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Devoir Sur "le Mal Du Siècle"

Dissertation : Devoir Sur "le Mal Du Siècle". Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  28 Novembre 2012  •  591 Mots (3 Pages)  •  3 337 Vues

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1) Le Mal du siècle

Cette expression désigne l’état d’incertitude et d’insatisfaction des deux premières générations romantiques. Ce trouble, souvent apparenté à la « vague des passions » vient du décalage entre les espoirs et la réalité historique ; il prend la forme d’une alternance d’enthousiasme et de chagrin, de vague à l’âme, d’épuisement.

Goethe disait « Le classicisme, c’est la santé ; le romantisme la maladie ». Des pâles figures alanguies de poètes lunatiques et de jeunes filles guettées par la phtisie hantent en effet les pages de la littérature romantique. Le mal du siècle est précurseur du « spleen » baudelairien mais aussi du terme moderne de « Mal de vivre ». les symptômes sont divers : inquiétude, mélancolie, vapeurs, sentiment de perte et de chute pour une quête de l’identité. Tous ces symptômes se rapportent à la même prise de conscience, à la découverte du vide et de l’insécurité à l’intérieur de l’être. Le néant se révèle par une double expérience : les marécages de l’ennui et les menaces, explicites ou confuses, venant du monde. Rêverie stérile, apathie, pulsions morbides, dégoût de la vie, sentiment du vide ou au contraire désirs désordonnés marquent une génération, souvent d’origine aristocratique, traumatisée par le cours vertigineux des événements et par la perte des repères spirituels et moraux liés à un christianisme mis à mal par les Lumières.

Les romantiques trop préoccupés par l’ennui de vivre, possédaient une sorte de fièvre en eux qui les poussaient à brûler leur vie toute entière en seulement dix ou vingt années d’existence adulte. D’ailleurs, le nombre de ceux qui sombrèrent dans la folie est plus grand qu’à aucune autre époque (Cowper, Hölderlin, Nerval…) et la liste des suicidés ou de morts jeunes est plus impressionnante encore. Comme le disait Musset dans ses « stances à la Malibran » « Le seuil de notre siècle est pavé de tombeaux ». Car par tout un côté contradictoire, le romantisme est un plongeon vers le noir, le bas, le lugubre et même la démence alors qu’il ne cesse de se démener pour atteindre la beauté, l’infini. Mais pourquoi alors cet ennui de vivre est –il plus fort que l’envie de vivre ? Pourquoi préférer la destruction à la consolidation de son bonheur ? Le romantique ne désire pas parce qu’il est triste, ou s’ennuie mais il s’ennuie et il est triste parce qu’il désire. Effectivement la vie affective de tout homme s’agite entre désirer et jouir et chez l’individu considéré comme normal il existe, entre ces deux phénomènes, un certain rythme régulier ; on s’attarde un temps au plaisir avant de se remettre à désirer. Le romantique lui par contre est perpétuellement en désir : la jouissance que retient d’autres hommes ne le captive pas, il n’y est pas sensible. Il ne goûte qu’un instant à cette illusion du bonheur pour aussitôt tourner son appétit insatiable vers d’autres objets qui ne le contenteront pas davantage. Par ce fait il est instable et sans cesse tourmenté car il n’arrive jamais à contenter ses projets, ses aspirations, il veut toujours plus quitte à détruire tout ce qu’il a construit auparavant pour satisfaire un nouveau désir. Ainsi le romantique fait penser à l’enfant qui tend ses bras pour saisir la lune.

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