De Cive, Thomas Hobbes, 1642

De Cive

Thomas Hobbes, 1642

I. Avant-propos

« Ce livre vaut un trésor et il serait à désirer que les caractères dont on l’imprimera fussent d’argent ». Lettre du R.P. Mersenne.

A. Crainte et hardiesse

• Né prématurément sous l’effet de l’effroi causé chez sa mère par l’annonce de l’approche imminente de l’invincible Armada, Thomas Hobbes serait voué à la crainte. Léviathan, il décrit une humanité peureuse et condamnée par la nature à des conflits incessants.

• Quand il a 22 ans, en 1610, il va en France et est frappé par l’assassinat d’Henri IV.

• Exile de 11 années en 1640 (engagement auprès des monarchistes, trouve refuge en France). Exil occupé par la rédation du De Cive (1642) et du Léviathan (1651), deux ouvrages fondateurs de la philosophie politique moderne.

• Fictrion d’un état de nature où « lhomme est un loup pour l’homme », et invention de l’État devenu seul « détenteur de la violence légitime » (Max Weber).

• Crainte la mort violente  explicative du passage de l’état de nature à l’état civil. L’État résulte d’un calcul ; il est de l’intérêt des citoyens de s’y soumettre.

• Esprit « universel » de Hobbes : il est poète, mathématicien, physicien et philosophe. Son œuvre complète : six volumes en latins et onze volumes en anglais.

• Premier à proposer une théorie de l’État morderne, et édifie avec Machiavel notre conception moderne de la politique.

B. L’état de nature, la guerre de tous contre tous

• « … L’état naturel des hommes, avant qu’ils eussent formé des sociétés, était une guerre perpétuelle, et non seulement cela, mais une guerre de tous contre tous ».

• Pour Hobbes, l’âge qui précède l’invention de la société n’a rien d’un paradis ou d’un âge d’or : c’est l’Enfer.  Dans l’état de nature, Hobbes imagine un homme émchant, nocif, qui vit dans le désir de tuer son semblable et la crainte de la mort violente.  réflexion anthropologique de la philosophie politique.

• C’est la similitude des hommes et leur égalité naturelle qui poussent à ces conflits incessants. Ce qui les égalise à l’état de nature, c’est la possibilité pour chacun d’eux de tuer son prochain.

• Chaque individu peut trouver la mort car chacun peut la donner.

Cette égalité naturelle contraste avec celle que conçoit Rousseau  elle suggère a contrario que l’inégalité sociale est bonne.

• Les affrontements permanents et inévitables trouvent leur source dans la similitude des individus. À l’état de nature, rien ne distingue un homme d’un autre homme, aucune culture spécifique, aucune éducation, aucune tradition, aucune religion. A l’état brut, les hommes sont des semblables, tous à l’état de la brute. Ils ont les mêmes besoins, ils ressentent les mêmes désirs.

 La nature ne permet pas la satisfaction de tous ces désirs

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