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Dissertation sur le théâtre

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Par   •  22 Octobre 2020  •  Dissertation  •  4 640 Mots (19 Pages)  •  747 Vues

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        Au XXème siècle, le théâtre connaît un tournant décisif notamment marqué par une pièce d’Alfred Jarry, intitulé Ubu Roi et parue en 1896. Cette pièce ce veut comme la manifestation de ce qu’on trouvera plus tard sous le nom de « théâtre de l’absurde ». Celle-ci mettait en avant des personnages réduits à l’état de pantin soit des personnages défait de toute individualité humaine. Ce renouveau du théâtre notamment inspiré par une recherche de l’universel se retrouve chez Antonin Artaud, théoricien du théâtre, acteur et écrivain. Ainsi nous retrouvons cette volonté d’un théâtre absolu et total, dépassant l’individualité dans la lettre qu’il écrit à Jean Paulhan en 1932. Dans celle-ci il écrit que « Le théâtre doit s’égaler à la vie. » Il précise donc ce qu’il entend par vie, ce n’est « non pas (…) à cet aspect individuel de la vie ou triomphent les caractères, mais à une sorte de vie libérée, qui balaie l’individualité humaine. » C’est pourquoi, il ajoute « Créer des mythes, voilà le véritable objet du théâtre. » Notons que, dans un premier temps, Antonin Artaud affirme la finalité du théâtre soit celle de « s’égaler à la vie ». Nous devons comprendre par là que le spectateur doit retrouver dans le théâtre une équivalence des forces, des violences ainsi que des sentiments qu’il expérimente dans la vie. Le théâtre doit donc égaler la vie dans sa totalité. De ce fait, Artaud note en un second temps, l’importance de se défaire des caractères dans ce dessein. En effet, les caractères -expression qu’il souligne dans ce passage- ne correspondent pour lui qu’à une simplification artificielle du personnage. Par conséquent, ils limitent le théâtre à ne représenter qu’un « aspect individuel de la vie » car leurs actions ne sont guidés que par une ligne de conduite individuelle donnée par leur caractère. Or, pour Artaud, le théâtre se veut être une expérience totale et non une expérience limitée de la vie. Ainsi, il explicite ce qu’il entend par vie soit « une sorte de vie libérée, qui balaie l’individualité humaine ». Il nous faut souligner qu’ici le dramaturge lie la notion de liberté avec celle du dépassement de « l’individualité humaine ». En d’autres mots, le théâtre est l’expérience d’un universel et cette expérience n’est envisageable que si l’on se détache de cette individualité. Alors, la vie que doit égaler que le théâtre est une vie sous le signe de la libération et non une vie restreinte à l’individualité.   Celui-ci note également  l’importance de cet universel en expliquant que « créer des mythes, voilà le véritable objet du théâtre ». Il nous faut ici apprécier l’utilisation du mythe comme moyen d’approcher l’universel théâtral. Dès lors, le théâtre est une expérience universelle puisque le mythe correspond à un récit fabuleux en lequel on croit de manière universelle. Autrement dit, le théâtre s’égale à la vie puisqu’il permet au spectateur d’accéder à un universel via le mythe et en se détachant de l’individualité humaine. Cependant, le théâtre peut-il vraiment se défaire de cette individualité? En effet, il nous semble que l’individualité humaine est au coeur de l’expérience théâtrale. Celle-ci se retrouve parfois dans l’intrigue même d’une pièce de théâtre à inspiration biographique, ou simplement dans le fait qu’un personnage puisse lui-même être incarné par une individualité humaine. Alors, comment le théâtre doit-il s’égaler à la vie?

        Dans un premier temps, il s’agira de noter que le théâtre doit s’égaler à la vie en tant qu’universel et absolu. Suite à cela, nous serons amenés à souligner les limites de ce théâtre métaphysique. Enfin, par une réflexion sur les finalités du théâtre, nous tacherons de démontrer que le théâtre doit s’égaler à la vie par un processus d’actualisation.

        Nous comprenons, que dans l’explication qu’en fait Antonin Artaud, le théâtre doit se rapprocher de la vie en la considérant dans son ensemble. Il ne s’agit pas de représenter qu’une partie isolée de celle-ci ou comme il le dit « un aspect individuel » de celle-ci. Au contraire, il faut que le théâtre doit égaler la vie par son universalité. Cela passe notamment par les personnages théâtraux.  Ainsi,  Artaud désapprouve les caractères. C’est d’ailleurs une expression qu’il souligne. Notons, qu’Artaud condamne les caractères principalement car ils ne correspondent qu’à une vie individuelle. Rappelons que les caractères, au théâtre, attribuent à un personnage un ensemble de traits physiques psychologiques et sociaux. Toutefois, ils ne  semblent correspondre, pour Artaud, qu’à une simplification artificielle de la vie. Ainsi, on tire l’intrigue de ces caractères et ceux-ci correspondent au principe et au premier mobile de leurs actions. C’est pour cette raison qu’Artaud oppose ces caractères à une vie libérée car les caractères théâtraux ne semble obéir qu’à des attributs préconçus. On pense alors à l’hypocrite chez Molière reconnu sous le nom de Tartuffe, pour qui, toutes les actions répondent à ces attributs prédéfinis. Autrement dit, les caractères empêcheraient le théâtre de s’égaler à la vie puisqu’ils ne la réduisent qu’en un modèle restreint et individuel. En d’autres mots, les caractères, ayant une ligne de conduite prédéfinis du fait de leurs attributs ne représentent qu’un aspect individuel de la vie. Il ne s’agit pas d’une vie libérée puisque leurs actions les limitent à une vie individuelle soit préconçue et déterminée. Or le théâtre pour égaler la vie ne doit pas se contenter de l’individualité, car celle-ci la restreint et la limite. Pour Artaud, le personnage ne doit donc pas correspondre à un caractère individuel mais à un modèle universel. C’est pourquoi, le théâtre doit s’égaler à la vie, en défaisant ces personnages d’une quelconque individualité humaine. Finalement, le théâtre doit égaler la fin en signant la fin des caractères soit la fin de l’individualité. Ainsi, les personnages devraient être réduits à l’état de pantin désarticulé et inhumain.. Par là, le théâtre ne s’attache pas à un détail individuel et isolé mais s’ouvre à un modèle universel. C’est notamment ce qu’on retrouve dans la pièce de Nathalie SARRAUTE intitulé  Pour un oui ou pour un non . Notons alors que les personnages dans cette pièce ne sont pas ou très peu définis. En effet, on ne leur attribue ni nom, ni statut social, ni lieu de vie. Ils sont simplement nommés par la lettre H, désignant leur siècle masculin. Ainsi, le théâtre est ici débarrassé d’individualité humaine. Ceux-ci peuvent donc correspondre à des types universels. Par ces personnages, le théâtre peut égaler une vie libérée et non pas une vie déterminée par les caractères d’un personnages. Nous comprenons alors que le théâtre, puisqu’il doit égaler la vie doit travailler sur ses personnages afin que ceux-ci ne représentent pas qu’un aspect individuel de la vie du fait de préconçus liés à leur individualité. Nous avons vu que le théâtre doit égaler la vie par des personnages non limités à l’état de caractères. Aussi, le théâtre doit égaler une vie libérée, cela passe notamment par une libération voire purification du spectateur.

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