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Etude critique de documents d'histoire sur la Terreur

Étude de cas : Etude critique de documents d'histoire sur la Terreur. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  18 Avril 2022  •  Étude de cas  •  2 357 Mots (10 Pages)  •  625 Vues

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Etude critique de documents d’histoire

Depuis le 10 aout 1792, la France n’est plus une monarchie mais une République. Cette dernière est proclamée officiellement le 21 septembre. L’assemblée qui dirige le pays est divisée en trois groupes dont deux ont une influence majeure et des idées opposées en certains points. Les Montagnards considérés comme radicaux veulent mettre en place une démocratie sociale tandis que les Girondins plus modérés veulent surtout consolider les grands principes de 1789. De 1792 à janvier 1793, a lieu le procès de Louis XVI, encore une fois Montagnards et Girondins sont opposés. Les Montagnards veulent inculper le roi et le guillotiner, tandis que les Girondins sont contre, ils craignent que cela n’attise la colère des monarchies voisines. Ce sont les arguments Montagnards qui gagnent et Louis XVI est donc exécuté le 21 janvier 1793. La Convention nationale pour faire face aux multiples troubles que connaît alors la France durcit son pouvoir et met en place un gouvernement révolutionnaire, centré sur le comité de salut public et le comité de sûreté générale. Robespierre, un Montagnard très radical est mis à la tête de ce comité et obtient des pouvoirs puissants. Afin de contrecarrer les ennemis intérieurs et extérieurs de la République, il met en place une politique dite de la Terreur à partir du 5 septembre 1793. Cette Terreur engendre la fin des libertés individuelles (pensée, expression, vie privée, sureté, …) et l’élimination arbitraire des opposants avec notamment la loi des suspects du 17 septembre 1793. Face à cette politique dite de Terreur, les emprisonnements, les procès expéditifs et massacres se multiplient et des divergences de position s’expriment au sein des différentes mouvances révolutionnaires.

Afin de rallier le plus de personnes à leurs causes, ces différentes mouvances font de la propagande notamment à l’aide de journaux. Exprimer leurs opinions, leur permet dans un premier temps de galvaniser les membres de leur mouvance et de les conforter dans leurs idées. Cela leur permet aussi et surtout d’engranger de nouveaux fidèles pour être plus fort et majoritaire afin d’avoir la plus grande influence.

Nous avons ici deux articles de journaux exposant deux partis pris politiques opposés sur la politique dite de la Terreur qui bat alors son plein durant cette période révolutionnaire de 1793. Les auteurs de ces deux documents sont tous les deux des révolutionnaires convaincus, mais ils expriment une très nette divergence d’opinion.

Dans le premier article, écrit comme un discours pour haranguer les foules, Jacques Roux fait l’apologie de la politique dite de Terreur. Il soutient à plein cette politique de la Convention nationale qu’il s’agit d’appliquer avec la plus grande sévérité qu’il soit.

Dans le deuxième article, écrit sur un ton beaucoup plus mesuré, Camille Desmoulins développe un argumentaire pour démontrer que cette politique dite de la Terreur est injuste et contre-productive vis-à-vis de la Révolution. Jacques Roux et Camille Desmoulins prennent donc à ce tournant de la Révolution des positions diamétralement opposées sur la politique que la Convention nationale doit adopter.  Nous allons donc voire maintenant plus en détails les arguments de chacun.

Le premier texte est extrait d’un article du journal politique : « Le publiciste de la République française ». A travers cet article, Jacques Roux s’exprime sur l’attitude à avoir face aux opposants de la Révolution. Jacques Roux (21 août 1752 – 10 février 1794) qui était un prêtre constitutionnelle catholique français, membre de la Commune de Paris il qui fut aussi un des principaux leaders des premières formes du socialisme. En effet il prônât l'égalité civique, politique et sociale en devenant le chef d’un groupe d’extrême gauche appelé « Les Enragés » par d’autres mouvances révolutionnaires qui cherchent à les discréditer. Cette mouvance de révolutionnaires radicaux qui se battait principalement pour illégaliser la propriété privée et la division de la société en classes mais aussi pour mettre en place la taxation des denrées, l’imposition des riches et la réquisition des grains. Il était également reconnu pour sa brutalité extrême, il fut par exemple responsable de nombreux meurtres et enlèvements.

Dans cet article, Jacques Roux cherche, par de nombreuses envolées lyriques, à galvaniser les révolutionnaires en adoptant une définition très large des opposants de la Révolution, de la Terreur et de la République et en dictant une attitude implacable à avoir face à eux. Nous allons d’abord présenter les différents ennemis de l’intérieur de la Révolution évoqué par Jacques Roux.

Il mentionne d’abord les royalistes qui sont évidemment considérés comme les premiers ennemis de la Révolution. Dans son expression « imprimer le fer rouge de l’ignominie des royalistes », il fait référence à une pratique durant l’Antiquité Romaine, reprise sous l’ancien régime, dans laquelle les condamnés étaient marqués d’un fer rougi pour qu’ils gardent la trace de leur crime à vie et que celle-ci soit visible de tous. Ainsi par cette métaphore, Jacques Roux montre bien sa position selon laquelle les royalistes doivent être connus de tous et en aucun cas pardonnés même s’ils cherchaient à s’amender et déclarer rejoindre la révolution.

Il fait aussi référence aux « administrateurs de Lyon, de Marseille et des autres villes qui ne sont pas rentrées dans le giron de la République ». Ces administrateurs sont les dirigeants des provinces prenant part aux insurrections fédéralistes dites Girondines. Ces insurrections se manifestent par de nombreux soulèvements qui eurent lieu en province lors de la Révolution française, suite aux évènements du 31 mai 1793 et les décrets du 2 juin 1793 éliminant définitivement les Girondins de la Convention et emprisonnant leurs chefs.

De même il évoque « ceux qui ont provoqué la coalition fédérative ». Jacques Roux fait référence à tous ceux en France qui en appellent à l’alliance formée au début de l’année 1793 par nombre d’États européens contre la France suite à l’exécution de Louis XVI. Cette coalition sera composée des monarchies européennes comme l’Autriche, la Hongrie, la Prusse, le Royaume-Uni, le royaume d'Espagne, les Provinces-Unies, le Saint-Empire… Ceux qui sont désignés comme l’ayant provoqué sont forcément des contre-révolutionnaires voulant rétablir l’ordre de la monarchie.

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