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Platon (allégorie), Nietzsche (Le problème de Socrate)

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Par   •  22 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  3 682 Mots (15 Pages)  •  396 Vues

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Notes de cours : Platon (allégorie), Nietzsche (Le problème de Socrate)

1- Platon et l’allégorie de la caverne

1.1 Des hommes enchaînés

Platon par le biais de cette allégorie essaie de représenter la situation de notre humanité depuis les origines (sorte d’état de nature dans lequel l’éducation serait absente). On peut diviser cette allégorie en quatre parties :

Première partie :

Cette partie relate l’état des hommes (adultes) qui se trouvent dans une caverne enchaînés au cou et aux pieds qui sont condamnés à rester immobiles pour le restant de leurs jours. Ces hommes ne font que regarder les ombres devant eux qu’agitent des hommes « libres » derrière le mur. Pour les prisonniers, les ombres sont la réalité et les voix qui proviennent des ombres sont elles aussi considérées comme vraies (deux sens sont ici visés la vue et l’ouïe, qui, aux yeux de Platon sont trompeurs).

Deuxième partie :

Cette partie relate la libération de l’un des prisonniers. Un homme libre le délit de ses chaînes et le force en quelque sorte à se mouvoir, à regarder autour de lui afin de comprendre d’où viennent les ombres. Cette libération est sous le signe de la douleur. Ses yeux subissent une certaine douleur, son corps doit se dégourdir et surtout il devra affronter l’idée que lui et les autres étaient des esclaves manipulés. Cette vérité à ses yeux est mensongère puisqu’elle est trop brutale, trop violente. Il se dit que Tout ce à quoi il a cru toutes ces années était faux. Ce constat le déstabilise, le bouleverse puisqu’il n’a connu que la pénombre de l’illusion. Difficile d’admettre que nous pourrions n’être que des marionnettes.

Troisième partie :

Cette partie raconte que les yeux du prisonnier libre s’ouvrent et qu’il accepte progressivement les nouveaux savoirs. Il prend conscience de sa nouvelle liberté et semble préférer son actuelle condition à celle qu’il avait dans la caverne. Il comprend d’où viennent les ombres. Il fait une expérience nouvelle; celle d’une connaissance plus rationnelle, plus vraie. Le plaisir que procure la connaissance fondée par la raison dépasse largement celle qu’il recevait par ses sens. Les sens ne lui donnaient accès qu’aux apparences, la raison quant à elle donne accès aux idées, aux lois, aux principes qui sont derrière le monde, au-delà du physique c’est-à-dire aux connaissances métaphysiques.

Quatrième partie :

Cette partie montre un homme libéré qui rejoint ses anciens compagnons demeurés dans la caverne.

Il fait à nouveau l’expérience de la douleur. Ses yeux ont connu la lumière et là, à nouveau il retourne à la noirceur et se met à douter. Est-ce eux qui sont dans la vérité ou lui ? Le trajet vers la connaissance est-il trop douloureux ? Platon nous dit que les autres en entendant son récit pourraient se moquer de lui, se mettre à rire et même vouloir le tuer. Il semble difficile aux esclaves de s’affranchir des maîtres. Parfois, ils préfèrent obéir plutôt que d’user de leur propre capacité à s’affranchir.

On peut donc résumer cette allégorie en faisant appel à notre fameux zombie. Il est enchaîné, sans raison, sans connaissance. Sa mobilité est factice puisqu’il n’a aucun but (sinon manger). Son existence n’a en définitive aucune signification puisqu’il n’est pas en mesure de signifier quoi que ce soit. Il n’obéit qu’à sa faim, qu’à son corps, qu’à son maître (figure du zombie endormi par une poudre, un maléfice). Platon montre toutefois une possible délivrance. L’homme peut reconquérir sa liberté, mais comment ?

1.2 Une délivrance par la raison

Platon par cette allégorie cherche à montrer :

a) Que la caverne n’est qu’une représentation imagée de notre monde réel, visible. La condition des prisonniers est celle des hommes attachés aux illusions, aux croyances, aux opinions, aux sens et au corps.

b) Que l’homme pour quitter cet état de soumission au monde visible doit faire l’exercice de la pensée afin que son âme accède au vrai monde à savoir le monde intelligible, le monde des idées. Seul l’usage adéquat de la raison peut conduire au Souverain Bien (Soleil). L’homme sans cet effort demeure inconsciemment soumis. Les hommes qui ne pensent pas s’illusionnent en croyant que ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent est la réalité, la vérité. Pour Platon la réalité, le monde sensible n’est en fait que croyances et opinions. Les hommes vivent sans le savoir dans un programme qu’ils n’aperçoivent pas et qui ne fait que les distraire, les tromper.

Pour Platon le corps (sens) mène à l’erreur. Il faut donc s’en affranchir.

c) Que la libération présuppose la présence de ceux qui savent (hommes libres qui agitent les ombres, philosophes qui libère le prisonnier). Sans cette aide la libération semble compromise. Le constat (quatrième partie de l’allégorie) est que les hommes préfèrent les ombres et que l’accès au savoir exige des efforts que la nature humaine ne semble pas détenir. La nature humaine contient une courbure naturelle telle qu’il faut déployer un autre dispositif pour le libérer de ses chaînes prosaïques…

Donc, cette allégorie enseigne sans ambiguïté qu’il nous faut pour nous libérer du pouvoir des préjugés, des fausses valeurs, des fausses croyances, des opinions et de l’activité des sens. Il faut user des voies rationnelles de sorte que le savoir des humains puisse être plus vrai, plus juste. Elle dit aussi qu’un État ne peut fonctionner adéquatement que si sa gouvernance use des ressorts de la raison et non de ceux trop fluctuants et instables des affects.

1.3 Une délivrance par l’État

Il faut ici noter que cette allégorie se trouve dans un ouvrage de Platon intitulé La République (voir note à la toute fin). Donc, l’usage de cette allégorie est indissociable du projet politique de Platon qui après la mort de son maître Socrate élabore une anthropologie distincte de son maître à penser. Le fait que les athéniens aient tué Socrate rend Platon plutôt méfiant des humains (à juste titre…). Sa méfiance se traduit dans toute son anthropologie. Les hommes lui apparaissent enchaînés. La nature humaine semble contaminée, infectée (ici pensons aux zombies). Platon caresse l’idée d’une cure,

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