BEGHAIN Patrice, Patrimoine, politique et société ; Paris, Presses de Science Po,1998, réédition en 2012, 162 pages.

A. Le contexte et l’auteur :

Lors de la parution de l’ouvrage, en 1998, le patrimoine a une place importante dans le monde. L’Unesco classe et protège les différentes sites culturels ou naturels du monde ainsi que les patrimoines immatériels. De nos jours, notre patrimoine est multiple : ethnique, scientifique, industriel, et bien sûr artistique.

Patrice Béghain est un homme politique et syndicaliste français né à Lille en 1944. Il a été secrétaire Général au syndicat général de l’Education national CFDT de 1980 à 1983), Directeur à la Direction régionale des affaires actuelles entre 1983 et 1996 et Adjoint au maire de Lyon et délégué à la culture et au patrimoine, et conseiller à la communauté urbaine de Lyon de 2001 à 2008, il a notamment écrit par la suite un livre s’intitulant Dictionnaire historique de Lyon parût en 2009.

B. La thèse de l’auteur :

Dans un environnement marqué par la diversification culturelle et la mondialisation, le patrimoine est confronté à de nouveaux défis. D’origine d'une approche prioritairement esthétique, la notion de patrimoine connaît depuis quelques décennies un développement international considérable et se voit dans un environnement marqué par la diversification culturelle des sociétés et par la mondialisation, exposée à de nouveaux défis.

La question du retour des œuvres vers leur pays d'origine, rendent nécessaire un nouveau "pacte patrimonial", l’auteur démontre par via la politique lancée par l’archéologue Antoine Quatremère de Quincy la question des musées et la dénaturalisation d’un patrimoine, en effet, selon cet archéologue le musée est un contre-sens à ce qu’il souhaite démontrer, il extrait de son contexte historique les œuvres présentées, il nous compare également ces musées à des dépôts où seul la matière est entreposé mais pas les sensations profondes des œuvres, il qualifie cela de « véritables cimetières des arts » p35. Ce point de vue nous ramène également au conflit entre le British Museum et la Grèce pour réhabiliter les frises du Parthénon en Grèce, étudié en cours.

Les musées ont à travers le temps connues de nombreuses mutations et fonctions, passant d’un moyen de mémoire, chef d’état qui créés des musées pour laisser une trace dans l’Histoire, comme George Pompidou avec le centre qui porte son nom.

Certains Etats créés également de gigantesques centre avant même d’avoir une expositions complètes, notamment les Émirats Arabes Unies, qui continuent sur le mouvement de mode des musées. Cela démontre bien la dénaturalisation du Patrimoine à l’intérêt économique.

Cet intérêt économique qui se démontre par l’explosion du tourisme de masse, avec l'uniformisation, mais aussi l’affaiblissement du rôle des États. Cet enjeux économique fait peser des risques nouveaux sur l'intégrité des objets patrimoniaux, qu'ils soient matériels ou immatériels. Ils doivent aussi être préservés de la menace conjointe du communautarisme et du repli identitaire, afin de demeurer valeur d'échange et de partage.

L'auteur en appelle donc à un nouveau « pacte patrimonial » tant à l'intérieur de chaque société que dans les relations entre pays.

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