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La culture Moche - critique d'une conférence

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Par   •  25 Avril 2018  •  Étude de cas  •  1 721 Mots (7 Pages)  •  458 Vues

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Mitrugno Diego                                                                          Mars 2018

Conférence: La culture Mochica - San José de Moro

Dr. Karim Ruiz

Pr. Victòria Solanilla

MO13642 - Art precolombí de la zona andina

Universitat autònoma de Barcelona

Résumé de la conférence

La culture mochica est souvent considérée comme une culture uniforme, que ce soit concernant son administration ou sa production artistique. Cette conférence a pour but de nuancer le propos: les différents territoires de la culture mochica ont eu des influences entre eux, mais cela ne signifie pas pour autant que le paysage politico-culturelle est uniformisé pour l’ensemble de la côte nord du Pérou. Il faut tout d’abord prendre en considération une division essentielle entre deux zones de la culture mochica: la zone mochica nord et la zone mochica sud. Cette division désigne à la fois une barrière géographique, avec l’absence de cours d’eau d’approvisionnement dans l’espace de séparation, mais il se réfère également à la différence dans l’organisation politique entre les deux zones mochica. Dans la zone nord, le système politique peut être comparé au modèle de la polis grecque: chaque site possède ses propres pratiques administratives, politiques, culturelles et funéraires indépendamment de celles des autres. Au contraire, dans la zone sud, le site de Moche semble agir comme une capitale sur le reste des territoires de cette zone. Un des facteurs de cette division organisationnelle est la situation hydraulique de cette partie désertique du Pérou. Dans chaque zone, les populations ont dévié les cours d’eau afin d’irriguer les terres désertiques de la côte. En développant un système d’irrigation, cela permet d'accroître le potentiel agricole. Les deux zones sont néanmoins séparées par une bande de terre désertique, le désert de Paijan, non approvisionnée par un cours d’eau, marquant une rupture.

Cependant, même si ces deux ensembles de territoires sont séparés géographiquement et possèdent une organisation politique différente, on les regroupe tous les deux sous l’appellation de culture Mochica. Deux raisons principales expliquent ce regroupement. Premièrement, les deux entités utilisent des outils et des techniques identiques concernant l’orfèvrerie et la métallurgie. Il en est de même avec la poterie: les techniques et la création artistique sont remarquables. Deuxièmement, les pratiques religieuses apparaissent comme un second dénominateur commun. Cela a pu être déterminé à travers l’iconographie des offrandes et des objets funéraires. Cette iconographie représente les rituels et les personnes assumant un rôle particulier au cours de ces pratiques. Ceux-ci peuvent être identifiés grâce à des objets récurrents; il s’agit en quelque sorte d’attributs. En ce qui concerne la céramique, même si la production des deux zones sont appelées mochica grâce à l’utilisation de techniques identiques, chacune d’elles comporte des variations et une évolution différente. Cela a donné deux catégorisations de la céramique mochica. Pour la zone sud, une première classification en cinq phases distinctes a été mise en place (Mochica I, II, III, IV et V). Cela s’explique par la plus grande uniformisation politico-culturelle du sud. Au contraire, pour le nord, une description aussi précise de l’évolution des céramiques est plus difficile. Chaque polis développant sa propre production et étant influencée par les contacts extérieurs, il est plus complexe d’établir des catégories aussi distinctes; on parle alors de trois phases que sont le Mochica temprano, medio et tardío.  

Pour étudier l’évolution de la céramique et des rites funéraires de la culture Mochica du nord, on peut envisager le cas du site archéologique de San José de Moro, sur lequel le professeur Karim Ruiz a effectué sa thèse de doctorat. Découvert dans les années 90, il s’agit d’un site cérémoniel et d’un lieu de pèlerinage de la région, datant de la période Mochica medio. En fouillant ce site, les chercheurs ont découvert un ensemble de tombes, comportant des céramiques, des figurines et d’autres objets funéraires. Si l’on analyse les différents types de tombes et l’iconographie des objets enterrés avec les défunts, on remarque que les pratiques et les rituels funéraires sont variés, et cela dans une même couche archéologique. Par exemple, on retrouve trois types de tombes à San José de Moro: les tumbas de fosa, les tumbas de bota et les cámaras funerarias. De plus, différents types de céramique ont été découverts dans ce même site archéologique. Cela semble confirmer l’idée que San José de Moro apparaît comme un centre régional funéraire, où se mélangent les VARIATIONS culturelles Mochica. En effet, on retrouve des céramiques comportant certaines caractéristiques formelles identiques à celles retrouvées dans les sites de fouilles tels de Pakatnamú ou Sípan.

Au final, la culture Mochica est un cas d’étude plus complexe qu’on ne le pensait. La région de la côte nord du Pérou n’est pas complètement unifiée politiquement et culturellement; c’est davantage nuancé. De plus, dans le Mochica nord, même si les territoires semblent avoir été indépendants politiquement, on ne peut nier les traces d’influences mutuelles. En effet, même si ces sites étaient gérés de manière autonome, les échanges culturels ont été nombreux, que ce soient lors de combats ou d’échanges économiques. Cela est observable dans les fouilles effectuées à San José de Moro, où des pratiques funéraires variées se juxtaposent. San José de Moro apparaît donc comme un centre régional funéraire et un centre de pèlerinage, où se rendaient les cultures de la vallée du Jequetepeque. Cependant, malgré quelques variations artistiques dans les céramiques retrouvées, une certaine uniformité technique, formelle et iconographique est perceptible. Il semble qu’une élite culturelle définissait des lignes directrices à suivre concernant la production artistique. Des personnages comme las Sacerdotisas de Moro sont, par exemple, représentées systématiquement dans l’iconographie des objets funéraires des tombes de la zone 38 à San José de Moro, accompagnées de leurs attributs d’identification. Cela correspond bien à une uniformisation partielle de l’iconographie et des pratiques de différents territoires, réunis sous l’appellation cultura Mochica.  

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