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Littérature au XVe siècle

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Par   •  25 Décembre 2019  •  Cours  •  2 968 Mots (12 Pages)  •  363 Vues

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La littérature au XVe siècle était perçue comme un ensemble des connaissances, une sorte de culture générale ou un ensemble des ouvrages publiés sur une question. À cette époque, tous écrits pouvant se retrouver à faire parti d’un ensemble était considéré comme de la littérature. La définition évolua vers le XVIIIe siècle puisqu’à ce moment la littérature devenait les œuvres écrites, dans la mesure où elles portent la marque de préoccupation esthétiques et on y rattache les connaissances et les activités qui s’y rapportent. Pourtant, plusieurs écrivains classent la littérature en deux catégories ; une bonne et une mauvaise. Andreï Makine, un écrivain russe, définit la bonne littérature ainsi : «La vraie littérature était cette magie dont un mot, une strophe, un verset nous transportaient dans un éternel instant de beauté.» Nous retrouvons encore une fois le concept de l’esthétique dans sa définition de cet art. Par contre, la définition de la littérature est aussi soumise à un autre concept, soit celui de l’écrivain, car en effet, la littérature est le travail, l’art de l’écrivain. Paul Valéry dit tout simplement que «la littérature n’est qu’un développement de certaines des propriétés du langage» élaborées par un écrivain. Mais qu’est-ce qu’un écrivain ? Encore mieux, qui est écrivain ? Encore une fois, Valéry endosse la définition car il dit qu’«un auteur, même du plus haut talent, connût-il le plus grand succès, n’est pas nécessairement un écrivain». Alors un auteur n’est pas nécessairement un écrivain, mais tout écrivain est un auteur puisqu’il écrit de la littérature. Un auteur écrit de la mauvaise littérature et un écrivain de la bonne littérature. Dans ce cas, pour qui écrit-on ? Celles-ci sont principalement les questions qui tourmentent Jean-Paul Sartre et auxquelles ils tentent de répondre dans son essai Qu’est-ce que la littérature ? publié pour la première fois en plusieurs parties dans la revue Les Temps modernes fondée et dirigée par lui-même. Écrivain engagé, il se défend de ses critiques en donnant la conception de la littérature engagée.

Qu’est ce qu’écrire ?

Sartre différencie la littérature des autres arts par sa matière : Les mots. Dans les arts en général, la transformation des matières passe par l’imaginaire et non par le langage, prenons par exemple, la peinture. Tout est question de perception contrairement au peintre qui «ne veut tracer des signes sur sa toile, il veut créer une chose». (p.15) Tandis que l’écrivain désire guider, il trace le chemin par le langage, avec les mots et fait le travail avec vous en collaboration avec votre lecture. Si l’écrivain vous décrit un taudis, explique Sartre, il veut vous faire voir «le symbole des injustices sociales tandis que le peintre reste muet, car, il vous présente un «taudis», c’est tout et libre à vous d’y voir ce que vous voulez.» (p.16) «L’écrivain est un parleur» (p.25), il est donc dans l’action même et non dans la contemplation, en arrêt. Écrire c’est dire, c’est le mouvement, l’action, enfin, l’engagement, car «toute chose qu’on nomme n’est déjà plus tout à fait la même, elle a perdu son innocence». Le peintre de son côté, représente, il affiche simplement cette innocence et ne change pas l’essence de la chose, mais «si vous nommez la conduite d’un individu, par exemple, vous la lui révélez : il se voit et il se met à exister». (p.27) La matière de l’écrivain, le langage « est pour lui le Miroir du monde». (p.20) C’est en dévoilant que l’écrivain s’engage et le langage est son instrument qui opère la recherche de la vérité. L’écrivain ne cherche pas nécessairement à discerner le vrai ou à l’exposer, car ceci est le travail du lecteur dans sa liberté, mais nous y reviendrons dans la partie suivante de l’exposé. Celui qui écrit livre une subjectivité qui a l’apparence de l’objectivité, qui est selon Sartre «un discours si curieusement agencé qu’équivaut à un silence, une pensée qui se conteste elle-même», par sa lecture, «une Raison qui n’est que le masque de la folie, un Éternel qui laisse entendre qu’il n’est qu’un moment de l’Histoire, un moment historique qui, pour les dessous qu’il révèle, renvoie tout à coup à l’homme éternel, un perpétuel enseignement, mais qui se fait contre les volontés expresses de ceux qui enseignent». (p. 38) Telle est donc la «vraie» littérature, celle qui est «pure». Et l’art littéraire est de rendre tout ce processus inoffensif, du moins dans les apparences. On demande à l’écrivain de livrer des messages, c’est-à-dire «de limiter volontairement leurs écrits à l’expression involontaire de leurs âmes». (p. 37) Sartre définit ainsi l’écrivain dans sa négation, car la littérature est négativité dans son propre processus de création qui n’est pas création, mais plutôt un dévoilement : «On n’est pas écrivain pour avoir choisi de dire certaines choses mais pour avoir choisi de les dire d’une certaine façon.» (p. 30) Bien entendu, l’écriture est directement liée à la lecture qui crée un contact entre l’auteur et le lecteur. Cette relation privilégiée est possessivité par le geste de la lecture, ouvrir un livre, c’est aussi s’ouvrir au monde, « on prête son corps aux morts pour qu’ils puissent revivre» (p. 33) dit Sartre. Mais cette générosité n’est pas gratuite, elle fait violence à ces écrivains dans la reconstruction du message de l’auteur qui se fait inconsciemment par la lecture. Sartre image ce concept de manière amusante : « Nous jouirons pleinement de la supériorité reconnue que les chiens vivants ont sur les lions morts.» (p. 36) Sûrement parlait-il de lui-même et de son œuvre qui subira éternellement la critique ou plutôt qui subira la lecture. Dans son expérience personnelle de la littérature, Sartre voit les œuvres hantées par les âmes. La mort, le trépas est un moment de la littérature, une expérience de la littérature qu’il l’obsède comme un achèvement total. Le vœu le plus cher de Sartre lorsqu’il est enfant est d’«être un soldat et venger les morts» (p. 90), c’est exactement ce qu’il fera, car c’est exactement ce que fait la littérature. Elle fait vivre et revivre, mais pour revivre, il faut d’abord mourir.

Dans cette même ligne de penser, Sartre traite futilement de l’enseignement. Il le fait brièvement puisque l’enseignement par extension est aussi la lecture. Une perception, une traduction du message de l’écrivain par une personne qui assume ce message, préférablement le crée par sa lecture et le transmet, car « l’enseignement qu’on peut

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