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Biographie de Claude Dargent

Fiche de lecture : Biographie de Claude Dargent. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2014  •  Fiche de lecture  •  1 355 Mots (6 Pages)  •  777 Vues

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Son père, Claude Dargent, émigré lorrain, est tanneur, sa mère, Marguerite Perrine Clémentine Robée, fille de Pierre Robée aubergiste, tenait également le relais de poste et le débit de tabac ; à la Monarchie de Juillet, il devint maire. L'enfant n'a que deux ans quand sa mère décède. Son père se remarie à Saint-Pol-de-Léon2, et l'enfant est élevé par ses grands-parents. Pierre Robée, grand-père maternel, ancien marin, confie l'enfant à l'un de ses oncles, Thomas, vieux chouan, instituteur à Plouaret, où il aura comme condisciple François-Marie Luzel, poète, folkloriste, puis archiviste, qui restera son ami.

Il est d'abord élève au collège Saint-Joseph de Landerneau, puis en 1836 à l'institution Notre-Dame du Kreizker de Saint-Pol-de-Léon, où il fait des études médiocres, avant de rejoindre son père à Landerneau3.

Son grand-père voulait en faire un marin, mais Yan' préférait les mathématiques et le dessin.

En 1840, d'abord dessinateur à Brest dans l'entreprise de travaux publics Déniel, il entre après examen dans l'administration des Ponts et Chaussées, puis passe à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest qui doit construire la ligne de chemins de fer entre Morlaix et Brest, où il est chargé de faire des relevés topographiques.

En 1846, alors inspecteur des travaux à la construction de chemin de fer de Montereau, sa rencontre avec Jules-Nicolas Schitz, professeur de dessin du lycée de Troyes, qui l'engage à développer ses talents, sera déterminante.

Considéré comme autodidacte, il n'a jamais fait partie d'une « école », ce qui a pu nuire à sa carrière.

Le peintre et l'illustrateur[modifier | modifier le code]

En 1849, sa compagne, Aimée Louise Eulalie Crignou (ou Gignon), donne naissance à un fils, Ernest, que Yan' ne reconnaîtra qu'à la mort d'Aimée, en 1861.

En 1850, alors qu'il est pressenti par sa compagnie des chemins de fer pour la réalisation d'un chantier en Espagne, et, sur les instances réitérées du fils de l'éditeur Furne qui avait deviné ses talents, il donne sa démission pour se consacrer à son art d'illustrateur, et s'installe à Paris. Pendant dix ans il poursuit sa production artistique et expose tous les ans, sans succès, au Salon de Paris, à partir de 1851.

En 1861, aux côtés d'Évariste-Vital Luminais, Adolphe Leleux, Charles Fortin, Jules Noël, Octave Penguilly L'Haridon, il présente quatre tableaux (Les Lavandières de la nuit (ballade bretonne), Souvenir de collège, Les Pilleurs de Mer à Guissény, Pâtres des plaines de Kerlouan), ce que Maxime Du Camp, comme beaucoup d'autres, fait remarquer ironiquement : « Il y a à l'exposition une armée de Bretons qui bretonnent à qui mieux mieux ». Au contraire, Théophile Gautier fait l'éloge des Lavandières de la nuit (aujourd'hui au musée des beaux-arts de Quimper)4. Sa renommée est faite.

À ce succès sans suite, il trouve, comme son ami et rival Gustave Doré, dans l'illustration de livres (au total environ 200), une rémunération plus régulière que la vente de ses toiles.

Il est aussi un illustrateur très fécond, pour des revues telles que le Magasin pittoresque, le Musée des familles, La vie à la campagne, ou La France illustrée.

Près de Saint-Pol-de-Léon, à Créac'h-André, il fait construire une villa, à l'endroit même où écolier à Saint-Pol, il venait en promenade le jeudi et le dimanche.

Le 3 juillet 1867, il épouse Eugénie Antoinette Stéphanie Mathieu, musicienne, fille du peintre Eugène Mathieu et directeur de la publication La France illustrée. De 1869 à 1878, il est chargé par le clergé de la décoration de plusieurs églises : Saint-Servais, Landerneau, Morlaix, Ploudalmézeau et surtout la cathédrale Saint-Corentin de Quimper dont il réalise l'ornementation de toutes les chapelles latérales, qui lui prendra sept ans.

Son œuvre est inégale, il connaît une période académique, mais il a aussi réalisé, en dehors des Lavandières de la nuit, son œuvre la plus célèbre, de superbes peintures comme la Petite Roscovite, qui se trouve exposée à la mairie de Saint-Pol-de-Léon. Il a également peint de magnifiques couchers de soleil sur les grèves de Roscoff, ainsi que de beaux tableaux sur les paysages du Léon.

En 1877, il est fait chevalier de la Légion d'honneur.

En décembre 1885, à la mort d'Eugénie Mathieu, il se fixe définitivement à Créac'h-André.

Lors de la création de l'Union régionaliste bretonne en 1898, il accepte d'être le premier président de la section des Beaux-Arts.

À la fin de sa vie, en proie à des difficultés financières, il sera accueilli par son fils.

Il meurt le 19 novembre 1899 à Paris, dit-on d'une embolie pulmonaire, et est enterré à Saint-Servais.

Histoire posthume[modifier | modifier le code]

Tombe de Yan' Dargent à Saint-Servais

Avant sa mort, il avait demandé à être enterré à Saint-Servais, et que sa tête soit déposée dans l'ossuaire qu'il avait décoré, à côté des ossements de sa mère et de ses grands-parents, selon la pratique de l'époque. Un délai de cinq ans étant nécessaire pour les descendants, c'est le 8 octobre 1907 que son fils, Ernest Yan' Dargent, muni de l'approbation de l'évêque de Quimper et de Léon, fait ouvrir le cercueil afin de procéder à la décollation. Mais après huit ans, le corps est encore en bon état de conservation,

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