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Victorine Brocher

Commentaire de texte : Victorine Brocher. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  15 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  1 160 Mots (5 Pages)  •  220 Vues

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Commentaire de l'extrait de La Fortune des Rougon d'Emile Zola :

        Emile Zola, auteur du XIXe siècle est le chef de file du mouvement naturaliste qui a pour objectif d'observer l'individu à l'intérieur d'un groupe social. Il est connu pour avoir écrit Germinal, en 1885 mais aussi La Fortune des Rougon en 1871 qui ouvrira le cycle des Rougon-Macquart. Dans cet extrait, Zola met en évidence la révolte du coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte qui devait être président mais voulait devenir comme son oncle, empereur, le 2 décembre 1851, ce qui a provoqué des insurrections républicaines en Provence, notamment dans le département du Var. Nous nous demandons donc dans quelle mesure ce texte est épique.

        Pour répondre à cette question, nous procèderons en deux temps. Dans une première partie, nous verrons une présence humaine, puis dans une seconde partie, nous analyserons les forces de la nature.

        Tout d'abord, nous verrons une présence des forces humaines importante, cette page offre une dimension grandiose de cette révolte du point de vue de l'existence des hommes et en ce qui concerne l'utilisation musicale.

        La présence de nombreux hommes est mise en évidence par de multiples noms collectifs tels que « bande », « quelques milliers d'hommes », « masses noires », « tempête humaine », « bataillons », « tout entière » ou encore un « peuple invisible » qui connotent un atmosphère correspondant à la guerre. De même, les adjectifs s’opposent apparemment, « invisible et innombrable » mais amplifient surtout la masse des hommes cachés et que l’on peut seulement imaginer. L'agitation des combattants est caractérisée par « une colère plus haute » des hommes cachés et « le rugissement populaire » lors du chant national. La force humaine est également amplifiée par le groupe nominal « la petite armée » ou encore le nom commun « bande », le champ lexical de la guerre, du combat qui connotent un groupe de guerriers important. En effet,  le terme « bande » au singulier donne au groupe humain une dimension de force et d'unité et les adjectifs qualificatifs « superbe », « irrésistible » dans la même phrase insistent de manière hyperboliques sur l’admiration voire la peur que peuvent susciter ces milliers d’hommes avançant de manière déterminée et prêts à se battre.

        Le chant lexical de la musique et du bruit en général est omniprésent dans cet extrait, en dehors des « chants » qui animent les hommes, la présence de l'hyperbole  « monstrueuses trompettes » ou encore de « tambours », donnent une dimension spectaculaire à la scène. Cette dimension est mise en valeur par les allitérations en  [r] : « monstrueuses trompettes […] cuivre » et en [t] « frissonna tout entière […] ardentes » qui soulignent la dimension rythmique d'une armée partant en guerre. L'hyperbole « large amphithéâtre », où se déroule l'action associée au participe présent « acclamant », évoque un spectacle plus qu'une simple révolte. De plus, l'adjectif « haute » dans l'expression « colère la plus haute » transforme la colère en note de musique. Au fur et à mesure de l’avancée de la bande, le chant prend de l’ampleur jusqu’à devenir « un rugissement populaire ». Ainsi « les chants » qui « enflent », vont se préciser pour devenir « un éclat assourdissant » : la Marseillaise qui est elle-même connotée par les caractéristiques d'un chant : « chant national », « notes ardents » et « refrain ». Le terme d'« éclat » évoque un point culminant et la sauvage beauté de l'hymne révolutionnaire. La dernière phrase, quant à elle, produit un retournement inattendu, le « tant que » met une borne temporelle à l'impresion de force, les « masses noires » sont devenues seulement une « petite armée ». D'emblée, certains passages sont aussi renforcés par des allitérations sifflantes « superbe, irrésistible » ou vibrantes « rien de plus terriblement grandiose ». Si la marche des insurgés s’entend plus qu’elle ne se voie, l’auteur va plus loin en transfigurant la scène de manière épique.

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