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Peut-on comprendre la violence ?

Dissertation : Peut-on comprendre la violence ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2023  •  Dissertation  •  2 944 Mots (12 Pages)  •  477 Vues

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Humanité Littérature

Sujet : Peut-on comprendre la violence ?

Le mot violence vient du latin « violenta », qui désigne d’abord « un caractère farouche, indomptable, une force puissante ». Cela renvoie donc autant à une violence humaine qu’une violence naturelle. La violence implique un rapport, une présence ou une absence de volonté (relève d’une perception), un jugement de valeurs et un paradoxe. Elle perçue comme anormale alors qu’elle dépasse l’Homme, qu’elle semble relever du naturel, d’une autre norme. Le terme comprendre vient du latin « cum » et « prehendre » qui signifie saisir avec, embrasser par la pensée. La compréhension de la violence passe donc par la conception par la pensée de la violence, il faut tout bonnement penser la violence. Mais peut¬-on réellement comprendre la violence ? Nous verrons les différentes formes de violences puis les mécanismes amenant à la violence.

Il existe une profusion de formes de violence qui renvoient au champ, à l’espace dans lequel elles s’exercent, à la forme que prend cette violence, à son mode d’expression, à son origine, à sa destination… Certaines formes de violences semblent s’opposer. On a vu que la violence peut être d’origine naturelle avec une déchaînement des forces de la nature comme il peut y en avoir lors des tempêtes, des cyclones, des séismes, des éruptions volcaniques… Il semble, pour le cas de la violence naturelle, qu’il soit vain d’en chercher les causes, les raisons. Cependant cette dernière est souvent opposée à la violence d’origine humaine. L’être humain semble depuis son origine être violent, pour saisir cela faisons un petit détour par quatre conceptions qui sont une anthropologie. Les deux premières s’articulent autour sur la théorie de « l’état de nature ». Cet état serait ce que l’Homme serait si la société n’existait pas, « tel qu’il a dû sortir des mains de la Nature » dixit Rousseau. L'état de nature est une pure construction de l'esprit, abstraction faite de tout ce que la société apporte à l'homme, une pure fiction commode pour se représenter ce qu'est l'homme dans sa nature propre. Rousseau explique dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755) que « la nature a fait l’homme heureux et bon mais que la société le déprave et le rend misérable. » Pour lui, l’état primitif de l’homme porte ce dernier vers la vertu et le bonheur car l’ignorance même du mal l’empêche de le répandre. C’est le développement de son intelligence et la recherche du luxe, de la propriété privée et du pouvoir qui ont précipité l’Homme autour de ce paradis. La violence est donc pour Rousseau la conséquence d’une « dénaturation » liée à l’apparition des sociétés humaines, elle n’est pas originelle, contrairement à la bonté qui relèverait de l’inner. A l’opposé de Rousseau, Hobbes pense que l’Homme à l’état de nature est soumis à son instinct de conservation et préservation naturel et ne chercherait donc que la survie de son espèce et la sienne. Dans le Léviathan, il reprend un vers de Plaute « Homo omni lupus » soit « L’homme est un loup pour l’homme » pour illustrer cette idée. C’est pourquoi l’être humain décide de manière raisonner de sortir de l’état de nature qui l’expression de sa totale liberté et donc d’y renoncer pour sauvegarder l’unique et seule valeur qu’est sa vie. Ainsi chez Hobbes, l’homme n’est ni bon ni mauvais par nature, mais la violence est originelle, elle est la condition même de la vie et de son maintien et sa conservation. La société est la réponse de l’humanité pour réguler la violence. Les deux autres anthropologies partent, elles, de l’idée du meurtre originel. Freud dans Totem et tabou a forgé un mythe. Il développe en effet l’idée qu’une horde primitive aurait vécu sous la domination d’un mâle puissant qui aurait possédé toutes les femelles et aurait exclus ou castrés les garçons arrivés à maturité. Les garçons exclus auraient alors réussi à former une coalition et à tuer le père. Après ce meurtre, ils l’auraient mangé pour se réapproprier sa force. Ensuite, après de longues luttes au sein du clan, les frères auraient fait serment de ne plus se battre entre eux et de ne plus posséder les femelles. A cette occasion, ils auraient érigé en totem pour leur clan un animal à la place du père. Ce dernier était haï mais craint et aimé des frères. Le meurtre et la consommation de cet animal est alors interdit sauf lors de fêtes rituelles, en mémoire du meurtre originel. Telle serait donc l’origine de l’interdit de l’inceste et du meurtre intra-clanique, premières institutions garantes d’un ordre social humain. L’approche de Freud envisage la violence ou l’agressivité comme consubstantielles à l’homme et explique le fonctionnement et l’évolution des sociétés. Impossible d’y échapper, impossible d’échapper à soi-même. La thèse de Girard serait celle du bouc émissaire. La théorie du Bouc émissaire est un système interprétatif global, une théorie unitaire visant à expliquer le fonctionnement et le développement des sociétés humaines. Le point de départ de cette théorie naît dans le désir mimétique. Girard voit dans l’imitation des désirs, ce qui conduit à la rivalité et forcément à la violence humaine. A l’origine de toute violence, explique Girard, il y a le « désir mimétique », c’est-à-dire le désir d’imiter ce que l’Autre désire, de posséder ce que possède autrui, non que cette chose soit précieuse en soi, ou intéressante, mais le fait même qu’elle soit possédée par un autre la rend désirable, irrésistible, au point de déclencher des pulsions violentes pour son appropriation. Le désir mimétique engendre forcément des conflits en chaîne, de la violence généralisée, et à terme le chaos. L’anthropologue observe dans les mythes ancestraux de toutes origines le même dénouement, à savoir la neutralisation de la violence par le sacrifice d’une victime, appelée bouc émissaire. Le sacrifice du bouc émissaire permet donc à la fois de libérer l’agressivité collective et de ressouder la communauté autour de la paix retrouvée. Mais il existe aussi d’autres types de violences tel que la violence physique qui peut autant être positive que négative. Cela se dit de l’abus de la force pour contraindre quelqu’un à quelque chose, elle peut donc englober les coups, les blessures, les égratignures, les fractures, les bousculades…On peut aussi ranger la violence sexuelle dans celle physique bien qu’elle fasse spécifiquement référence aux situations de nature sexuelle. Cependant

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