Don Juan n'est-il qu'un personnage immoral ?

Dissertation de français

Lorsque la pièce de Molière, le festin de Pierre, est joué pour la première fois en 1665, Elle choque véritablement le public. La complexité du personnage de Don Juan suscite une intrigue hors du commun. Il est baroque, libre-penseur, avide de libertés : c'est un libertin complètement immoral. Cependant, Don Juan n'est-il qu'un personnage immoral ? Pour répondre à cette question, penchons-nous sur son immoralité et sa complexité (organisées en deux parties et trois sous parties pour chacune)

Premièrement, Don Juan est un libre penseur, c'est-à-dire qu'il se laisse aller à un libertinage intellectuel. Don Juan est un irréligieux, un athée: il affirme ne croire ni au ciel, ni à l'enfer, ni à une vie au-delà de la mort. C'est un rationaliste « je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit. » (III, 1). Dans la scène du pauvre (III,2), il demande au mendiant de commettre un sacrilège, il finit ensuite par lui donner la pièce pour « l'amour de l’humanité » et non l'amour de Dieu. On constate qu'il est dans la provocation et il défie le Ciel : c'est un hérétique. Le libertin prône sa liberté avec un grand sérieux, elle lui est sacrée. Selon lui, l'union et la fidélité son ennemies avec l’amour. Le mariage va à l'encontre de ses valeurs : il le compare même à la mort «s’ensevelir pour toujours dans une passion ». L'homme a ses propres idées du monde, il fait de ses pensées ses valeurs.

De plus, Don Juan est un libertin de mœurs : il agit selon sa propre morale qui est parfois douteuse. Par exemple, l'activité préférée du personnage est la séduction. Il est un amour inconditionnel pour la conquête des femmes, qu’il compare même aux exploits guerriers dans sa tirade de l'acte I scène II. Il utilise le vocabulaire militaire : pour lui le plaisir réside dans le faite de « combattre » et « vaincre ». Don Juan fait également preuve d'un certain effront en allant dans le tombeau de sa victime, le Commandeur: « Je veux aller le voir » (III, 5), il l'invite même pour le dîner. L'honneur ne fait également pas partie de ses mœurs : cela ne signifie rien pour lui. De ce fait, il déshonore ses dettes et se moque de Monsieur Dimanche et déshonore aussi son père. Don Juan est déterminé à vivre selon ses mœurs même si il fait le mal autour de lui.

Par conséquent, il devient l'incarnation du Diable. C'est un séducteur, et « séduction » vient du latin seducere qui veut dire détourner du droit chemin. Tout au long de la pièce, il essaye de « détourner du droit chemin » les gens qu'il rencontre. Ainsi, il séduit Charlotte qui devait se marier avec Pierrot « Ne voulez vous pas consentir à être ma femme ? » (II.2). Il fait même sortir Done Elvire du couvent et demande au pauvre de jurer « je m'en vais te donner un Louis d'or tout à l'heure, pourvu que tu veuilles jurer » (III, 2). Il continue à corrompre tout le monde en endossant plusieurs rôles comme celui de la repentance avec son père : "Oui, vous me voyez revenu de toutes mes erreurs je ne suis plus le même d'hier au soir" (V, 1) et celui de l'amoureux avec Done Elvire, Charlotte,

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