De la liberté, John Mill (1859)
Commentaire de texte : De la liberté, John Mill (1859). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar XelowZ • 7 Novembre 2022 • Commentaire de texte • 3 020 Mots (13 Pages) • 557 Vues
INTRO
Ce texte est un extrait de l'introduction à ''De la liberté'' écrit par John Mill en 1859. L'auteur abordant le thème de la liberté.
Le terme liberté vient de ''liber'' en latin qui renvoie à l'homme libre, affranchi de toute forme de contrainte. Le rôle de l'Etat est inclus indirectement par la société dans ce processus.
La thèse défendue par l’auteur dans ce texte est qu’une communauté ne peut contraindre légitimement un individu à faire (ou à ne pas faire) une action que si cette action porte préjudice à autrui.
En effet, comment légitimer la contrainte, c'est-à-dire le fait d'agir, individuellement ou collectivement, pour empêcher autrui d'agir, dès lors que l'on postule comme fondement le droit souverain de ne pas être contraint ?
Une problématique s'en dégage, est-il illégitime de contraindre un individu pour son bien ?
Pour soutenir cette thèse, énoncée dans la première phrase, John Stuart Mill récuse d’abord l’idée opposée, vouloir forcer un individu à agir (ou à ne pas agir) au nom d’un idéal de bonheur, de sagesse ou de justice est selon lui injuste. Le philosophe introduit alors une distinction qui lui permet de justifier sa thèse. Il sépare la « contrainte » de la « persuasion», si une communauté estime qu’un certain comportement devrait (pour son bien) être adopté par un individu, elle peut certes tenter de le persuader (par des reproches, argumentations, supplications,...) d’adopter de lui-même ce comportement. Mais elle ne peut pas l’y contraindre. L’auteur conclut son argumentation en limitant le domaine légitime d’utilisation de la contrainte sociale. Le seul espace de contrainte légitime est celui qui concerne le rapport de l’individu aux autres individus. Ce n’est que dans la mesure où l’individu porte préjudice à autrui, et non à lui-même, que la société peut exercer sa puissance de contrainte ; car l’individu, s’il est un « sujet » du corps social, est en revanche souverain en ce qui le concerne, lui (son corps et son esprit).
Il y a alors là, un véritable enjeu pour la vie en société, cette question mérite d'être poser car elle nous permet de savoir quoi faire lorsque ''la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres''.
1,1
''L’objet de cet essai est de poser un principe très simple, fondé à régler absolument les rapports de la société et de l’individu dans tout ce qui est contrainte et contrôle''
Par cette première phrase, John Mill énonce explicitement sa thèse, il est plus utile de laisser à chacun la liberté de choisir la manière de mener sa vie tant qu'il respecte les droits d'autrui, plutôt que d'imposer par la contrainte un modèle de vie. L'auteur dit qu'une relation est mise en place entre la société et l'individu. Il fait mention ici de la société, qu'on peut définir comme l'ensemble organisé d’individus, la masse, entretenant des rapports d’interdépendance réglés, exprimables sous la forme de règles naturelles ou conventionnelles, rentrant en opposition avec l'individu, l'être humain.
''que les moyens utilisés soient la force physique par le biais de sanctions pénales ou la contrainte morale exercée par l’opinion publique.''
John Mill distingue la contrainte que la société peut exercer "par la force physique" d'une autre forme de contrainte, la contrainte "morale exercée par l'opinion publique". Ces deux manières nous oblige à faire ou à ne pas faire quelque chose.
La contrainte et le contrôle exercée par la force physique sont associées aux "sanctions pénales" et non la contrainte "morale exercée par l'opinion publique". Si nous transgressons la loi, le code pénal, nous risquons une amende ou une peine de prison. Ils sont des moyens de restriction de liberté en place dans les différentes sociétés du monde ayant pour but le maintien de l’ordre grâce à des règles strictes.
Il n'en est pas de même de l'idée de "contrainte morale". Les contraintes morales, comme leur nom l'indiquent, n'ont pas d'effet sur les corps, elles ne peuvent pas nous priver de notre liberté de mouvement, mais uniquement sur les esprits. La contrainte physique relève du droit, la contrainte morale relève de la coutume, des habitudes, du conformisme social. Il est important de distinguer entre ces deux formes de contraintes, contrainte physique et contrainte morale, contrainte sur les corps et contrainte sur les esprits, car elles n'ont pas le même degré de légitimité et surtout la première peut user de la force, mais non la seconde.
Selon John Mill, seule la contrainte physique par le biais des sanctions pénales appliqués par des conditions déterminées par la loi, est légitime. La contrainte morale exercée par l'opinion publique ne l'autorise pas à employer la force.
1,2
Ce principe veut que les hommes ne soient autorisés, individuellement ou collectivement, à entraver la liberté d’action de quiconque que pour assurer leur propre protection.
Par cette 2e phrase, John Mill montre qu'il faut empêcher, gêner une personne seulement si sa liberté n'a plus de limite et donc que par la suite elle puisse faire du mal aux autres. Mill étend ce « principe de non-interférence » à tout individu ou groupe d'individus que ce soit : ce n'est pas seulement l'Etat qui ne doit pas limiter la liberté individuelle. Par « contrainte morale », il vise implicitement l'Eglise, mais aussi tout groupe qui s'arrogerait le droit de déterminer les conduites individuelles, qu'il soit religieux, sectaire, politique, économique et associatif. Il passe ainsi du niveau individuel et collectif au niveau de la communauté (« Ce principe veut.. individuellement ou collectivement.. une communauté .. nuire aux autres. ») Mais on peut se demander si ce glissement est justifié ? Puisque ce qui est vrai pour l'individu, ou un groupe d'individus , est-il vrai pour la société ?
1,3
La seule raison légitime que puisse avoir une communauté pour user de la force contre un de ses membres est de l’empêcher de nuire aux autres.
Le texte de Mill cherche à définir dans quel cas un Etat peut contraindre un citoyen contre sa volonté. La réponse à cette question réside dans la formulation du « principe de non nuisance » dont ce texte donne une formulation claire. Ce qui signifie que, selon Mill, toute contrainte dont on ne pourrait pas expressément montrer qu'elle nuit à quelqu'un d'autre, est une contrainte illégitime et qu'elle est le signe d'un Etat ou d'une communauté barbare, ne se donnant pas les moyens de répondre aux aspirations individuelles à la liberté.
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