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Peine De Mort

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Par   •  19 Décembre 2012  •  2 693 Mots (11 Pages)  •  1 849 Vues

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LA TECHNIQUE DE LA DISSERTATION

ET DE L'EXPOSÉ

Ce document sommaire a été établi à l’usage des étudiants,

dans le cadre des travaux pratiques de droit criminel.

Peut-être pourra-t-il être de quelque utilité

à ceux qui n’ont pas bénéficié d’un cours de rhétorique.

Voir, pour des exemples d’exercices de travaux pratiques :

Levasseur et Doucet « Le droit pénal appliqué » (éd. Cujas)

L’exercice d’une profession juridique comporte très généralement des exposés écrits ou oraux : articles ou conférences, conclusions ou réquisitions, mémoires ou plaidoiries... Il importe aux étudiants en droit de s’y préparer.

La mise au point d’un travail écrit ou d’un exposé oral obéit ici à des règles un peu particulières. Alors que, dans une conférence mondaine, l’orateur cherche surtout à briller personnellement et à séduire son public, la communication juridique doit être strictement centrée sur le sujet traité et doit tendre à emporter la conviction de lecteurs ou d’auditeurs a priori réticents voire sceptiques.

Les règles qui commandent une démonstration rigoureuse étaient autrefois enseignées au lycée dans un cours de « rhétorique », lui-même souvent complété par un cours de diction (rappelez-vous Démosthène déclamant sur une plage pour dominer le bruit de la mer).

La rigueur de la construction d’un travail juridique ne s’impose pas seulement au regard des lecteurs ou des auditeurs, elle revêt également un intérêt majeur pour l’intéressé lui-même : l’observation scrupuleuse des règles de forme rejaillit en effet sur le fond. D’une part, les règles de forme imposent de suivre un raisonnement rigoureux ; d’autre part, elles allègent le travail de la mémoire en donnant les directions dans lesquelles il convient d’effectuer ses recherches. Plus on suit une méthode adaptée à la matière, plus on voit plus clair dans ses idées, plus on a de chances de traiter son sujet entièrement et correctement.

À la limite, la maîtrise des règles de forme permet de faire illusion et de traiter le sujet proposé même lorsque l’on n’en a qu’une connaissance limitée. Un tel excès est évidemment condamnable : l’observation des règles de forme doit demeurer un simple moyen, et ne pas devenir une fin en soi.

Ordonner son travail consiste principalement à centrer les recherches, puis l’exposé, sur le cœur même de la matière. Les développements marginaux doivent apparaître comme tels ; ils ne sauraient servir qu’à illustrer ou alléger les développements.

La première règle consiste en effet à traiter tout le sujet et rien que le sujet. Les digressions chères à Montaigne avaient leur sens dans un ouvrage visant à exposer les pensées intimes de son auteur ; dans un travail juridique elles auraient pour conséquence fâcheuse de faire perdre le fil du raisonnement.

Au demeurant, il faut observer qu’il est le plus souvent inutile de tirer à la ligne : lorsque l’on connaît son sujet, on a toujours trop de matière, on manque toujours de temps.

Quand on vient de prendre connaissance du sujet que l’on est appelé à traiter, on doit successivement l’étudier puis l’exposer, d’où la division de cette leçon en deux parties :

I - La préparation de l’exposé

II - La présentation de l’exposé

I - La préparation de l’exposé

Nous supposons que vous avez déjà réuni les documents qui paraissent nécessaires pour traiter le sujet ; qu’il s’agisse de législation, de jurisprudence ou de doctrine, voire de philosophie morale ou de sociologie, d’histoire du droit ou de droit comparé.

Ces documents se présentent encore dans le désordre. Et c’est heureux, car il ne faut surtout pas tenter de les classer avant d’avoir fait le tour du sujet : rien n’est plus dangereux pour un exposé scientifique que de partir sur un schéma a priori (la célèbre « hypothèse de travail » concerne la pure recherche de laboratoire).

La première tâche va donc consister à effectuer un tri très provisoire et approximatif. D’un côté, ce qui semble ressortir au corps du sujet (A), de l’autre ce qui devrait entrer dans l’introduction (B). Vous observerez qu’aucun document ne doit être réservé pour la conclusion (à l’exception près d’une citation ouvrant une perspective nouvelle) ; en effet la conclusion d’un exposé juridique se limite aux quatre lettres Ce Qu’il Fallait Démontrer.

A - L’organisation du corps de l’exposé

Si l’on veut agencer exactement les divers documents réunis, il est bon de procéder en deux temps. Dans un premier, on laisse les éléments présentant des affinités se regrouper rationnellement par petits paquets (a) ; dans un second, on s’efforce de déceler les catégories sous-jacentes qui permettent de les ordonner (b).

a) La détermination de l’ordre rationnel de la matière

La phase initiale revêt une importance telle qu’on ne saurait la surestimer. Pour asseoir un travail sur des bases solides, il importe en effet de ne pas aborder la matière avec des idées préconçues, de ne pas la plier à ses opinions. Il faut au contraire, dans toute la mesure du possible, la laisser se mettre en place, se disposer, s’organiser toute seule. L’humilité apparaît comme la vertu cardinale du chercheur ; ce que l’on a un peu trop tendance à oublier en un temps marqué par le péché d’orgueil.

Lors du tri des matériaux, on va en distinguer deux sortes. D’un côté les idées générales dominant la matière ; ce sont elles qui nourriront l’introduction et serviront de fil directeur pour l’ensemble de l’exposé. D’un autre côté les questions techniques que l’on sera amené à exposer et à discuter. Contrairement à ce qu’imaginent les novices, ce sont ordinairement ces dernières qui donnent lieu aux développements les plus denses et les plus riches : les idées générales s’exposent très souvent en quelques mots, après lesquels on demeure à court sauf à tomber dans un délayage qui ne trompe personne.

Dans chacun de ces deux groupes, on va rassembler par affinités les documents collectés. Selon le sujet, on trouvera par exemple des paquets relatifs au principe de la légalité criminelle, à l’élément matériel de l’infraction, à la question de la complicité, à la

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