Pragerstrasse (Pragueuchtrasseu)

Pragerstrasse (Pragueuchtrasseu)

I-Présentation de l’artiste et de l’œuvre :

Otto Dix naît en 1891 en Allemagne. Il est issu d’un milieu ouvrier, mais il reçoit une éducation artistique par sa mère qui s’intéressait à la musique et à la peinture. Il est rentré dans l’école d’Arts décoratifs de Dresde où il s’essaiera au cubisme, au futurisme et plus tard au dadaïsme.

Lors de la première guerre mondiale, Otto Dix est envoyé au front en tant que volontaire. L’horreur de la guerre le marque énormément et devient alors la base de ses oeuvres. Dans ses oeuvres, lil ne vante pas l’héroïsme des soldats, au contraire, il dénonce la sauvagerie destructrice. L’artiste témoigne des effets de la guerre sur l’homme, la nature et le patrimoine.

En 1927, il est nommé professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde.

Après la prise de pouvoir des nazis en 1933, Otto Dix est l’un des premiers professeurs d’art à être renvoyé. Il quitte Dresde pour s’installer dans le Sud- Ouest de l’Allemagne.

En 1937, ses oeuvres sont jugées « dégénérées » par les nazis. La plupart d’entre elles est retirée des musées ou même brulée. D’autres de ses œuvres sont exposées par les nazis, en exemple de ce qu’est l’art dégénéré.

En 1938, Otto Dix est arrêté et enfermé pendant deux semaines par la Gestapo. Il participe par obligation à la Seconde guerre mondiale où il est fait prisonnier.

Il est mort en 1969 après un infarctus.

Pragerstrasse est une huile sur toile sur laquelle l’auteur, Otto Dix a ajouté quelques collages. Cette œuvre a été réalisée en 1920 et ses dimensions sont de 101 sur 81 cm. Pragerstrasse est conservé à la galerie der Stadtt de Stuttggart.

Otto Dix est alors proche du mouvement dada, un mouvement intellectuel, crée en 1916. Les artistes appartenant à ce mouvement se voulaient irrespectueux et recherchaient une grande liberté de créativité, pour laquelle ils utilisèrent tous les matériaux et formes disponibles.

Dans cette œuvre d’ailleurs, il utilise le procédé du collage, mais cette oeuvre se rapproche plus du courant expressionniste.

L'expressionnisme est apparu au début du XXe siècle. Il déforme la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent fondées sur des visions angoissantes qui sont le reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque, hantée par la menace de la Première Guerre mondiale.

II- Description de l’œuvre :

La scène se passe dans une rue : Pragerstrasse signifie « la rue de Prague ».

*Au premier plan on voit : un riche passant mutilé qui passe, son corps est coupé au niveau du ventre et son buste est posé sur une planche à roulette. C’est improbable, Otto Dix a voulu montrer le désordre du à la guerre. Cet homme avance avec fierté et dignité malgré son infirmité. Il a l’air hautain, décoré et arbore fièrement l’étoile militaire. Il est bien vêtu, son teint est rose, toute sa personne est colorée, et sur sa tête est posé un beau chapeau, autant de choses qui s’opposent au mendiant. De plus, ces bras, l’aidant à avancer, sont en mouvement, ce qui montre qu’il s’accroche à la vie et ne veut pas se laisser aller et finir dans l’état le plus déplorable qui soit, comme le mendiant.

Il roule sur une brochure sur laquelle est inscrit «Juden Raus » (« les juifs dehors ») pour montrer que l’antisémitisme est présent. Dans l’angle gauche on voit une main élégante posée sur une canne et la tête d’un chien qui montre les crocs devant l’homme invalide. Dans la partie droite du tableau, on voit le postérieur d’une dame à l’allure extravagante portant des talons hauts. Certaines personnes pourraient penser qu’Otto Dix fait allusion à la libération de la femme, mais je pense plutôt que cette femme est une prostituée et qu’Otto Dix fait référence à un certain désordre et une absence de valeurs suite à la guerre.

*Au second plan on peut voir un homme qui mendie. Tout chez lui représente la misère :

-son visage est maladif,

-ses joues sont creuses,

-ses yeux ne sont que des trous béants, faisant allusion à deux trous d’obus, il regarde dans le vide,

-il a des cernes

-le teint blafard

-son chapeau est détérioré,

-il a le cou tordu,

-l’épaule déboitée,

-une main démesurément grande (la main qui mendie),

-les oreilles disproportionnées,

-il est très maigre… Tout son corps est désarticulé.

La couleur de cet homme est le marron, ce qui accentue sa misère

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