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Commentaire sur le discours de Charles de Gaulle de 1946

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Par   •  17 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  2 871 Mots (12 Pages)  •  1 759 Vues

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Commentaire sur le discours de Charles de Gaulle de 1946

Selon Jean Lacouture, de Gaulle « mit deux mois à rédiger, vingt-sept minutes à prononcer, douze à remâcher, dix ans à mettre en pratique » le discours de Bayeux. Ce discours prononcé par de Gaulle a, comme son nom l'indique été prononcé à Bayeux le 16 juin 1946. Charles de Gaulle était un homme politique et un militaire. Il représente aujourd'hui la résistance française pendant la seconde guerre mondiale puisqu'il est l'homme qui a lancé le célèbre appel du 18 juin 1940 de Londres pour inciter le peuple français à continuer la guerre. Le choix du lieu du discours n'est pas anodin car Bayeux est la première ville libérée par les alliés durant la Seconde Guerre mondiale et c'est également dans cette ville qu'est tout d'abord allé le général de Gaulle suite à la libération de la France. Il a ainsi prononcé un discours à Bayeux le 14 juin 1944. Son discours à Bayeux du 16 juin 1946 est donc hautement symbolique et c'est un discours de commémoration nationale deux ans après la libération.
Ce discours du général de Gaulle a eu une portée considérable qui est due aux différents événements le précédant. En effet, ce discours est prononcé après la libération de la France par les alliés. La France sort alors du régime de Vichy instauré en 1940 qui était un régime de fait durant lequel la Constitution avait été abolie et les valeurs républicaines avaient laissé place à la collaboration. Suite à la fin de la guerre en 1945, il est alors primordial de reconstruire la France et cela commence par l'élaboration d'une nouvelle Constitution. La France établit alors dès le début de la libération de la France en 1944 le Gouvernement Provisoire de la République Française. Ce gouvernement constitue une phase de transition avant la IVème République. Il soumet au peuple français un référendum pour savoir s'ils veulent une nouvelle Constitution. Le peuple répond par la positive ce qui lance l'élaboration de la nouvelle Constitution. Lors de la préparation de la nouvelle Constitution, le général de Gaulle est en désaccord avec le parti communiste français ainsi que les autres partis qui se dirigent vers le retour du multipartisme qui a causé l'instabilité gouvernementale de la IIIème République. Il déclare donc "Le régime exclusif des partis a reparu. Je le réprouve." Et il démissionne par la suite le 20 janvier 1946. Le discours de Bayeux marque le retour du général de Gaulle sur la scène politique.

Dans le discours de Bayeux, le général de Gaulle indique quelles institutions il aimerait voir mises en place pour la IVème République. Dans ce discours, il montre sa volonté de voir une séparation des pouvoirs sous la IVème République. Cette volonté apparaît lorsqu'il dit : " [...] toutes les expériences exigent que les pouvoirs publics : législatif, exécutif, judiciaire, soient nettement séparés ". Il montre dans ce discours une volonté de rompre avec ce qui a été fait précédemment et particulièrement avec le régime d'Assemblée.

Il apparaît alors clairement que le général de Gaulle souhaite voir un affaiblissement du législatif face à une fortification de l'exécutif. Cela se traduit par une affirmation de la place du président de la République à travers l'augmentation de ses prérogatives. Ce discours a eu une influence considérable principalement pour la rédaction de la Vème République. Il a même par la suite pu être être qualifié de "Constitution de Bayeux" tant les idées qu'il soumet sont proches de ce qui a par la suite été instauré sous la Vème République et certaines personnes ont également pu dire que ce discours est le "brouillon" de la Constitution de la Vème République.
On peut alors se demander en quoi on peut dire que la "Constitution de Bayeux" est le texte fondateur des institutions de la Vème République ?

Dans son discours, de Gaulle met en évidence les différentes institutions qu'il souhaiterait voir mises en place. Ces institutions passent par un affaiblissement du législatif (I) ainsi que par un exécutif fort (II).

I. La volonté d’un affaiblissement du législatif

A. Une volonté d’un pouvoir législatif Bicaméral

Dès le début de son discours, le général de Gaulle indique la nécessité d’une construction solide basée sur la réaffirmation des principes destinés à régir du mieux possible les institutions et ainsi pallier leurs faiblesses souvent dues aux erreurs de l’histoire ainsi que l’opposition des français quasi constants en matière de politique, présent lors de la III République.

Le passé parlementaire de la France influence la mise en place des institutions à savoir un parlement constitué de deux assemblées qui détient le pouvoir législatif « Il faut donc attribuer une deuxième Assemblée, la fonction d’examiner publiquement ce que la première a pris en considération, de formuler des amendements, de proposer des projets ». Une conception particulière du rôle du Sénat qui représente les collectivités territoriales « Cette Chambre complétera la première soit à réviser ses propres projets, soit à en examiner d’autres, et en faisant valoir dans la confection des lois ce facteur d’ordre administratif […] pour que se fasse entendre la voix des grandes activités du pays ».
L’attribution de cette nouvelle Chambre compétente doit bénéficier de l’assentiment populaire et répondre aux spécificités nationales «il est nécessaire que nos institutions démocratiques nouvelles compensent, par elles-mêmes, les effets de notre perpétuelle effervescence politique ».


Les institutions doivent donc « compenser » et pour de Gaulle, cela passe en premier lieu par une séparation stricte et rééquilibrée des trois pouvoirs publics : législatifs, exécutif et judiciaire. Ces pouvoirs se doivent d’être « nettement séparés et fortement équilibrés » afin de « préserver le crédit des lois, a cohésion des gouvernements, l’efficience des administrations et l’autorité de l’Etat».
Le général de Gaulle évoque également un « arbitrage national » afin de garantir une indépendance à l’égard des partis politiques dont il se méfiait. Cette stabilité passe aussi par une rigueur gouvernementale : « En vérité, l’unité, la cohésion, la discipline intérieure du gouvernement de la France doivent être des choses sacrées ».
Outre son caractère bicaméral, le Parlement, d’après la vision de De Gaulle,  est modifié dans la répartition de ses pouvoirs et dans la restauration du Sénat dont le rôle est reconsidèré puisque s’il canalise les pouvoirs de l’Assemblée nationale (de laquelle le pouvoir exécutif ne procède plus), il reçoit également de nouvelles prérogatives concernant la vie locale, son organisation économique et sociale. Ainsi, dans ce discours, le Général de Gaulle réaffirme son attachement au bicaméralisme, c’est-à-dire à un Parlement comprenant deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat.

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