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Plan de commentaire de la scene 38 d"Incendies

Fiche : Plan de commentaire de la scene 38 d"Incendies. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2016  •  Fiche  •  1 407 Mots (6 Pages)  •  21 270 Vues

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extrait de la scène 38 d’Incendies – Plan détaillé de commentaire

Problématique : En quoi cette scène joue-t-elle un rôle d’épilogue ?

I) La fin de la pièce met en scène le retour de Nawal sur la scène des vivants, Nawal qui retrouve la parole avant de se taire à jamais

1. La lettre de Nawal n’est pas lue par Jeanne ou Simon, mais par Nawal elle-même, présente sur scène, comme si elle était toujours vivante. Le paradoxe de son discours réside dans le fait que celle qui a gardé le silence pendant cinq ans retrouve la parole une fois mise au tombeau (d’abord avec le testament, puis cette lettre). Parataxe « Vous avez ouvert l’enveloppe, vous avez brisé le silence. » l.60 => comme s’ils avaient accompli une action magique, comme s’ils l’avaient libérée d’un mauvais sort.

C’est une parole poétique :

- Par sa disposition en vers libres + des blancs qui font apparaître des strophes (la 1ère adressée à Simon, la 2ème à Jeanne, la 3ème évoquant Sawda et les autres femmes liées à Nawal, et développant ensuite tout ce que Nawal tient à dire à ses enfants.)

- par des figures de répétition qui mettent en relief le propos de Nawal : anaphores (« à présent » l.8 et 11, « alors » l.40 et 42), anadiplose (« il faut reconstruire l’histoire. / L’histoire est en miettes » l.11-12), répétitions d’expressions (« avaler sa salive » l.8 et 10, « en colère » l.33, 34, 35, « doucement » l.13, 15, 17…)

- par un balancement rythmique, avec notamment quelques décasyllabes (l.9, 21…) et des octosyllabes (l.5, 8, 22…)

2. La parole retrouvée de Nawal donne l’impression qu’elle appartient au même espace-temps que les jumeaux. 

- sa parole donne l’impression qu’elle renoue un dialogue avec ses enfants : les questions l.38, 39, 41, 57 sont celles que pourraient lui poser Jeanne et Simon + réponses apportées aux lignes suivantes / elle interpelle ses enfants comme s’ils partageaient la même situation (l.3 et 20) / la réplique finale de Simon (l.64) montre qu’il accepte ce dialogue

- la parole est au présent alors que la lettre a été rédigée 5 ans auparavant, ce qui donne l’illusion de sa présence dans le même espace-temps. Nawal décrit ses propres réactions au présent (l.5, 22) : ses réactions sont celles d’une personne vivante et sensible qui pleure et rit, dans la communion avec ses proches. Elle ressent les souffrances de sa vie passée (l.28 « est une blessure béante »). Elle fait des constats sur sa famille au présent (l.31 « nous sommes engluées »).

- Cette parole, alors même qu’elle est au présent, a pour fonction de clore l’histoire et de préparer la disparition de Nawal, en donnant les dernières consignes au sujet de sa sépulture (l.61 et 62). La didascalie l.65 rappelle que désormais le silence peut enfin être accepté.

II) Il s’agit d’une parole consolatrice : une parole de mère, qui assume enfin son rôle, à ses enfants.

1) Le ton de cette lettre est différent : Nawal assume enfin son rôle de mère

Le ton contraste avec la sécheresse du testament : Nawal désignait ses enfants par l’expression « enfants jumeaux nés de mon ventre », ou « les jumeaux ». Ici elle s’adresse à chacun d’eux (« Simon » l.2, « Jeanne » l.19 + 29) + elle signe « votre mère » l.63 + elle s’enquiert de ce qu’ils ressentent (l.3 + 20) et partage leurs émotions (l.5 + 22 : parallélisme)

2) Nawal félicite et console Simon

- Elle insiste sur la difficulté de l’exploit qui vient d’être accompli par Simon : l.7 « et tu as su le retirer » (avec la conj. de coordination « et » qui renchérit sur l’exploit) + l.9 superlatif « un geste très courageux »

- Elle l’apaise par une berceuse l.13 à 18 (anaphore « doucement » + verbes à l’infinitif évoquant l’apaisement « consoler / guérir / bercer »)

3) Nawal s’identifie à Jeanne

- Elle lui prête la même colère qu’à elle-même, la colère de toutes les femmes de sa famille : l.23-24 pluriel « des femmes » + l.31 1ère p. du pl. « les femmes de notre famille » + l.33 à 35 répétition de « tout comme ». Elle souligne cette proximité entre elles deux « côte à côte » l.24.

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