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Synthèse de cours sur la conscience

Cours : Synthèse de cours sur la conscience. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2017  •  Cours  •  910 Mots (4 Pages)  •  695 Vues

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Synthèse du cours

Nous avons vu que l'on pouvait définir l'être humain comme une chose qui pense. Plus précisément la conscience de soi, c'est-à-dire la capacité à se prendre pour objet de réflexion, semble bien constituer l'essence de l'humanité, sa nature. C'est une propriété essentielle de l'homme = une propriété dont on ne peut supposer l'absence sans supposer en même temps l'absence de la chose qu'elle qualifie. Je peux imaginer l'homme noir ou blanc, chevelu ou chauve, sans que cela change son appartenance au concept d'homme. En revanche, on ne peut concevoir sans contradiction la nature humaine dépourvue de conscience. En ce sens, on peut dire que la conscience est le propre de l'homme dans un sens essentiel plus que dans un sens exclusif. En effet, l'homme ne peut que difficilement prétendre à la possession exclusive de la conscience : les animaux ont certes une conscience et une métacognition beaucoup plus limitées que l'homme, mais il s'agit là d'une différence de degré et non d'une différence de nature. Enfin, les travaux sur la conscience artificielle nous autorisent à penser qu'un jour nous serons en mesure de créer des entités non-humaines qui seront malgré tout conscientes. Il ne faut donc pas voir dans la conscience une propriété que nous serions de toute éternité les seuls à posséder, mais plus voir dans cette propriété quelque chose qui nous caractérise essentiellement, qui nous définit. Nous avons vu avec Descartes que la conscience est la seule chose dont nous ne pouvions pas douter. Si la pensée peut douter de tout, elle ne peut pas douter d'elle-même car ce faisant, elle atteste de son activité et donc de son existence.

La question de l'identité personnelle.

Nous avions vu, par la suite, que si la conscience était constitutive de la condition humaine, c'est aussi parce qu'elle nous permet de nous construire comme individus. Nous ne sommes pas juste des entités sérielles et anonymes, de simples membres d'une masse... nous sommes des personnes, douées d'un « moi », capables de parler et de penser en première personne. Quand on essaie de remettre cela en cause, on entre dans un processus de déshumanisation. La notion de personne répond essentiellement à deux critères : l'unité (être une seule et même personne) et l'unicité (être différent de tous les autres)

L'unité :

C'est le principal problème de l'identité personnelle. Comment expliquer que nous soyons le même, malgré les changements qui nous affectent au cours de notre vie ? C'est tout le paradoxe : l'identité d'une personne n'implique pas qu'elle soit « identique » en tout point de sa vie, au contraire. Être un sujet (cf. notion au programme), c'est demeurer le même malgré les transformations opérées. Le sujet, c'est littéralement ce qui subsiste à travers les changements qui l'affectent, ce qui perdure sous les transformations.

Paradoxe du changement : L'identité, c'est donc ce qui résiste au changement sans le nier … car si l'identité elle-même était sujette au changement, qu'est-ce qui changerait ? (= à quel sujet s'appliquerait le changement ?) Toute idée de changement implique donc la permanence de ce qui change. Nous avons vu que cette identité est assurée par la conscience, et par l'étalement temporel de celle-ci.

L'unicité :

Elle pose aussi son lot de problèmes existentiels : exister, pour un être humain, c'est toujours en partie se distinguer de ses pairs. Qu'est-ce qui fait de moi un être unique ? qu'est-ce qui me rend irremplaçable ? On a vu que, là aussi, notre mémoire joue un rôle important. Finalement, ce qui nous singularise, c'est en grande partie le parcours de vie unique que nous avons suivi et que nous gardons en mémoire. De ces deux piliers de la personnalité, unité et unicité, découle la responsabilité morale du sujet, que nous évoquerons plus en détail à la rentrée, et sur laquelle vous pouvez commencer à réfléchir à partir du PDF sur la conscience morale que je vous ai communiqué. Attention, on a également vu que si les individus ont bien une certaine identité, cette identité n'est pas du même type que celle des objets. L'objet est ce qu'il est, la table est juste une table, et rien de plus. A l'inverse, on avait vu qu'on ne pouvait pas dire d'un homme qu'il est juste ce qu'il est, car il est toujours en même temps conscient de ce qu'il est, et donc distinct de ce qu'il a conscience d'être. Je me permets de citer ici Pierre Guénancia : « Ne rêvons donc pas d'une identité qui ferait de nous des choses, d'une identité à la formation de laquelle nous n'aurions pas eu à contribuer (...) Toute la difficulté de la question de l'identité humaine vient de ce qu'elle n'est pas d'un seul tenant, d'un seul bloc, et qu'à côté d'une identité reçue, déjà là et pour une part constituée, se trouve une identité pensée, réfléchie, et pour une part instituée par la volonté. On peut être quelque chose sur le plan de la nature ou de l'histoire, et ne pas l'être (ou l'être aussi) sur le plan personnel, dans l'idée que l'on se fait de soi-même. Il faut même parler d'impersonnalité pour les caractères dont nous héritons et dont nous pourrions changer sans devenir autre. »

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