Sommes nous trahis par nos désirs?

                                L'objet obscur du désir 

film :Bunuel

Il est possible que cet homme ne désire pas cette femme puisqu'elle peut changer .

Dans l'oeuvre cinématographique , LuisB met en scène un homme , Mathieu , amoureux d'une danseuse de flamenco .Mais cette danseuse est incarnée et jouée par deux actrices différentes ,Carole Bouquet , Angela Molina qui ne se ressemblent pas physiquement et qui interprètent d'ailleurs comme deux personnages différents tant physiquement et au niveau du tempérament .Cela soulève une question quant à l'objet du désir si il est possible par le biais de la fiction que le désir quoi que supposé tjr le même vise toute fois comme deux individus  distincts en l'occurrence ici deux actrices pour le même personnage , alors ne serait ce pas que ce qui est visé par le désir n'est pas ce qui serait en réalité désiré ?

On peut donc comprendre mieux l'intérêt et le sens du titre de cette œuvre , cette obscur objet du désir  car si on définit l'objet comme ce que vise le désir ou ce qui poursuit et qui donc devrait le satisfaire force est de constater  ,que la déception est chose du monde la mieux partagée .C'est dire que l'objet que nous désignons par le complément d'objet direct dans la forme verbale , « je désire ceci » , en cache peut-être un autre , il serait pour ainsi dire l'ombre et non pas la proie de ce que chasse le désir .

        De fait ,d'après le Dictionnaire étymologique de la langue latine  « obsucurs » la racine , viendrait du sanscrit  « skanti » : » « il convre » ainsi paradoxalement tandis que le désir désigne au sujet un objet à désirer ie désirable . Cette objet désiré et désirable , qui se trouve posé la devant

Nous nous trouvons donc face à un paradoxe , il semblerait qu'à la différence du projet volontaire qui se fixe des objectifs le désir ne puisse se maintenir qu'en étant tendu vers un au delà de son objet de sorte que si il existait un objet capable de satisfaire ses désirs  le désirs serait dans tous les sens du terme sans objet . Dès lors il y a t-il un sens à vouloir circonscrire et délimiter cad désigner l'objet clair du désir . N'est il pas en effet nécessaire à l'essence du désir que son objet tout à la fois ce qu'il ne désire pas vraiment et donc ce qu'il ne peut que manquer et ce qui alors dans la frustration qui nait de ce hiatus ou malentendu ce qui permet de deviner  au cœur de l'obscurité ce que désire vraiment le désir ?

        En d'autres termes , sans un objet clair et désigné le désir ne serait impossible d'entrevoir une vérité même du désir à savoir ce qu'il désire excède toujours ce qu'il vise . Si l'erreur est humaine , la méprise est désir .

        Renaud Babaras , Le désir et le monde (2016) « D'un coté, il [le désir ] se donne comme profondément et indéfectiblement lié à son objet  ;il est désir de x et non de y , ne peut désirer autre chose que ce qu'il désire, au point que c'est l'objet même qui semble être la raison du désir ».Mais d'un autre coté « cet objet auquel il tient absolument et dont il dépend ne peut le combler » , on peut ajouter ; « il suscite au contraire une sorte de déception ou de frustration « c'est le désir qui se donne comme la raison de l'objet et , finalement , comme l'excédant ou le débordant toujours , comme ci le désir était voué à rencontrer des objets qui ne sont jamais les siens » On peut en déduire que le sujet subit son désir mais d'un façon tout à fait différente de la contrainte du besoin de la même façon en effet que le besoin s'impose comme de l’extérieur du sujet puisqu'il est entendu que le besoin relève de la contrainte biologique , le désir lui aussi nous semble nous arriver , nous venir nous « tomber dessus » au point que nous y sommes comme contraints puisqu'il nous passionne (subir ==> latin) .

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