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Dissertation de français : Le théâtre comique, la comédie ne servent-ils qu’à distraire et amuser ?

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Par   •  3 Novembre 2019  •  Dissertation  •  1 872 Mots (8 Pages)  •  1 361 Vues

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Sujet : Le théâtre comique, la comédie ne servent-ils qu’à distraire et amuser ? Pour répondre à cette question, vous composerez une dissertation en vous appuyant sur la lecture de Tartuffe, Les femmes savantes et Le malade imaginaire

Aux origines du théâtre classique et de celui de Molière, on trouve notamment les farces du Moyen Age et la Commedia dell’arte. Au Moyen Age, les pièces de théâtre populaires et comiques se jouent souvent dans la rue à l’occasion des foires par exemple. Cela a pour but de divertir la population. La comédie classique a été introduite par Molière au 17ème siècle qui s’est largement inspiré de cette culture populaire mais aussi de la Commedia dell’arte italienne.

Mais la comédie classique et le théâtre comique ne servent-ils qu’à distraire et à amuser comme ses origines pourraient le laisser penser ? ou bien derrière cette volonté de faire rire n’y-a-t-il pas un désir de faire réfléchir les spectateurs, ou même de les mobiliser et de les faire réagir ?

Dans les comédies, l’intrigue se noue autour de situations comiques qui s’enchaînent tout au long de la pièce maintenant le spectateur dans une ambiance de rire continuel en le surprenant parfois à des moments où il ne s’y attend pas mais souvent en préparant sous ses yeux les éléments du comique, comme par exemple avec des personnages d’emblée ridicules comme Argan dans le malade imaginaire.

Pour cela, Molière a recours à tous les registres du comique que le théâtre, art autant visuel que de paroles, peut utiliser. Par exemple dans Tartuffe, Molière a continuellement recours au comique de gestes. Et ainsi, dans la scène 3 et l’acte III, Tartuffe serre les doigts d'Elmire un peu trop fort, Tartuffe pose sa main sur les genoux d'Elmire qui, elle, recule sa chaise, mais Tartuffe rapproche la sienne. Également, dans la scène 5 de l’acte IV, Elmire tousse pour prévenir Orgon et faire croire à Tartuffe qu’elle est malade.

Dans L’école des Femmes, le comique de situation est la base même de l’intrigue de la pièce, avec les confidences que fait Horace à Arnolphe sur ses projets, dues au quiproquo sur son double nom (Arnolphe s’est fait aussi appeler M. de la Souche). Arnolphe tente en vain de le combattre : chaque précaution se retourne contre lui. Mais il est obligé de garder le silence face à Horace. Le public, complice, rit alors des apartés.

Également, dans Le malade imaginaire, La première source de comique de caractère est le caractère d’Argan. Il nous fait rire avec sa peur de la maladie et sa dépendance des médecines et des lavements, avec son marchandage pour économiser et ne pas être dupe de M. Fleurant, son apothicaire. Il y le comique du caractère de Toinette qui nous fait rire par ses ruses et surtout par le renversement des rôles qu’elle met en œuvre : c’est elle la plus forte et pas son maître.

Le comique de mœurs, qui consiste à dénoncer les travers d'une époque, d'un groupe ou d'une classe sociale. Ici, Molière le fait apparaitre dans L'école des femmes. Cette comédie fixe pour la première fois la formule de la "grande comédie", qui, s'appuyant sur l'observation de la réalité et la peinture de caractères, en dégage une certaine philosophie. Molière situe ses personnages dans un cadre réel et jamais dans un univers de fantaisie : Arnolphe et Chrysalde sont des bourgeois, Alain et Georgette sont des paysans de nos villages, maladroits, lourdauds et finauds à la fois, avec un langage imagé. Par exemple, L’emploi de l’impératif « Ouvre-toi », « Ouvre vite » et « Ote toi de la » renvoi au caractère puéril et enfantin des deux valets. Également, du vers 210 eu vers 214 « Ni toi » « Ni toi non plus » renvoient à une sorte de bras de fer entre les deux personnages. Aussi, On a une assimilation au vers 230 « Cheval, âne ou mulet, qu’elle ne prit pour vous ». En effet, Georgette ridiculise Arnolphe en le confondant à un cheval ou un mulet, ce qui montre sa maladresse. Aussi, le fait qu’Arnolphe reçoit un coup de la part d’Alain accentue la maladresse des valets.

On retrouve le comique de langage dans l’école des femmes : on retrouve les personnages comiques chers à Molière : le valet, ici doublé du paysan. Ces rôles lui permettent de jouer sur les accents ainsi que les fautes de langue. Mais la pièce comporte les principales caractéristiques du comique de mots, à commencer par le « bon mot » d’Agnès cité à l’acte I, scène 4 par Arnolphe : « si les enfants qu’on fait se faisaient par l’oreille ». Parfois c’est le contexte qui rend le mot plaisant, comme la comparaison d’Alain, « la femme est justement le potage de l’homme » (II, 3) ou les tautologies : v. 423-425 et 446. Enfin Molière ne recule pas devant l’équivoque, avec la répétition du « le… », qui laisse le spectateur – et Arnolphe – imaginer un geste à connotation sexuelle.

Si le dramaturge a recours d’une manière aussi variée et aussi constante au comique c’est bien qu’il s’agit de son objectif essentiel.

Mais le rire est aussi une manière pour l’auteur de mettre le public de son côté ou plus exactement du côté des personnages sympathiques de la pièce. Il installe une complicité entre les spectateurs et certains personnages de la pièce.

En même temps qu’il fait rire, Molière dénonce les sources de l’oppression et de l’exploitation, des pauvres par les riches, des jeunes gens et surtout des jeunes filles par les parents, par exemple Marianne qui doit épouser Tartuffe contre son gré. Également, Molière dénonce l’exploitation des naïfs par les profiteurs dans le personnage de Tartuffe, qui réussit à s’emparer de tous les biens d’Orgon, des malades

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