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De 1945 aux années 1970, la naissance d’une mémoire tronquée de la Seconde Guerre Mondiale.

Cours : De 1945 aux années 1970, la naissance d’une mémoire tronquée de la Seconde Guerre Mondiale.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2016  •  Cours  •  1 582 Mots (7 Pages)  •  1 096 Vues

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Introduction : 
La Seconde Guerre mondiale a constitué un temps d'épreuves pour la France : défaite de 1940, occupation allemande, régime de Vichy et collaboration avec l'Allemagne, participation à la politique génocidaire des nazis.

Dans l’histoire des nations, il est des périodes, que l’on souhaite occulter car les actes des dirigeants ont été en contradiction avec les principes et les valeurs dans lesquels la population se reconnaît. C’est le cas des années 1940. En effet, durant ces « années noires », les Français se sont divisés et le gouvernement de Vichy a collaboré avec l’occupant, allant jusqu’à participer à la traque des résistants et des citoyens français de confession juive. A partir de 1944, pour rétablir l’unité de la population, les gouvernements diffusent une mémoire résistencialiste. Cependant, à partir des années 1970, les victimes de la guerre se mobilisent pour faire reconnaître leurs souffrances et juger les coupables. Les Français vont enfin faire face à leur passé. Les historiens, qui ont joué un rôle majeur dans cette prise de conscience, réaffirment au passage leur liberté d’action et de recherche.

La Seconde Guerre Mondiale a été une période difficile , en particulier pour la France qui a connu des évènements très traumatisants.
    Nous allons procéder à l’analyse de deux documents, le document 1 est un texte sur la 2
nd Guerre Mondiale extrait  d’un manuel de Cours Moyen 1ére Année de l’édition Hachette publiée en 1964 tandis que le document 2 est un discours rapporté sous la forme d’un texte par l’ancien président de la république Jacques Chirac, son discours a été prononcé le 16 juillet 1995 environs 3 mois après son arrivé au pouvoir.
    En quoi peut-on dire que la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale a connu de nombreuses et profondes évolutions entre 1960 et 1990 ?
Dans une première partie il s’agit de s’intéresser d’abord à  la naissance d’une mémoire dominante de la 2
nd GM mais une mémoire tronquée, puis nous verrons qu’il existe d’autres mémoires qui peinent à émerger et que donc il y a un réveil des mémoires entre 1970 et 1990.


I - De 1945 aux années 1970, la naissance d’une mémoire tronquée de la Seconde Guerre Mondiale.
Le 25 aout 1944, le Général de Gaulle s’exprime à Paris :
"Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle."
Au finir de la guerre en 45, La France voit se dessiner une épuration car il y a des chef d’entreprises (ex : Renault), des intellectuels (ex : Brasillach) mais aussi des français de bases (des dénonciateurs, des femmes, des enfants) qui ont collaboré avec l’Allemagne pendant la guerre. L’épuration va se passer en deux temps :
Une épuration «sauvage et massive» sans aucun cadre juridique qui va entrainer 10 000 exécutions sommaire, en publique. Le gouvernement s’inquiète remarquant le risque de guerre civil et va reprendre en main cette épuration : va alors se mettre en place l’épuration « légale ». Elle va alors prendre la forme de procès, on estime 150 000 personnes jugées pour « collaboration avec l’ennemi » ; 50 000 condamnés ; 1 600 peines exécutées et 767 exécutions. On a notamment jugé une centaine de personne dont
le maréchal Pétain en 1945 (condamné à mort puis peine commuée en prison à perpétuité par De Gaulle) et Pierre Laval.


Cette épuration a été plus encadrée et a engendré beaucoup moins de dégats : c’était l’objectif du Général de Gaulle.

Très vite après cette épuration, on va voir apparaître des lois d’amnistie apparaître pour oublier et pour réconcilier les français. Le but de ces amnisties est de tourner la page, de manière à se focaliser sur la reconstruction de la France.
V. Auriol va gracier beaucoup de gens condamné : « La grâce tue la haine, la mort fait des martyrs » L’amnistie a permis de mettre fin à l’épuration.
      Pour le général de Gaulle et les dirigeants de la 4e et 5
e république, la mémoire est un moyen extrêmement efficace pour souder les français et de tourner la page.
De Gaulle, fais apparaître une mémoire officielle, mais une  « mémoire tronquée ». Une mémoire « tronquée » car elle donne l’image d’un France unie dans la souffrance et la mémoire or cette image est complètement différente de la réalité. Il y a des épisodes dont on ne parle pas, on évite de parler du régime de Vichy ; le général de Gaulle, dans une formule restée célèbre, a toujours estimé que le régime de Vichy était « nul et non avenu ». Pour de Gaulle et les gaullistes, la vraie France n'est pas celle qui a signé l'armistice, péché originel de la collaboration, qui entraîne tous les déshonneurs ultérieurs. La vraie France est à Londres, ou bien chez les résistants.
On ne parle pas non plus des collaborateurs, qui ont contribué à la Shoah, ni du rôle des alliés.
Sans rien dire de faux, on présente aux français la guerre ( à complété)
Le mythe résistencialiste se met en place dès la fin de la guerre jusqu’au années 70.

