Comment penser et agir dans la cité?

Prendre soin de l’autre : comment penser et agir dans la cité ?

Claire Mestre

Psychiatre et anthropologue, Présidente de Mana, www.associationmana.e-monsite.com

Nos démocraties sont fragiles : la torture à Guantanamo et l’inhospitalité à l’égard de l’étranger, comme façons d’annihiler l’autre, sont les signes inquiétants de cette fragilité. Comment y résister ?

La pensée de Francis Jeanson m’est apparue comme lumineuse en ces temps de difficultés et de mise en danger de nos actions. La lecture de son texte L’action culturelle dans la cité, me donne tous les arguments de défense de la pensée et de l’action, telles que je les conçois. En effet, l’action de soin à l’égard des migrants a comme levier la pensée, comment penser ensemble tout en étant différent. Les médiations culturelles et artistiques telles que nous les pratiquons renforcent le travail d’impulsion de la pensée face à ce qui la met en danger, voire la terrorise. Penser et prendre soin de l’autre relèvent d’actions culturelles à part entière et donc d’actions de politisation.

Créativité et soins

Marie Rose Moro, Professeur, Paris, Chef de service de la Maison des adolescents de Cochin et d’Avicenne, Revue L’autre. www.clinique-transculturelle.org

Soigner suppose de l’imagination et un amour de la diversité et de la singularité. Dans la pratique même des soins au quotidien, intégrer les activités artistiques dans des ateliers thérapeutiques est une expérience familière avec les enfants et les adolescents. Nous analyserons notre expérience au sein de la Maison des adolescents de Cochin (Maison de Solenn). Enfin, nous nous interrogerons sur le fait que les métissages soient très valorisés dans l’art et pas assez dans les soins et dans notre société.

Inutile et nécessaire : l’action artistique et culturelle dans les hôpitaux

Jean-Paul Rathier

Metteur en scène et directeur artistique de l‘association Script

Maître de conférences associé à l’IUT Michel de Montaigne – Université Bordeaux 3

Depuis une dizaine d’années en France, les ministères de la Culture et de la Santé se sont associés pour mener une politique publique, en partenariat avec les collectivités territoriales, incitant les hôpitaux à intégrer l’action artistique et culturelle dans leur projet d’établissement.

J’exposerai brièvement les finalités et le cadre conventionnel de cette politique avant de questionner les pratiques qui en résultent.

Sous quelles formes la présence artistique peut-elle se manifester au sein de la communauté hospitalière ? Quand « le partage du sensible » ne se fonde pas sur une utilité thérapeutique ou éducative, à quelle nécessité répond-il ?

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