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L'homme heureux a-t-il des amis ?

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Par   •  29 Mai 2017  •  Dissertation  •  1 977 Mots (8 Pages)  •  2 885 Vues

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« L’homme heureux a-t-il des amis ? »

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Marion Garcia & Iliana Oehman 3M10

Gymnase de Morges

Décembre 2016

“L’homme heureux a-t-il des amis ?” En premier lieu, nous répondrons à cette question par un oui catégorique. Bien sûr que l’homme heureux a des amis, car sans amis, séparé de tout être, l’homme serait misérable et vivrait une vie regrettable.

Nous pourrions sans autre nous arrêter à cette explication, seulement voilà, une autre interrogation se soulève maintenant ; si l’homme était vraiment heureux, il n’aurait besoin de rien, ni personne. N’aurait-il donc point besoin d’amis de par sa suffisance à lui-même ?

Ces questionnements dressent un chemin de réflexion qui nous amène tout d’abord  à savoir ce qu’est le bonheur afin de pouvoir définir ce qu’est un homme heureux.

Pour commencer, penchons-nous sur le cas des Grecs.  Le bonheur chez les Grecs, c'est de chercher le bien pour tous. Ce n’est pas un état ni une affaire personnelle et individuelle. «Nous sommes heureux», disaient-ils, lorsque nous avons bon esprit et que nous sommes à la place qui nous convient. En effet, en grec et dans la langue des philosophes, être heureux se disait bon esprit”. Celui qui avait donc en son âme un esprit divin, avait bon esprit. Pour eux, la vie de l’homme heureux était ainsi, comme animée par le dieu, dirigée par le divin, c’est-à-dire par une perfection qui dépasse celle de l’homme sur terre. En conséquence, il faudrait donc de la perfection et de l’universel en soi, pour être heureux.

Pour Aristote[1], le bonheur est le but le plus élevé de la vie humaine, il le caractérise d’un bien suprême qui n’est pas fourni par l’extérieur mais qu’on doit trouver en soi-même. Pour cela, le rapport à l’autre, notamment l’amitié est un des éléments importants du bonheur.

Selon Montaigne[2], le bonheur absolu est un but qu’il faut pourchasser tout au long de sa vie mais qui n’est possible qu’à la mort. Et cela parce que l’homme ne vivra plus de moments tristes et qu’il se rendra auprès du divin. Toutefois, il est toujours possible d’être heureux pendant que nous sommes vivants, mais cela serait seulement une phase temporaire, c’est pourquoi il faut être satisfait de ce qui nous appartient.

Mais comme Montaigne l'avait également dit  : «L'homme comblé n'a pas besoin d'amis et se suffit à lui-même, mais il ne peut être comblé que par l'amitié qui le lie à d'autres.» L'ami vrai est donc celui qui nous est essentiel, mais il ne peut être ami pour seule condition de n'être pas nécessaire.

Les deux philosophes se rejoignent ainsi sur une potentielle définition du bonheur :

le bonheur serait donc un état de complète satisfaction. Une sorte de plénitude. Ce serait l’absence de tout ce qui pourrait nuire à la paix de l’âme, l’absence de peur, d’espoir, d’illusion. Le bonheur serait la satisfaction de ses désirs et il ne pourrait y avoir de désir sans autrui.

On y voit dans cette définition du bonheur, un moyen de sortir de la difficulté. L’homme qui trouve le bonheur en lui-même est comblé, il se porte au mieux, vit au mieux et possède des amis. Tout cela représente les “biens extérieurs” tels que la richesse, l’honneur, la santé, qui sont des valeurs nécessaires à l’extension du bonheur.

Comme l’explique André Comte-Sponville dans son livre Le sexe ni la mort, l’amitié est une vertu car elle se distingue de l’état amoureux qui, lui, est une passion. Ainsi, selon Aristote, l'homme vertueux est heureux car il fait ce pour quoi il est fait. Il agit selon la raison.

A la suite de ces propos, André Comte-Sponville nous apprend que l’amitié ne s’arrête pas à une simple vertu mais qu’il y a plusieurs types d’amitiés.

Pour Aristote, il en existe trois différentes les unes des autres ; l’amitié selon l’agréable, celle selon l’utile et celle selon le bien. C'est la dernière qui est qualifiée de parfaite, cette dernière est recherchée par tout être vivant même si tout être ne la rencontre pas nécessairement. Elle est directement lié à la notion de vertu dont nous avons brièvement parlé auparavant.

Selon le philosophe, elle peut naître entre deux individus d’égale vertu. Toujours selon Aristote, l’ami vertueux, celui qui est par conséquent véritable, est le seul qui puisse permettre à l’homme de se mouvoir et de se réjouir, car il perçoit en son ami une sorte de miroir dans lequel il a la possibilité de se voir tel qu’il est réellement. L’ami est celui à qui je veux du bien et qui me veut du bien en retour. Cette fonction idéale de l’amitié permet ainsi aux deux egos de voir leur vertu progresser, de ce fait, cela les amènera au bonheur véritable. Pour récapituler, d’après Aristote, seul les hommes vertueux connaissent la véritable amitié car ces personnes sont amies pour ce qu'elles sont réellement et non pour ce qu'elles pourraient s'apporter.

On est donc amis avec ces personnes parce qu'elles représentes les bonnes choses que nous recherchons ou parce que l'on se reconnaît en elles. Cette amitié est stable et durable. Elle se fortifie également avec le temps.

Au contraire, les deux autres amitiés évoquées par Aristote sont fragiles et changeantes car une fois que l'intérêt n'est plus là, il n'y a plus aucune raison de rester amis.

Ce qui nous amène à l’amitié basée sur l’utilité. On rencontre ce type d’attachement entre deux personnes qui ont une relation fondée sur le service mutuel. Ici, l’ami est un individu qui rend service en apportant ce qui est utile à l’autre et réciproquement. C’est le principe d’Héraclite qui régit l’amitié: ce que je n’ai pas, l’autre le possède et inversement je possède ce dont l’autre a besoin, de telle façon que nous avons besoin de l’autre. C’est pour cela que nous pouvons observer des relations entres personnes vraiment différentes qui n’ont à priori rien en commun. Pour donner un exemple concret, les amis à l’école sont la plupart du temps des amis utiles. Ils ne s’aiment pas pour eux-même, mais dans le but d’obtenir un ou plusieurs avantages de l’autre, que ce soit pour ne pas se retrouver seul, parce que l’élève n’a pas fait ses devoirs ou enfin parce qu’il a besoin d’aide dans une branche spéciale. Cette relation exige donc un échange entre personnes tels que des livres, un savoir ou encore une capacité.

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