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Commentaire de texte Les Animaux Malades de la Peste

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Par   •  16 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  1 433 Mots (6 Pages)  •  498 Vues

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     Jean de La Fontaine, grand fabuliste du XVIIe siècle écrit un premier recueil de fables dédié au Dauphin afin de se faire pardonner et regagner la confiance du roi après l'écriture de ses contes libertins. C'est dans le deuxième recueil qu'il publie en 1678 Les Animaux malades de la Peste. Dans cette fable La Fontaine représente l'homme de façon pessimiste et critique implicitement le roi,sa cour ainsi que le système judiciaire pour éviter la censure.

     Quelle représentation du pouvoir et de la justice cette fable donne-t-elle ?

     Dans un premier temps nous montrerons que cette fable permet un véritable ancrage historique puis nous développerons l'idée de la critique politique.

Les Animaux malades de la Peste, écrit par Jean de La Fontaine, permet un véritable ancrage historique de la Fable.

     Dès le titre de la Fable, la référence à la « la Peste »apparaît et est reprise au vers 4. La peste est une grande épidémie qui au cours du XIVe siècle a tué la moitié de la population européenne. La Fontaine nous le rappelle quand il nomme la peste le « mal » (v.1 et 2) suivi de la proposition subordonnée relative « qui répand la terreur » (v.1) Nous sommes déjà dans le monde de l'humain qui est renforcé par la personnification de la peste grâce à la majuscule. Au vers 21: « L'histoire nous apprend qu'en... », la Fontaine fait bien référence à un événement historique qui découle du monde humain.

     Pour ancrer sa fable dans l'histoire, le fabuliste décide, implicitement, de décrire une société hiérarchisée, comme celle qui existait au temps de Louis XIV. A plusieurs reprises dans la fable, le Lion se voit attribuer des titres de noblesses comme « Sire », « Roi » (v.34), « Seigneur » (v.37). Le lion, animal de la savane qui représente le pouvoir désigne ici le roi. Les prises de paroles permettent de bien mettre en en relief cette hiérarchisation : en premier c'est le Roi qui prend la paroles, puis le renard qui peut-être assimilé au courtisan, ensuite le tigre et l'ours qui restent des animaux importants dans le règne animal et de ce fait représentent  la noblesse et pour finir l'âne qui représente le tiers-état. Cette hiérarchisation est renforcée grâce aux noms des animaux qui possèdent des majuscules ou non.

     La religion étant très présente au XVIIe siècle, l'auteur a voulu mettre en avant ce côté. Diverses croyances existaient, comme notamment les punitions infligées par les dieux. Dans la fable la peste est perçu comme une punition divine par rapport aux péchés commis. Outre cela, le champ lexical de la religion est omniprésent : « le Ciel » (v.2), « l'Achéron » (v.5), « péchés » « céleste courroux » (v.19)... De plus les références aux « moutons » (v.26) et aux « Berger » (v.29 et 39) nous rappellent bien les fêtes religieuses chrétiennes et l'iconographie chrétienne de la naissance de Jésus dans le christianisme.

     La morale permet également un ancrage historique étant donné qu'il n'y a plus aucune référence animal. Le « vous » est destiné aux lecteurs du XVIIe siècle. De plus, le mot « cour » (v.64) est un terme propre à la politique et donc aux Hommes.

     Pour finir, la personnification des animaux permet de les rendre Humains, et tout humain s'inscrit dans une histoire. L'histoire est affaire de l'Homme. Sans l'Homme, le temps existerait mais pas l'Histoire.

Cette fable permet également, de manière implicite, de faire une critique politique.

     Tout d'abord le lion, donc le roi, est critiqué. Lors de son intervention (v.15-33), il fait preuve d'une grande éloquence en commençant son discours par « Mes chers amis ». Il cherche à appâter sa cours en se faisant bien voir. La profusion de « nous » (v.18, 21,23) renforce cette idée : il ne fait plus qu'un avec sa cours et son peuple. On peut donc dire que ce roi est manipulateur, en effet, outre le fait de vouloir amadouer sa cours, il utilise la religion dans son discours pour inciter son peuple à avouer ses péchés, il veut désigner une victime expiatoire. Cette manipulation s'accompagne d'une grande hypocrisie de la part du lion. Au vers 30 : « Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense », on voit une nette opposition entre ses paroles et ses actes. L'opposition est renforcée grâce à la conjonction de coordination ''mais''. Le peuple n'a pas son mot à dire car quand le roi dit, le peuple s'exécute. Il impose une sorte de tyrannie et une impression de violence se dégage du roi. Il ne regrette pas d'avoir mangé les moutons (v.26) et ne semble pas choqué par la mort du berger (v.39-40). Il veut résoudre la mort (la peste) par la mort (le sacrifice) et cautionne la mort d'un innocent, l'âne. Il s'éclipse après son discours pour laisser le ''sale boulot'' aux autres: cela fait de lui un roi incompétent, d'autant plus que la peste est toujours là à la fin de la fable.

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