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BTS de français corpus écriture personnelle

Étude de cas : BTS de français corpus écriture personnelle. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2020  •  Étude de cas  •  2 462 Mots (10 Pages)  •  2 699 Vues

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Beaucoup d’entre nous on déjà eu envie de sauter du train en marche. Celui d’une société frénétique que rien ne semble arrêter. Certains l’ont fait et ont choisi de prendre le contre pied en cultivant le principe de la lenteur. C’est le constat établi par Jean Giono dans le récit L’Homme plantait des arbres de 1953 et dans l’essai de David Le Breton de 2012 qui s’intitule Marcher, Eloge des chemins et de la lenteur. De même dans la fable de Jean De La Fontaine de 1668, Le lièvre et la Tortue et dans la peinture, La sieste de Vincent Van Gogh du 19° siècle.

Ainsi une question est mise en exergue, la lenteur est-elle la meilleure solution pour échapper à la tyrannie de la vitesse?

Pour y répondre, nous mettrons en évidence que l’immobilité est une force puis nous verrons qu’il convient d’inventer un nouveau rythme.

L’immobilité est une force, il s’agit d’une pause ou d’un temps mort comme le démontre Vincent Van Gogh dans sa peinture, La sieste. En effet, nous pouvons voir ici un couple de moissonneurs qui interrompt leur interminable journée par une sieste à l’ombre dans la paille dorée de l’été. L’auteur insiste sur la nécessité de se reposer, l’utilisation du temps libre pour se ressourcer comme nous pouvons le voir dans le récit de Jean Giono, L’Homme qui plantait des arbres, lorsque l’homme privé de parole se promène dans la forêt avec le berger planteur. C’est une période épanouissante où l’on ne pense qu’à nous. Nous pouvons le voir notamment grâce aux visages apaisés des paysans dans la peinture de Van Gogh et dans l’essai de David Le Breton lorsque l’homme marche, il retrouve un essentiel qui n’appartient qu’à lui. Il prend le temps de la réflexion, de la création, il se recentre sur ses envies réelles, ses souvenirs, ses rêves. C’est une cheminement intérieur, le temps est modulable. On peut retourner en arrière. Ce moment d’apaisement redonne goût à la vie car plongé dans le passé, on se remémore les bons moments. Ici “Ce n’est pas la douleur qui l’habite mais une délivrance”.

L’oisiveté est synonyme de flânerie autrement dit d’un esprit indépendant comme nous pouvons le voir dans la fable de Jean De La fontaine. Dès le début de la fable, la vanité du lièvre apparaît car il demande à la tortue si elle n’a pas perdu la raison. Finalement c'est elle qui gagne la course, montrant ainsi que ses propos étaient censés contrairement à ceu du lièvre. Ici la moral est explicite et est placée au premier vers avec un alexandrin : “Rien ne sert de courir; il faut partir à point”. Jean De La Fontaine veut prouver que quel que soit les moyens, la persévérance permet d’arriver à son but et qu’au contraire des capacités exceptionnelles ne servent à rien si elles ne sont pas exploitées avec vigueur. Ce pari fou peut être mis en lien avec la plantation des dix milles arbres d’Elzéard Bouffier dans L’Homme qui plantait des arbres. Voir les arbres grandir c’est avoir l’éternité devant soi.

Le fait de redécouvrir et d’apprécier ce qui nous entoure. Profiter des moments volés par la vitesse, nous encourage à s’ouvrir à soi et au spectacle du monde notamment par la marche. David Le Breton, dans Marcher, éloge des chemins et de la lenteur est sur la même ligne. Il démontre également la complémentarité qu’il existe entre oisiveté et marcher.

Nous venons de voir qu’il est important de faire des pauses, passons maintenant à la conjugaison de vitesse et lenteur.

L’individu doit inventer un nouveau rythme de vie personnalisé, celui-ci est propre à chacun. Il faut prendre en considération vitesse et lenteur pour éviter de rentrer dans le mur comme le lièvre dans la fable, Le Lièvre et la Tortue. En effet le lièvre ne prend pas le défi au sérieux et préfère s’adonner à des distractions totalement inutiles. Il ne se soucie pas du tout de l’avancée de la tortue et celle ci gagne la course. Peut-être que si le lièvre avait simplement marché, il aurait gagné. Parce que marcher c’est avoir les pieds sur terre au sens physique et moral du terme, autrement dit être de plain-pied dans son existence comme le démontre David Le Breton dans son essai, le rythme est régulier. Pour autant dans ce même essai, à la fin, nous pouvons voir un changement de rythme, l’homme descend la pente à grandes enjambées, donc la vitesse s'accélère et une violente émotion le saisit. L’alternance devient alors un gage d’équilibre. Vitesse, lenteur, lenteur, vitesse.

Van Gogh rappelle dans sa peinture que c’est un choix. Que cela demande de la sagesse et de la souplesse d’esprit. Les moissonneurs ont décidé de se reposer après une journée épuisante mais ils ont également dételé les animaux de la charrette. Les animaux se reposent et profitent de la paille à l’ombre d’une meule de foin. Les paysans ont fait un choix qui demande de la sagesse. Tout comme Monsieur Bouffier dans le récit de Jean Giono qui décide de changer de métier. Il ne possède plus que quatre brebis mais, par contre une centaine de ruches. Il s'est débarrassé des moutons qui mettaient en péril ses plantations d’arbres. Il ne s’est pas soucié de la guerre il a imperturbablement continué à planter pour que la nature regagne du terrain et que la communauté humaine le ressente. C’est le portrait d’un homme ordinaire qui accomplit des choses inouïes car il a fait le choix de participer à son échelle au grand cycle végétal. Et pourtant, la transformation opère si lentement qu’elle entre dans les habitudes sans provoquer d’étonnement.

Pour conclure, dans une société soumise à la tyrannie de la vitesse il convient pour chaque individu de trouver son rythme. Il doit impérativement alterner vitesse et lenteur pour maintenir un équilibre physique, psychologique et spirituel.

Milan Kundera dans son roman La lenteur, estime que nous avons déjà un réflexe mécanique car il écrit : “Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l’oubli. Un homme marche dans la rue. Soudain, il veut se rappeler de quelque choses, mais le souvenir lui échappe. A ce moment, machinalement, il ralentit son pas.”

“Plus on économise le temps, plus on a la sensation d’en manquer” citation de Rosa Hartmut qui résume l’état d’esprit de notre société. Auparavant le temps, le rythme étaient dictés par la nature. Aujourd’hui, il est chamboulé par de profondes mutations ayant un impact sur notre vie et notre quotidien. L’individu

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