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Dissertation sur le tragique dans la princesse de Montpensier

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Par   •  3 Décembre 2018  •  Dissertation  •  2 754 Mots (12 Pages)  •  12 238 Vues

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Dissertation sur le tragique dans la princesse de Montpensier

     La tragédie met en scène un personnage confronté à un destin, qui le dépasse et s’accomplit inéluctablement sans qu’aucune action humaine ne puisse l’arrêter, ce qui donne lieu à la fatalité. Au XVIIe siècle, le genre tragique est en plein un essor, et reprend les idées de l’Antiquité, créant pitié et terreur, qui selon Aristote permettent une libération des tourments du spectateur grâce à la représentation de l’œuvre. C’est la catharsis.

     La princesse de Montpensier, de Mme de Lafayette, œuvre classique s’inscrit dans une dimension tragique, peignant le destin de personnages nobles et tourmentés.

     Peut-on considérer La princesse de Montpensier de Madame de Lafayette et sa réécriture cinématographique de B. Tavernier comme une tragédie ?

      Dans un premier temps, nous étudierons le contexte et l’atmosphère donnant naissance au tragique, puis dans un second temps, nous traiterons de l’omniprésence et du poids du tragique dans l’ensemble de l’intrigue.

I. Le contexte et l’atmosphère donnant naissance au tragique

A) Personnages nobles

B) Le dilemme et le triangle amoureux

C) Le destin

II. L’omniprésence et le poids du tragique

A) La lutte passion et raison

B) La solitude et le désespoir

C) La mort

    Dans la tragédie classique, les héros tragiques sont des personnages nobles et hors du commun par leurs actions et caractères.

Ainsi, dans la Princesse de Montpensier, la tragédie touche les personnages nobles. La princesse, héroïne éponyme, est caractérisée par son haut rang « La fille unique du marquis de Mézières, héritière très considérable et par ses grands biens et par l’illustre maison d’Anjou », par sa beauté « elle attira les yeux de tout le monde par les charmes de l’esprit et de sa personne » et par son esprit « tant de beauté, d’esprit et de vertu ». Tous les personnages sont issus d’une classe sociable importante : le duc d’Anjou, étant destiné à être roi, le duc de Guise et le prince de Montpensier, qui sont proches de la famille royale. Chabannes, lui appartient à un rang, un peu moins élevé de la noblesse. Ces personnages, touchés par la passion et, de par leur noblesse, appartiennent à la dimension tragique et s’opposent à des personnages d’un autre statut social, qui sont exclus du tragique. Dans le film, Tavernier montre ainsi ce contraste avec l’ajout du personnage de la servante, représentée dans des scènes de joie, d’amitié et d’innocence. On la voit également lors d’une scène érotique, qui montre la différence entre les deux classes sociales, puisque l’une est rythmée par des conventions sociales strictes et représente une société de dissimulation, tandis que l’autre y accorde moins d’importance, étant donné qu’ils n’ont pas de réputation à tenir. De plus, la relation entre noble et servant est récurrent dans le style classique, notamment dans les tragédies de Racine (ex : Doris et Ériphile ou dans Phèdre et Oenone) montrant donc le contraste entre un personnage en dehors du tragique et l’autre en plein dedans.

       L’ensemble des personnages est touché par le tragique et par une passion dévastatrice. L’amour implique les cinq personnages et n’est pas réciproque pour tous les personnages (pentagone amoureux). Le destin tragique de la relation du Duc de Guise et de la princesse apparaît d’abord dès le début, leur relation étant empêcher par le mariage de la princesse avec le prince de Montpensier « Mlle de Mézières, tourmentée par ses parents », elle est donc arrachée au Duc de Guise et leur amour est impossible.  On peut établir un lien entre la situation du duc de Guise et la princesse et la situation de la pièce de Shakespeare Roméo et Juliette.

La princesse épouse le prince de Montpensier, mais l’amour n’est pas réciproque, le prince étant le seul amoureux dans la relation. Dans le film, le prince est dévoué à la princesse et lui pardonne même sa faute par amour, mais cette dernière, en plein dans sa passion, se détourne de lui.

Le comte de Chabannes est également épris de la princesse « il devint passionnément amoureux de cette princesse » et le lui avoue (rappel à l’aveu chez racine), mais la princesse est réticente à cet amour  car « elle ne le regarderait jamais que comme son meilleur ami ». Enfin, le duc d’Anjou est également touché par une passion « il fut touché du même mal que monsieur de Guise ». Cette citation montre les deux personnages sont tous les deux touchés du « même mal » qui représente l’amour qu’il porte pour la princesse.

      Les personnages sont donc confrontés à une passion, qu’il faut contrôler et s’opère une lutte entre passion et raison. La princesse, personnage éponyme, est la première touchée par la passion. Sa lutte contre la passion l’accompagne durant tout le récit et toute sa vie. Personnage principale d’une tragédie, elle peut être mis en lien avec le personnage de Phèdre, faisant face à un dilemme, celui qui oppose le choix de la vertu et celui de l’amour. Sa passion pour le duc De Guise la touche dès le début, la première apparition de Marie la montre en pleine scène d’amour avec de Guise, dans laquelle on voit leur complicité. Mais la passion est également perçue dès le début du récit et elle fut contrainte de la vaincre dès le début. Ainsi la raison l’emporte comme le montre « Mlle de Mézières tourmentée par ses parents, voyant qu’elle ne pouvait épouser M. de Guise et connaissant par sa vertu qu’il était dangereux (…) oppositions à son mariage ». Cette phrase coïncide avec la scène du film dans laquelle premièrement la passion la domine et elle s’oppose à son père, puis reprend raison. Sa mère fait appel à la raison et lui fait prendre conscience. Ses paroles coïncident avec celles de Mme de Lafayette « vos sentiments pour Henri de Guise sont trop éclatants, maîtrisez-les ». De plus le fait qu’elle la rhabille montre qu’elle la revêt d’une certaine pudeur et que la princesse se range du côté de la raison. La raison l’emporte, jusqu’à ce qu’elle ne voit pas de Guise et dès leur rencontre à la rivière, leur passion se réveille. La princesse est troublée par la simple vue du duc de Guise « Mais elle distingua encore plutôt le dc de Guise. Sa vue lui apporta un trouble qui la fit un peu rougir ». Comme chez Racine, le trouble amoureux naît par la vision. Depuis cet instant, la lutte entre passion et raison s’empare de la princesse.

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