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Cérémonies Et Rites Funéraires Dans L'antiquité Romaine

Mémoire : Cérémonies Et Rites Funéraires Dans L'antiquité Romaine. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  19 Avril 2015  •  3 295 Mots (14 Pages)  •  1 795 Vues

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Rites et cérémonies des funérailles

Les funérailles ou funus en latin rendent compte de différents rites qu'il convient d’énoncer ici.

Ces rites marquent différents stades dans les funérailles, avant, pendant et après la cérémonie. De manière générale, ces rites sont les mêmes pour tous les types de funérailles mais on rencontre néanmoins des différences notables suivant la personne défunte. Ainsi, les rites seront différents selon qu'il s'agisse de funus privatum ou de funus publicum.

Cependant, il est important de signaler que d'une manière générale, les Romains accordent une grande importance à la cérémonie des obsèques. Loin de considérer la mort comme une dissolution de l'être, ils pensaient que le défunt continuait à vivre sous terre, c'est pourquoi ils mettaient un point d'honneur à ne pas mourir sans sépulture. De plus, ils croyaient que la vue ou le contact avec un cadavre entraînait une souillure, c'est pourquoi les prêtres n'étaient ordinairement pas présent lors des funérailles.

I/ Les rites avant les obsèques :

A/ Les derniers adieux :

Selon plusieurs témoignages, la coutume était de recueillir le dernier soupir d'un mourant en lui donnant un baiser car, selon les croyances, l'âme du défunt s'échappait par la bouche. Plusieurs reliefs représentent d'ailleurs cette scène mais d'une manière conventionnelle.

B/ L'oculos condere :

Une fois la mort venue, on fermait les yeux du défunt. C'était d'ailleurs habituellement les enfants qui fermaient les yeux de leurs parents

C/ Conclamatio :

Après avoir fermé les yeux du défunt, les proches parents l’appellent à plusieurs reprises et ce, jusqu'à ce que le corps soit porté au bûcher ou enterré. D'après les auteurs anciens de l'époque impériale, cet appel s'adressait à l'âme du défunt et avait pour but de la retenir en l'assurant qu'elle n'aurait pas longtemps à errer sans sépulture.

D/ L'Unctura :

Après la conclamatio, le corps est descendu du lit puis dressé sur les genoux avant d'être déposé à terre, lavé à l'eau chaude et parfumé afin d'éviter la décomposition trop rapide du corps. Les onguents étaient composés de sel, de cèdre, de miel, de myrrhe et de baume. Aux derniers siècles de la République, c'était un esclave appelé le pollinctor qui était chargé de parfumer le corps.

E/ Habillement du mort :

Une fois lavé et parfumé, le corps était revêtu d'une toge blanche, et les magistrats revêtaient les insignes de leurs fonctions. Les pauvres étaient enveloppés dans une étoffe noire.

D/ Couronnes :

D'après Tertullien, il était d'usage à Rome de couronner les morts. D'après la loi des XII tables, on déposait sur la tête des morts les couronnes qui leur avaient été décernées durant leur vie, soit dans les jeux publics, soit en raison de leur valeur. Ainsi, la loi voulait qu'après la mort, on appose sur la tête du défunt le signe de sa bravoure. L'archéologie prouve cette pratique puisqu'on a retrouvé dans de nombreux tombeaux en Italie des couronnes d'or. Cette faveur était également accordée aux parents d'un citoyen couronné.

Le port de la couronne était également visible alors que le corps était exposé dans l'atrium de la maison, et lors du défilé qui conduisait le corps à travers la ville jusqu'au bûcher ou au tombeau.

E/ Le denier de charon :

Suivant une coutume empruntée à la Grèce, on introduisait dans la bouche du défunt une pièce de monnaie, prix de son passage dans la barque de Charon, le passeur des Enfers. 

F/ Exposition du corps

L'exposition avait pour but d'après Pollux d'attester que la mort n'avait pas été causée par un acte de violence. En cas de mort violente, ou de décomposition avancée du visage, un voile était placé sur sa tête. Le corps était couché sur un lit de parade dressé dans l'atrium de la maison, les pieds tournés vers la porte d'entrée. Le lit était entouré de fleurs, symbole de la fragilité de la vie humaine et de l'encens était brûlé au pied du lit. Les amis venaient ensuite déposer des offrandes telles que des fleurs ou des couronnes. A côté du lit se tenait un esclave chargé de garder et d'éventer le corps.

L'exposition durait de trois à sept jours suivant les cas. Pour avertir les passants et les pontifes qu'un mort était exposé dans la maison, on plantait devant la porte des branches de sapin ou de cyprès. Enfin, en signe de deuil, on évitait d'allumer du feu dans la maison.

Ces rites étaient évidemment observés chez les citoyens ayant une certaine aisance. Les pauvres eux étaient laissés sur un lit en attendant le moment d'être portés à la culina publica établie dans un cimetière public.

II/ La cérémonie des funérailles :

Cette cérémonie comprend trois actes distincts :

le transport du corps de la maison mortuaire au bûcher ou au tombeau

l'humatio

les actes purificatoires

Dans un premier temps, je décrirai la cérémonie traditionnelle, commune aux citoyens lambdas : c'est le funus privatum.

A/ Le convoi funèbre

Le transport du corps se fait généralement au milieu d'amis invités à suivre le convoi. L'invitation se fait en général par un affranchi qui va prier les parents et les amis du défunt de se rendre aux obsèques.

Une très ancienne coutume voulait que la cérémonie ait lieu la nuit à la lueur des torches. Selon Servius, cet usage était fondé sur des motifs religieux puisque comme on l'a signalé précédemment, la vue d'un cadavre était interdite aux prêtres et viciait ou empêchait même certains actes des magistrats. En procédant aux obsèques de nuit, les prêtres

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