Invitation au voyage
Synthèse : Invitation au voyage. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Augustin K de SOUZA • 5 Juin 2023 • Synthèse • 939 Mots (4 Pages) • 618 Vues
CULTURE GENERALE ET EXPRESSION – BTS –
« Invitation au voyage… »
Corrigé d’une note de synthèse sur le thème au programme des BTS en CGE : « Invitation au voyage… »
Le plan de la note de synthèse
I/ Caractérisation du voyageur en fonction de l’origine socioculturelle
A/ Le voyage en tant qu’apanage de l’aristocratie dans l’Europe moderne.
Doc. 3 ; Doc. 4
B/ La démocratisation du voyage dans l’Europe moderne et contemporaine.
Doc1 ; Doc 2 ; Doc.4
II/ Avantages matériels et symboliques du « grand tour » : enjeux de pouvoir
A/ Formation intégrale élitiste.
Doc.3 ; Doc.1 ; Doc.4 ; Doc.2
B/ De la distinction sociale et politique
Doc.1 ; Doc.3 ; Doc.4
La note de synthèse
Le présent dossier porte sur le thème de l'invitation au voyage et insiste particulièrement sur la persistance des inégalités sociales en Europe comme en France par ce biais. À ce sujet, l'historien Daniel ROCHE rappelle que le voyage était l'apanage de l'aristocratie dans le cadre d'expériences intellectuelle et relationnelle. D'ailleurs, STENDHAL, écrivain français par ses fonctions diplomatiques au XIXe siècle en a amplement bénéficié. C'est dans ce sens que le sociologue Bertrand REAU retrace une sorte de continuité de cette tradition dans la formation intégrale des élites de grandes écoles européennes notamment françaises. Enfin, des statistiques du CREDOC mettent en évidence le fait que, même de nos jours, les élites voyagent davantage que les catégories sociales moyennes ou défavorisées.
Il faut tout d'abord caractériser ces voyageurs du point de vue de leurs origines socioculturelles dans la continuité historique pour mieux cerner ceux qui en retirent des avantages du fait de leur position.
Du XVIIIe siècle au XXIe siècle, le voyage, qu'il soit nécessaire ou d'agrément, reposait sur la mobilisation de moyens matériels importants propres à l'élite ; même sa démocratisation n’est pas moins inégalitaire.
D'après Daniel roche dans Les circulations dans l'Europe moderne, Fayard 2011, le voyage était l'apanage de l'aristocratie comme de l'élite européenne dans l'Ancien Régime. Bertrand REAU le confirme dans son article « Du ‘grand tour’ à Sciences Po, le voyage des élites », Le Monde diplomatique, juillet 2012, lorsqu’il évoque ces couches supérieures, qu'il s’agisse de nobles ou d’étudiants, comme des nantis, partis s'adonner aux activités non seulement de formation mais aussi récréatives. L’historien comme le sociologue relèvent la diversité des villes visitées et les moyens matériels remarquables mobilisés quant à l'organisation et à la durée relativement longue de leur pérégrination
Certes, le voyage s'est démocratisé dans l’Europe moderne et contemporaine mais il conserve les stigmates du passé. Ainsi, l'écrivain français relate ses déplacements onéreux de quatre mois de l'Allemagne en Italie dans son ouvrage Rome, Naples et Florence, Gallimard, 1817. Au XXe siècle, Bertrand REAU remarque que la tradition du grand tour est respectée en ce sens que les grandes écoles l'ont instituée et rendue obligatoire ; le programme Erasmus, dit-il, n’est pas du reste. Enfin, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC) et l'Observatoire des inégalités, dans leur article « Evolution du taux de départ en vacances selon le niveau de vie des Français », juillet 2022, mesurent le phénomène : de 1999 à 2022, les départs en vacances des couches supérieures oscillent entre 85 et plus de 70% tandis que ceux des couches modestes ont chuté de 58 à 50%. Pire, de 50 à 30 % pour les foyers fiscaux avec moins de 1. 285 euros de revenus. En fait, les courbes n’affectent guère les élites malgré des périodes conjoncturelles défavorables.
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