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Commentaire scène 3 L'Ile des esclaves Marivaux

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Par   •  14 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  861 Mots (4 Pages)  •  2 592 Vues

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Séance 4 : commentaire scène 3

→ introduction réalisée en DM

Problématique :

  1. Le portrait d'une coquette

On observe dans cet extrait que Cléanthis dresse le portrait de sa maîtresse Euphrosine, elle tend un miroir à cette dernière pour qu'elle puisse découvrir son véritable visage et son ridicule. Le champ lexical du regard est d'ailleurs développé tout au long de la scène 3 avec : « plaisir à voir » l.14, « ne me regardez pas, remettez à me voir » l.26. Le champ lexical de la vue montre l'importance des apparences dans le quotidien d'Euphrosine et révèle que c'est une femme superficielle. On peut ajouter que Euphrosine est narcissique, ceci est mis en évidence par l'évocation du miroir (l.17) et l’insistance ligne 18 : « cependant on se mire » (écho au mythe de Narcisse).

L'ensemble du portrait se focalise sur l'importance de la beauté et des apparences. Par la métonymie ligne 14 « son visage peut se manifester », la personnalité de l'ancienne maîtresse est effacée au profit de son apparence. On peut dire que Euphrosine correspond au stéréotype de la coquette. Au XVIIIème siècle, une coquette est une femme qui aime s’apprêter, sortir dans les lieux mondains, veut plaire, séduire et elle est aussi connue pour être une commère. Euphrosine accorde une telle importance à sa beauté que cela donne lieu à des situations ridicules, c'est son apparence qui détermine si Madame peut sortir ou non par exemple (réplique 2 et 3 de Cléanthis).

Enfin, Cléanthis souligne par les antithèses « Madame se tait, Madame parle » et « elle est triste, elle est gaie » que sa maîtresse est une femme changeante, instable, versatile qui ne se préoccupe que d'elle-même. L'égoïsme d'Euphrosine est également mis en lumière par la marque de la première personne du singulier : je, me (m'), moi, qui est répétée dans l'ensemble du passage. Cléanthis veut dresser le portrait le plus fidèle possible.

 

  1. Le théâtre dans le théâtre

La scène 3 se concentre principalement sur le jeu d'actrice de Cléanthis. En effet, pour dresser le portrait de sa maîtresse, Cléanthis l'imite, elle la singe, cela rend la scène plus vivante et réaliste. L'esclave alterne entre le discours directe et le discours indirect libre de manière à rythmer son imitation. Le discours direct permet à Cléanthis de se mettre dans la peau d'Euphrosine, elle reprend les paroles de sa maîtresse (passage entre guillemets). C'est ainsi qu'on peut remarquer le caractère autoritaire d'Euphrosine lorsque Cléanthis reprend les ordres de cette dernière ligne 12 : « « Qu'on m'habille ! »» (emploi de l'impératif). De plus, Cléanthis utilise le vocabulaire soutenu des bourgeois avec « du sémillant dans les yeux » par exemple qui prouve que la servante se rapproche de plus en plus du rôle de sa maîtresse.

Ce passage est particulièrement comique puisque Cléanthis joue un rôle qui n'est pas le sien : celui d'Euphrosine. Ce passage se déroule comme une représentation théâtrale à destination des spectateurs mais aussi de Trivelin et Euphrosine. Nous avons un jeu théâtrale dans une pièce de théâtre. C'est donc une mise en abyme. Pour marquer ce changement de rôle, Cléanthis développe le comique de gestes avec des mouvements plus exagérés, elle se met en scène, elle ridiculise Euphrosine et ses manières. Cela accentue l'effet « joué » de ses répliques.  

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