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Louise Labé, sonnet 14, Sonnets, 1555

Chronologie : Louise Labé, sonnet 14, Sonnets, 1555. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Avril 2021  •  Chronologie  •  1 870 Mots (8 Pages)  •  1 189 Vues

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Louise Labé, sonnet 14, Sonnets, 1555.

Tant que mes yeux pourront larmes épandre
À l’heur passé avec toi regretter,
Et qu’aux sanglots et soupirs résister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre,

Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignard luth, pour tes grâces chanter,
Tant que l’esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toi comprendre,

Je ne souhaite encore point mourir.
Mais quand mes yeux je sentirai tarir,
Ma voix cassée, et ma main impuissante,

Et mon esprit en ce mortel séjour
Ne pouvant plus montrer signe d’amante,
Prierai la Mort noircir mon plus clair jour.

        

        A-1ère approche

1-Listez les caractéristiques du poème : la forme, le mètre, les rimes.

2-Résumez le propos du poème. Quelle est sa tonalité ?

        

        B-Analyse précise

a-exploitation de la forme fixe :

-Combien de phrases dans le poème ? Comment sont-elles construites ? (propositions et connecteurs, figure de construction/d’insistance)

-Énonciation : présence et répartition des marques de personne (pronoms personnels et déterminants possessifs) ; formes verbales (temps, formes conjuguées et non conjuguées)

-reprise des termes : ordre et place

b-exploitation du mètre : concordance et discordance dans les rythmes

-Césure attendue ? Dans quel vers la césure est-elle effacée ? Dans quel vers est-elle possible mais problématique ?

-Repérez un rejet, des enjambements. Quels sont les vers où syntaxe et mètre concordent ?

c-exploitation des rimes :

-Que pouvez-dire des mots à la rime dans la 2ème strophe ? Quel son voyelle vous paraît dominer ? Où se retrouve-t-il de façon insistante ? Quel son voyelle à la rime vous paraît en contraste musicalement ?

-En partant de la rime des vers 9 et 10, dites quelle consonne est récurrente à la rime dans tout le poème ?

        

        C-Commentaire

Comment Louise Labé fait-elle de l’association entre amour et poésie son unique raison d’être ?

-place de l’amant et représentation du sentiment amoureux

-amante-poétesse : gradation de « mes yeux » à « mon esprit »  et termes désignant leur activité.

-expression du pouvoir de l’amour et de la poésie : sa force et son extinction  (pouvoir et vouloir, négations et rythmes)

-inscription dans le temps, perspective de la mort

Louise Labé, sonnet 14, Sonnets, 1555.

Tant que mes yeux pourront larmes épandre
À l’heur passé avec toi regretter,
Et qu’aux sanglots et soupirs résister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre,

Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignard luth, pour tes grâces chanter,
Tant que l’esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toi comprendre,

Je ne souhaite encore point mourir.
Mais quand mes yeux je sentirai tarir,
Ma voix cassée, et ma main impuissante,

Et mon esprit en ce mortel séjour
Ne pouvant plus montrer signe d’amante,
Prierai la Mort noircir mon plus clair jour.

        

        A-1ère approche

1-Caractéristiques du poème : la forme, le mètre, les rimes.

Sonnet : 2 quatrains, 2 tercets ; décasyllabes ; rimes embrassées dans les quatrains puis sizain : rime suivie et rimes croisées.

2-Poème lyrique. Sujet : le chant d’amour. La poétesse-amante ne tient à la vie qu’aussi longtemps qu’elle pourra faire vivre son amour en elle et dans sa poésie. Si ce pouvoir disparaît, elle préfère mourir.

        B-Analyse précise

a-exploitation de la forme fixe :

-Le sonnet comporte deux phrases : la 1ère, du vers 1 au vers 9 ; la seconde du vers 10 au vers 14. La 1ère phrase est construite avec 4 subordonnées circonstancielles de temps introduite par « tant que » dont la répétition en tête de vers forme une anaphore, et une proposition principale (vers 9). La seconde est introduite par la conjonction de coordination « Mais », lien logique d’opposition. Elle est construite avec une subordonnée circonstancielle de temps introduite par « quand » et une proposition principale (vers 14). Ce qu’il faut remarquer est que le vers 9 est lié grammaticalement aux quatrains mais retardé et placé au début du sizain qui s’ouvre ainsi sur le souhait de mourir retardé et se ferme au vers 14 sur la future prière à la Mort.

-Énonciation :

Dans la 1ère phrase, les marques de 1ère personne : « mes yeux », « ma voix » et « ma main » sont toutes placées avant la césure puis puis « je » à l’initiale du vers, alors que les marques de 2ème personne : « avec toi » vers 2, « tes grâces » vers 6 et « fors que toi » vers 8, représentant l’amant, apparaissent après la césure. Dans la 2ème phrase, l’amant n’apparaît plus et le « je » est effacé au dernier vers.

La plupart des formes verbales conjuguées sont des futurs, à l’exception du présent « Je ne souhaite encore point », avec la négation et l’adverbe « encore », un présent suspendu entre les deux futurs contraires. Le risque d’épuisement du sentiment et du désir de vivre est exprimé par la contraction dans les tercets : un infinitif « tarir », à la place des 8 signifiant des actions dans les quatrains ; les verbes conjugués : pouvoir et vouloir sont remplacés par des formes non conjuguées, le participe présent avec négation « ne pouvant plus » dominant le 2ème infinitif « montrer », le participe passé « cassée » et l’adjectif « impuissante ».

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