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Disseration sur la pièce de théâtre Le Mariage de Figaro de Beaumarchais

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Par   •  17 Avril 2015  •  1 379 Mots (6 Pages)  •  999 Vues

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Sujet : (adapté du "Profil d'une œuvre" Maîtres et valets dans la comédie du XVIIIe siècle, p. 36)

" Les comédies du XVIIIe siècle libèrent la parole du valet : celui-ci dit désormais ce qu'il pense, et d'abord de ses maîtres; cependant, elles ont un impact politique limité. Tout au plus peut-on dire qu'elles aident à une prise de conscience de l'injustice qui régnait dans les rapports sociaux. "

Le conte, le roman et la comédie sont les médias en vogue à l'époque des Philosophes. A propos de cette dernière, Jean-Benoît Hutier constate : " Les comédies du XVIIIe siècle libèrent la parole du valet : celui-ci dit désormais ce qu'il pense, et d'abord de ses maîtres; cependant, elles ont un impact politique limité. Tout au plus peut-on dire qu'elles aident à une prise de conscience de l'injustice qui régnait dans les rapports sociaux. " Le critique souligne donc les limites du message transmis par les pièces de théâtre. Celui-ci ne serait pas révolutionnaire. Est-ce le cas dans Le Mariage de Figaro? Comment la parole du valet s'y émancipe-t-elle? Quelles revendications transmet-elle? L'audace des paroles de Figaro entraîne effectivement une réflexion sur les inégalités sociales, mais l'œuvre a suscité de telles réactions que l'on peut nuancer à son propos l'avis de Jean-Benoît Hutier sur son impact politique.

I/ LA PAROLE DU VALET

Beaumarchais, en effet, "libère la parole du valet" dans son œuvre.

1) Libérer la parole, donner la parole. Chez Molière, les valets avaient déjà la parole, mais celle-ci n'était pas libre. Personne n'imagine Scapin ou Sganarelle disant à leurs maîtres "vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus" . Chez Molière, les valets n'osent critiquer leurs maîtres que lorsque ceux-ci sont ridicules. Figaro, en revanche, parle plus librement : il s'adresse parfois à son maître comme à un "homme assez ordinaire" (c'est le propre de l'esprit des Lumières de voir d'abord l'homme et ensuite le rang).

2) Figaro parle ouvertement de sa vie et exprime ses revendications face à un public qui n'a pas l'habitude d'écouter les serviteurs. Beaumarchais lui accorde le plus long monologue de la pièce dans l'acte V, sène 3. Il y évoque successivement ses sentiments et son expérience personnelle. Dans ce passage, l'écrivain a fait du valet son porte parole. Cette identification explique sans doute la liberté de ton de Figaro. Le thème de la liberté d'expression est d'ailleurs essentiel dans ce monologue.

3) Figaro ne se soumet pas toujours au comte, il s'adresse parfois à lui sans contrainte : dans l'acte V scène 2, il lui reproche son comportement : "Vous commandez à tous ici, hors à vous-même ". Le valet se permet de juger

son maître, ce qui est à éviter en principe!

4) Les valets vont jusqu'à critiquer leurs maîtres :

- Suzanne critique le libertinage et la malhonnêteté du comte,

- Figaro lui reproche de manière spirituelle son absence de mérite : " Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! " (acte V, scène 3). Il s'attaque donc aux privilèges de la noblesse.

5) Toutefois, cette liberté de ton a des limites :

Il n'y a pas d'égalité. Ni Suzanne, ni Figaro ne sont familiers envers leurs maîtres. Ils les vouvoient toujours, et les nomment " Monseigneur "ou " Madame ". Le seul moment où Figaro se permet " Monsieur le comte ", celui-ci est absent de la scène.

Beaumarchais a donc accordé à ses valets une audace nouvelle dans leur manière de s'exprimer; grâce à cette liberté, la comédie offre au spectateur un nouveau regard sur la société de son époque.

II/ PRISE DE CONSCIENCE DES INÉGALITÉS SOCIALES

La comédie aide à une prise de conscience de " l'injustice qui régnait dans les rapports sociaux ".

1) L'injustice fondamentale : l'inégalité de la naissance. A plusieurs reprises, Figaro évoque dans la pièce cette injustice : Acte III scènes 15, 16 et acte V scène 3. Le fait que Figaro ignore son origine permet à Beaumarchais de laisser un instant imaginer au spectateur ce qui arriverait s'il était " fils de prince ". L'acte III scène 16 évoque

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