvre qui porte bien son nom.  L’intrigue est centrée sur l’amour et tout ce qui en découle. Le titre annonce donc bien le sujet et ce dernier englobe tout le roman. Quant à Swann, c’est le personnage principal du récit et il est emblématique du roman tout entier. Nous sommes face à un récit unitaire et passionnel de sa vie amoureuse. Marcel Proust raconte à travers cette histoire toutes les conséquences de l’amour, tous les agissements, toutes les folies de Swann, éperdument amoureux d’une jeune femme prénommée Odette. C’est un amour passionné, dans le milieu bourgeois que Swann fréquente peu. Le début et la fin de la trame sont portés par l’amour. C’est le fil conducteur du roman.

Thèmes

L’AMOUR et la JALOUSIE : Swann comme nous l’avons décrit, est au début du roman un Don Juan. La métamorphose qu’il subit à cause de son amour maladif pour Odette est incroyable. Celle qui n’était pas à son « goût » devient son unique obsession. Lorsque qu’il la fréquente pour la première fois, elle ne l’éblouit pas par sa beauté ni par son intelligence. C’est lorsque Swann fait l’analogie entre le visage d’Odette et la figure de Zéphora de Botticelli (dont nous reparlerons plus précisément) qu’il tombe amoureux d’elle. Ainsi il se sent détenteur d’une beauté unique, d’une beauté semblable à celle qui a inspiré Botticelli. Il est alors convaincu d’aimer Odette.

Cet amour devient passionnel et il lui faut la voir quotidiennement. L’amour est indissociable de la jalousie. L’amour est une pathologie. L’expression « jalousie maladive » prend chez Swann tout son sens. Pour Proust, l’amour est toujours synonyme de malheur, c’est un amour déchirant, tiraillant qui transperce l’âme de celui qui le subit. C’est une malédiction car la jalousie est indissociable de cet amour. Le roman est d’ailleurs devenu emblématique de la jalousie en littérature. La jalousie est inévitable puisque Swann aime ainsi. Odette manque sans cesse à Swann et l’amour de celui-ci prend des proportions démesurées. Sa jalousie se développe notamment après la crise de la recherche d’Odette dans Paris. C’est lors de cette nuit qu’il cherche désespérément Odette sur les boulevards. L’acmé de la jalousie pourrait se situer lorsqu’il se sent humilié par Mme Verdurin qui refuse qu’il vienne à l’opéra avec Odette, qu’elle emmène dans la voiture sans lui. Swann marche seul toute la nuit. C’est ce manque qui développe l’imaginaire de Swann et qui idéalise Odette et leur relation. Il souhaite s’accaparer entièrement Odette. Swann s’interroge, développe son imaginaire. Il possède Odette mais tout cela n’est qu’illusion, un manque s’installe et dès qu’Odette n’est pas là, Swann s’interroge sur ce qu’Odette pourrait faire. Il soupçonne Odette d’avoir des relations extra-conjugales et il y voit certains hommes comme des rivaux, par exemple, le comte de Forcheville qui est un noble. Swann n’est pas noble et cela rend Swann envieux et il voit en Forcheville un potentiel rival. Ses doutes le poussent à interroger plusieurs fois Odette. Il lui pose de manière insistante des questions sur le comte de Forcheville ou lui demande si elle a pratiqué des actes homosexuels. Enfin, si Swann n’a pas les réponses escomptées, il recherche des preuves. La jalousie est donc poussée à son paroxysme, elle devient une maladie. À la fin du roman, cette jalousie s’atténue progressivement, en parti à cause de l’absence prolongée d’Odette partie en croisière pendant un an avec les Verdurin et grâce aussi à l’aveu de Madame Cottard qui lui apprend que Odette parle souvent de lui. Il comprend alors que leur amour s’est mué en une amitié profonde. Le lecteur découvre dans À l’ombre des jeunes filles en fleur, deuxième volume de À la Recherche du Temps perdu, que Swann et Odette sont finalement devenus mari et femme.

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