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Comment penser un rapprochement entre le fauvisme et l’expressionnisme ?

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Par   •  16 Septembre 2021  •  Compte rendu  •  1 889 Mots (8 Pages)  •  403 Vues

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Félix-Antoine Duval

Baccalauréat en histoire de l’art

Question synthèse 1

L’art du XXe siècle, 1900-1960

HAR-1004

Travail présenté à Françoise Lucbert

Université Laval

Le 10 mars 2021

 

                                                                                                   1000 mots

  1. Comment penser un rapprochement entre le fauvisme et l’expressionnisme ? Dégager les similitudes et les différences des deux mouvements. Il faut étayer le propos par l’analyse d’œuvres pertinentes, sans oublier d’évoquer les textes à l’étude.

Au premier abord, si l’on regarde un tableau appartenant au fauvisme et un autre à l’expressionnisme, on pourrait croire que tous les deux ont peu de points en commun par rapport à leur traitement formel. Dans une moindre mesure, le fauvisme et l’expressionnisme ont effectivement des différences entre eux, mais il faut savoir que tous les deux présentent également des ressemblances subtiles. Plus concrètement, quelles sont donc les similitudes et les divergences des deux mouvements? Les prochaines lignes auront pour but de répondre à cette question en analysant parallèlement certaines œuvres propres à chacun d’eux.

Pour commencer, la première ressemblance picturale entre les deux courants est la couleur que les peintres transmettre sur leurs toiles. Toutefois, il faut savoir que les artistes du fauvisme et ceux de l’expressionnisme ne l’expriment pas de la même manière[1]. L’expressionnisme est caractérisé par des œuvres où l’artiste s’exprime intérieurement et subjectivement pour permettre de transcrire son émotion sur le tableau qu’il peint, illustrant généralement des sujets et des décors parfois anxiogènes et ce, à l’aide de couleurs vives[2][3]. Les fauves quant à eux s’expriment eux aussi sur leurs toiles, mais, « au moyen de la plasticité des couleurs [4] » et aucunement par l’intermédiaire de leurs troubles psychiques[5][6]. Ainsi, la couleur est un élément propre aux deux courants, mais contrairement aux artistes expressionnistes, les couleurs vives exploitées par les fauves n’ont pas pour but de représenter des figures agitées traduisant la violence et l’angoisse[7]. Dans l’une de ces notes, Matisse dira d’ailleurs « que pour lui l’expression ne réside pas dans la passion d’un visage violent, mais par la disposition de sa toile[8]». Dans son œuvre phare Femme au chapeau, Matisse emploie donc une chromatique de couleurs éclatantes et vigoureuses afin de s’exprimer violemment par leurs plasticités[9][10]. Ainsi soit-il, on peut donc on peut établir une autre ressemblance entre le fauvisme et l’expressionnisme en rappelant que tous les deux désirent choquer, mais de manière différente. En effet, lors du salon d’Automne de 1905, les visiteurs observant l’œuvre Femme au chapeau sont ébranlés par les contrastes et la vivacité des couleurs ne représentant pas la réalité et où celles-ci semblent crier[11]. De leur côté, les artistes expressionnistes choquent à leur tour en transcrivent leur intériorité personnelle sur leurs toiles, et ce, en peignant des sujets angoissants et dérangeants[12]. En d’autres termes, dans les œuvres expressionnistes, « c’est la manière de peintre les sujets humains qui offense »[13]. D’ailleurs, dans son œuvre Potsdamer Platz, Kirchner choc par l’intermédiaire du thème de l’angoisse et ce faisant, le regardeur observe donc le drame se découlant sous ses yeux avec la présence de protagonistes aux corps déformés et peints au travers un décor déconcertant[14]. Par le fait même, tout comme, la Femme au chapeau, l’œuvre de Kirchner semble crier en présentant ainsi, une distorsion de la réalité, non pas au moyen des couleurs, mais bien par la personnification des sentiments de l’artiste[15]. De plus, à l’inverse de l’œuvre phare de Matisse, la palette chromatique est réduite avec l’utilisation du vert, du gris et du noir alors que chez le peintre fauve, les couleurs sont plus vives et colorées[16]. Or, contrairement à Kirchner, Franz Marc utilise une palette de couleurs vives dans ses œuvres en créant ainsi, un monde neuf, imaginé par lui-même sur ces tableaux[17]. On dira donc qu’il « crée un univers plastique sur sa toile [18]». Ce faisant, on peut donc établir une autre similitude entre les deux courants puisqu’il faut savoir que Marc s’inspire des fauves en utilisant une palette de couleurs vives et brûlantes telles que le faisait Valminck, Derain et Matisse[19]. Or, contrairement à eux, Marc instaure une symbolique des couleurs dans ces tableaux, ce qui s’avère une différence entre lui (étant expressionniste) et le courant fauvisme[20]. Ce faisant, cette allégorie chromatique est un lien direct avec l’intériorité personnelle des artistes expressionnistes se transposant sur leurs toiles. D’autre part, on dira que Marc « peint le monde comme il le voit intérieurement[21] ». D’ailleurs, celui-ci peint des animaux dans la nature en créant des œuvres mystiques et donc symboliques[22][23]. Plus concrètement, Franz Marc entretient une sorte de relation sentimentale avec la nature et par le fait même, l’animal sera l’essence même de ses tableaux, car pour lui, les bêtes représentent un certain mystère spirituel en employant donc des couleurs éclatantes pour personnifier son état intérieur[24]. Par ailleurs ce mystère peut être expliqué par le fait que Marc est un peintre du Cavalier Bleu, un groupe d’artistes s’intéressant à créer des œuvres où le mystère est omniprésent[25].Par exemple, sur son tableau Vache jaune, l’entièreté de l’œuvre reposent sur l’imagination même de l’artiste où celui-ci représente un monde spirituel et inventif au moyen de son état psychique et mental, et ce, en choisissant d’illustrer comme sujet, un animal[26]. Outre cet élément, il faut savoir également que les sujets peints par Matisse (fauvisme) et ceux par Egon Schiele (expressionnisme) sont également bien différents et de ce fait, on peut donc établir une autre différence entre les deux courants[27]. En effet, Schiele est un artiste peignant généralement des portraits, parfois même des autoportraits montrant une fois plus l’expressivité émotionnelle[28]. À l’opposé, Matisse peint davantage des paysages que des portraits[29]. D’ailleurs dans son œuvre Autoportrait avec doigts écartés, Schiele personnifie ses émotions afin d’y illustrer son angoisse intérieure[30]. En revanche, Le Bonheur de vivre, réalisé par Matisse, n’est pas un portrait de l’artiste et encore moins un reflet de ses sentiments, mais plutôt une peinture illustrant un paysage au travers des nus schématisés et des couleurs vivifiantes représentant par le fait même, le thème de la joie de vivre[31].

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