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Le Musée Imaginaire

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Par   •  15 Septembre 2014  •  1 592 Mots (7 Pages)  •  1 579 Vues

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Affre Lisa AL1 THEORIE ET HISTOIRE DES ARTS : « Le Musée Imaginaire »

Le musée imaginaire est un concept, défini par André Malraux en 1947 comme un lieu mental : " J'appelle Musée Imaginaire la totalité de ce que les gens peuvent connaître aujourd'hui même en n'étant pas dans un musée, c'est-à-dire ce qu'ils connaissent par la reproduction, ce qu'ils connaissent par les bibliothèques, etc. " .Mais c’est aussi un essai et tout un corpus d’œuvres rassemblées et mises en relation : le Musée Imaginaire a donc bien un support matériel - la reproduction, née de la photographie et de l'imprimerie en polychromie - mais celui-ci vient simplement pallier les défaillances de la mémoire et n'est jamais que le moyen dont se sert l'esprit pour rassembler la totalité des chefs-d'œuvre. Ecrivant sur l'art, Malraux ne se veut ni historien, ni philosophe. Même s'il intitule une série d'essais "Psychologie de l'art", il n'est pas psychologue. "Ce livre n'a pour objet ni une histoire de l'art [...], ni une esthétique" écrit-il. " Le corpus des œuvres prises en exemples par Malraux, extrêmement généreux et varié, est restreint et se tient dans les limites d'une histoire de l'art la plus académique, où l'art ancien domine, où seuls les noms les plus célèbres ont droit d’être cité. Mais l'art modeste, l'art vernaculaire, l'art décoratif ou industriel, celui que rencontre et que fait connaître, la plupart du temps, l'Inventaire général, est absent de son Musée. Non seulement il joue de l'effet de la célébrité des noms à son époque et de son style littéraire, mais il redouble la rhétorique de son style par une rhétorique de l'image. Il exalte les reproductions et leur pouvoir sur la conception même qu'on a de l'art : le musée impose donc une relation nouvelle avec l'œuvre d'art. L’historien de l’art Georges Didi-Huberman proposera en 2013 d’examiner cette notion de « musée imaginaire », propre à Malraux, à travers les champs dans lesquels elle s’est épanouie (imaginaire, matériel, littéraire, esthétique et politique), jusqu’à former aujourd’hui notre inconscient culturel.

Ainsi, comment aborde-t-on la réception de l’œuvre à travers cette notion de « Musée Imaginaire » ?

Dans un premier temps nous examinerons cette notion d’un point de vue historique, puis, dans un second temps, d’un point de vue esthétique.

En 1960, André Malraux créer le Ministère de la Culture .C’était pour accompagner le général De Gaulle mais aussi pour donner corps au Musée Imaginaire dont il avait conçu la forme et le contenu. Il a pour mission de promouvoir la création artistique, par différence avec celle de transmettre rationnellement les connaissances qu’il assigne au ministère de l’Education. Malraux a voulu, en créant un ministère de la Culture, placer le musée imaginaire et les œuvres de création dans un contexte institutionnel plus ouvert . Le musée imaginaire est d’une certaine façon , pour Malraux, l’annonce ,la prédiction des mutations des rôles des musées , de l’essor du monde de l’image et de la naissance d’Internet. Il est important de noter que la période 1850-1929, est un période lors de laquelle la photographie a connu de larges mutations, tant dans sa technique que dans son insertion dans la vie quotidienne. C’est en effet la capacité qu’apporte non plus seulement le voyage à travers les continents mais désormais la photographie, et plus largement l’audiovisuel, de représenter dans un espace restreint, celui d’un livre par exemple, d’un écran ou d’une exposition, des images d’œuvres qui ne se sont jamais jusqu’ici rencontrées depuis leur naissance. C’est une sorte de conférence des images du monde, un dialogue entre les cultures .Une « une correspondance »entre œuvres et artistes, œuvres et civilisations, qui se dessine avec le cubisme, se développe avec le surréalisme , s’organise dans le structuralisme ( de Lévi-Strauss notamment) .

L’enjeu de cette notion reprise par Georges Didi-Huberman est en réalité de s’interroger sur notre « inconscient culturel », autrement dit notre inconscient littéraire, artistique, philosophique et politique. D’après Didi-Huberman , se trouve dans notre inconscient le bien pensé d’une critique moderne et le bien pensant d’un académisme ,suggéré par Carl Einstein : autrement dit ,l’esthétisme , qui se targue de nous dire ce qu’est l’art en général ,et l’histoire de l’art, qui nous raconte l’art dans son histoire , comme une histoire. Ainsi , la réflexion sur les images dépend de la position où l’historien de l’art choisit de se placer. Carl Einstein, comme Aby Warburg, Walter Benjamin ou Georges Bataille ont su , pour Didi-Huberman ,ne jamais immobiliser leur pensée et rester en marge d’une institution académique .Pour Didi-Huberman, André Malraux se placerai du côté d’une manière bien pensante .La notion de « musée imaginaire » a pour Didi-huberman

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