Ce mythe résistencialiste va se diffuser très rapidement dans la société. L’état va se donner les moyens de la diffusion de ce mythe. L’état va d’abord utiliser des lieux de mémoires (qui se focalisent sur la résistance).
L’état va fabriquer des héros et parmi tout ces héros, Jean Moulin.
Dans tous ses discours, le général De Gaulle  glorifie la France et va évoque la résistance mais n’évoque pas le régime de Vichy, le Shoah etc..
De plus, l’Etat va aller jusqu'à utiliser la censure : En 1956, Alain Resnais va faire un film : Nuit & Brouillard, une image va choqué, elle représente un camp de transit de Pithiviers, car on distingue un gendarme français et qui est donc la preuve que l’Etat français a collaboré. Cette image est donc en contradiction avec le mythe résistencialiste.
En dehors de l’état, d’autres acteurs ont permis la mise en place du mythe résistencialiste : Le cinéma, un film de René Clément : «  la Bataille du Rail » mais aussi «  La Grande Vadrouille » réalisé par Gérard Oury sont exactement dans le sens du mythe résistencialiste.
L’école aussi va jouer un rôle important dans la mise en place du mythe résistencialiste, avec le concours nationale de la résistance, de manière à ce que les élèves travaillent sure la résistance et oublie la Shoah.
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Ce mythe va être omniprésent dans les années et les décennies qui suivent le seconde guerre mondiale. Ce mythe va saturer l’espace mémorielle et va empêcher l’apparition d’autres mémoires, des mémoires dites « refoulées »
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III - De 1970 à 1990 : un « réveil »  des mémoires.

En 1970, la mort de De Gaulle, qui était le fondateur du mythe résistencialiste, a été un évènement déterminant concernant les mémoires.

Les années 70 constitue l’arrivée à l’âge adulte de la première générations qui n’a pas connu la guerre. Cette génération à une certaine curiosité concernant la 2nd Guerre Mondiale et à partir donc des années 70, le paysage mémorielle change :
Le mythe résistencialiste est de plus en plus contesté et à côté, les autres mémoires connaissent une montée en puissance.
    C’est tout d’abord les historiens qui vont déclencher les choses et remettre en cause le mythe résistencialiste. D’abord un historien américains, Robert Paxton, qui étant donné que l’accès aux archives françaises de la 2
nd Guerre Mondiale n’est pas libre, il va alors fouillé dans les archives étrangères et va écrire « La France de Vichy » dans lequel il explique que en mai 44, lors de la tournée de Pétain, dans n’importes quelles villes française, il reçoit un accueil triomphale et explique que les français qui ont acclamé Pétain en juin, sont les mêmes qui ont acclamé De gaulle en août. Il va prouver que la théorie du glaive et du bouclier est fausse.  
Le livre de Paxton met surtout à mal le mythe résistencialiste.

A partir de 79, les archives sont déclassifiée. Des historiens français vont à leurs tours critiquer le mythe résistencialiste :
-1979 : Azéma : « De Munich à la libérations »
-1987, H. Rousso : « Syndrome de Vichy »
-1994, P. Péan : «  Une jeunesse française » qui retrace la jeunesse d’un homme, François Mitterrand. Péan étudier sa vie et son parcours pendant la 2
nde Guerre mondiale.
Ce livre va faire un véritable scandale car il explique que à Vichy , Mitterrand a rencontré R. Bousquet, un des pires responsables de la Shoah.
Dans la foulée des historiens, d’autres ose contester le mythe résistencialiste :
-1971, un grand film documentaire de M. Ophüls : «Le chagrin et la pitié».  Ce documentaire à eu un tel choc pour les français qu’ils ne l’ont pas diffuser à la télé mais a eu environs 500 000 spectateurs aux cinéma.
L’école va aussi jouer son rôle pour donner une vision différente du mythe résistencialiste. Une vision plus objective, plus réaliste.
      A partir des années 70, le mythe résistencialiste est de plus en plus critiqué. On continue à glorifier la résistance mais l’idée c’est d’avoir une vision plus complète.
A partir du moment ou le mythe résistencialiste perd en place, on assiste à un réveil des mémoires.

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