Les espaces de production dans le monde : une diversité croissante

Classe de Première. Géographie. (4 heures)

Les espaces de production dans le monde : une diversité croissante.

Introduction.

Les sociétés humaines, basées sur nos productions, sur le travail des hommes, s’inscrivent aujourd’hui dans le cadre de la mondialisation. Les espaces de production de richesses (agricoles, industrielles ou tertiaires) se diversifient en fonction de l’intérêt de leur localisation, dans le cadre de la concurrence économique à l’échelle mondiale. Comment les espaces de production sont à la fois diversifiés et reliés à travers le monde ?

I. La mondialisation hiérarchise les espaces de production.

A. Des centres décisionnels.

Document 5.

Espace de production : espace mis en valeur dans un but de création de richesses (mines, agriculture, industrie, tertiaire …) par différents acteurs (individus, entreprises, collectivités locales, Etats, organisations régionales …).

A l’échelle mondiale, une division internationale du travail (DIT) sépare les fonctions productives en fonction des spécialités des espaces de production. Par exemple : l’extraction du pétrole dans un pays d’Afrique (Gabon, Algérie), son transfert par bateau ou pipeline, son raffinage en Europe du Sud (Fos-sur-mer).

Il y a une répartition entre les espaces productifs qui ont la fonction de commandement, de recherche et développement, ou la fonction de production (agricole, extractive ou manufacturière). Parmi les pôles ou centres décisionnels, les Etats et leurs capitales ont un rôle, mais ce sont les villes globales qui concentrent le rôle décisionnel dans le domaine économique : New York, Shanghai, Tokyo, Londres, Paris ...

Parmi les espaces de production, les métropoles concentrent les fonctions de commandement, en particulier celles des grandes entreprises, des FTN qui jouent un rôle majeur dans la maîtrise des espaces productifs. Ce sont aussi ces métropoles qui concentrent les établissements bancaires, financiers qui investissent ou désinvestissent les espaces productifs.

Firme transnationale (FTN) : entreprise réalisant ses activités et son chiffre d’affaires dans plusieurs pays. Elle est constituée d’une société-mère qui a son siège social dans le pays d’origine et de filiales implantées dans d’autres pays.

Documents 1 et 2.

Le poids des firmes transnationales s’est développé au point que leur chaînes de valeur sont à l’origine des 80 % des échanges internationaux.

Chaînes de valeur (ajoutée) : segmentation du processus de production d’un même produit en de multiples tâches effectuées par des entreprises réparties dans différentes régions du monde. L’organisation en chaînes de valeur est aussi qualifiée de décomposition internationales des processus productifs (DIPP). Elle est assurée par des firmes transnationales et leurs filiales.

Depuis la crise économique de 2008, et certainement aussi avec la crise liée à la pandémie de Coronavirus débutée en fin 2019, la phase d’expansion des FTN (environ 60 000 dans le monde) s’est ralentie, en tout cas pour certaines. Il y a une recomposition des rôles qui est en cours, les FTN du secteur des nouvelles technologies étant de plus en plus dominantes (informatique, téléphonie …). Environ 2000 FTN concentre 2 tiers de la capitalisation boursière.

Si les FTN qui ont le plus grand chiffre d’affaires sont surtout dans le commerce de détail (Walmart, Carrefour …), les hydrocarbures (Shell, BP, Exxon, Sinopec ...), l’automobile (Toyota, Volkswagen …), les entreprises qui ont la plus forte capitalisation boursière sont dans les nouvelles technologies (Apple, Amazon, Alphabet-Google, Microsoft, Facebook). Ces 5 premiers géants (les « GAFAM »), tous américains, sont de plus en plus concurrencés par des géants chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi – les « BATX »…).

B. Des périphéries productives.

Documents 6, 3 et 7.

Dans le cadre de la concurrence mondialisée, et avec la recherche de bas coûts de production en particulier par les FTN, les fonctions de production se sont de plus en plus situées dans des pays dits en développement (Maroc, Vietnam ...) ou émergents (Chine, Brésil, Mexique …). la main d’oeuvre y est nombreuse, peu chère, les terrains peu chers pour y implanter usines et zones dédiées au stockage et au transport.

Ainsi des entreprises externalisent une partie de leur production vers des entreprises sous-traitantes souvent à l’étranger, ou délocalisent directement leurs usines : Renault a des usines en France, en Espagne, en Slovaquie, des pièces automobiles étant fabriquées encore ailleurs, et la marque à « bas coût » du groupe Renault (Dacia) originaire de Roumanie a désormais des usines au Maroc.

La spécialisation des espaces de production dans des activités spécifiques (extraction, récolte, transformations …) se fait en fonction d’avantages comparatifs dans le cadre de la concurrence mondiale (coût, disponibilité et qualification de la main d’oeuvre, coût et disponibilité des terrains, des transports, poids plus ou moins important de la fiscalité, zones de libre-échange …).

Zone franche : zone qui présente des avantages fiscaux pour attirer les entreprises et développer l’activité économique.

Paradis fiscal : territoire sans fiscalité ou à fiscalité très basse qui attire les capitaux internationaux.

Du point de vue des employeurs, le travail a un coût, et celui n’est pas le même selon les pays, en fonction des lois et réglementations sociales. Les travailleurs des pays occidentaux, en moyenne, sont parmi les mieux payés du monde (Allemagne, Suisse, Danemark …) alors que ceux des pays dits émergents (Chine, Inde, Mexique …) ou moins développés (Philippines, Indonésie …) sont bien moins rémunérés, donc bien moins « coûteux » pour les entrepreneurs. Si l’écart entre le montant des salaires est plus important que d’autres éléments dans le coût des marchandises (comme le transport, les tarifs douaniers …), l’usage de périphéries lointaines est alors jugé rentable pour les actionnaires des entreprises.

Dumping

...