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Commentaire Littéraire sur la tragédie Phèdre de Jean Racine

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Par   •  15 Mai 2014  •  1 554 Mots (7 Pages)  •  986 Vues

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Telle la citation de Boileau « Ce qu’on ne doit point voir, qu’un récit nous l’expose », pour des raisons de vraisemblances et de bienséances, Théramène se livre au récit de la mort d’Hippolyte. Il y transforme l’horreur en beauté poétique.

Dans un premier temps, Théramène se livre à un récit très bien construit et volontairement dramatisé.

Dans le but de toucher Thésée (ainsi que le spectateur), Théramène construit son monologue en 5 mouvements bien précis.

Le 1er mouvement (v1 à 9) dont le thème principal est le départ d’Hippolyte se déroule dans la tristesse, le désespoir et l’abattement collectif. L’antithèse entre « ses […] si noble » et « maintenant […] morne » semble présager le pire sur ce départ, quant à l’enjambement du vers 2 au vers 3, semble étirer le temps. Ces 9 premiers vers sont au passé (analepse), ils créent un effet de distance et de lointain, contrairement au reste du récit qui se déroule au présent visant à un effet de réalité. Cette tristesse monotone finie par être brisée par l’irruption fracassante du monstre dans le second mouvement (v10 à 15). Ici le sens auditif est sollicité : « effroyable cri », « cri redoutable » ou « voix formidable ». Ce qui vient de sortir « du fond des flots » effraie la troupe. Cette vision d’horreur se prolonge jusqu’au mouvement suivant (v16 à 27). On met enfin un visage sur ces cris : un animal hybride envoyé par Neptune en guise de punition est à l’origine de ce chaos. C’est dans ces deux derniers mouvements que le thème du monstre, omniprésent tout au long de la pièce (Phèdre vient d’une famille monstrueuse) prend sa pleine signification. Durant le 4eme mouvement (v28 à 47), c’est la panique générale: « la frayeur les emporte » ou « tout fuit ». On assiste à l’émergence d’un héros, Hippolyte. Hippolyte en « digne fils d’un héros » (Thésée son père a vaincu le minotaure) se bat contre le monstre et lui fait au « flanc une large blessure ». Le mouvement clôturant son long monologue relate de la mort du héros innocent de cette tragédie (v48 à 73). L’héroïque Hippolyte meurt trainé par ses « chevaux que sa main a nourrie » et non sous les coups du monstre. Tout au long de ce mouvement, la douleur et la peine ressentie par Théramène est accentuée par les engendrements ainsi que les césures à l’hémistiche : « Excusez […] éternelle », cette expression de sentiment de la part de Théramène donne une part de suspens. Il coupe son récit, pour exprimer sa douleur. J’ai vu […] fils » Le rythme quaternaire de ce vers renforce ces sentiments.

Pour émouvoir Thésée et changer sa fureur, son désir de vengeance et sa colère en remords, Théramène va encore plus loin en dramatisant volontairement son récit. Pour ceci, il utilise tous les registres propres à la tragédie.

Théramène utilise tout d’abord le registre pathétique : « ses gardes affligés », « l’œil morne […] et la tête baissée », « sa triste pensée » ou encore « excusez ma douleur ». Il suscite ainsi une émotion forte chez Thésée et les spectateurs qui se prennent de compassion pour le fils de celui-ci. Figures de styles, sonorités et rythmes visent l’éloge et l’admiration du héros, grâce au registre épique : « Hippolyte lui seul », « digne fils d’un héros », « une large blessure » ou « Arrête ses coursiers, saisit ses javelots ». Théramène utilise également le registre fantastique lors, notamment, de la description du monstre : « une gueule enflammée », « monstre bondissant » ou bien « les couvre de feu, de sang et de fumée ». Ici, le gouverneur d’Hippolyte suscite l’inquiétude du spectateur et du père du défunt. Pour finir et faire souffrir Thésée, il utilise le registre élégiaque, qui est une plainte douloureuse, lors de son éloge funèbre : « les dépouilles sanglantes », « votre malheureux fils », « son généreux sang », « les froides reliques » ou « ces tombeaux antiques ». On atteint dans cette scène le but suprême : susciter à la fois terreur, pitié et admiration.

Grâce à son récit bien construit et à la dramatisation de celui-ci, Théramène a su toucher, émouvoir, faire souffrir et regretter un père ayant manqué à ses devoirs

Dans un dernier temps, après avoir étudié le récit bien construit et dramatisé de Théramène, ce dernier, fait apparaître Hippolyte comme un vrai héros de par son courage car il n’est pas seulement chargé de retracer la mort de l’amant d’Aricie, mais aussi de faire l’éloge funèbre de ce héros innocent et

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