Beckett : En attendant Godot. (1952)
Commentaire de texte : Beckett : En attendant Godot. (1952). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nirana • 13 Mai 2018 • Commentaire de texte • 650 Mots (3 Pages) • 660 Vues
Beckett : En attendant Godot. (1952) Lecture analytique :
La pièce a été écrite très rapidement mais a été remaniée plusieurs fois, la dernière datant de 1965. (traduite en anglais et monté en 1955 à Dublin puis Londres). L'extrait se situe au début de la pièce, acte 1 et même s'il n'y a pas de précision de scène, c'est l'exposition : un couple Vladimir et Estragon se retrouvent. Ils bavardent à bâtons rompus faisant se succéder de vagues souvenirs, jérémiades, disputes, interrogations philosophiques.
En quoi peut-on parler d'une scène d'exposition qui sans rompre totalement avec la tradition classique s'en détache largement ?
I) Une scène d'exposition
1.Les personnages : Vladimir et Estragon
A part un prénom, étranger pour Vladimir, l'autre par son aspect trivial, curieux pour Estragon, nom d'une plante : son nom se rapporte à la nourriture. Ils sont donc diminués, incomplètement connus du spectateur on ne sait pas grand-chose d'eux. Des bribes du passé nous sont fournies : ils « portaient beaux » mais on ne peut pas les situer socialement : ce sont des errants,vagabonds ? Clochards ? Saltimbanques ? Voyageurs ? Aucune famille, aucun travail qui pourrait les relier à la société.
Les personnages sont peu définis par leur psychologie mais ils trouvent leur raison d'être ds leur fonctionnement à l'intérieur du couple (certains critiques y ont vu une relation homosexuelle dans le fantasme du suicide en haut de la Tour Eiffel…).
2. Leur relation : ils forment un couple qui se connaît par cœur. Ils sont rapprochés par un passé, un présent qu'ils partagent. Leur caractère diffère : Estragon est un égocentrique entièrement concentré sur son corps ; il a mal aux pieds. Il oublie tout ce qui n'est pas lié à son corps. Il est indifférent aux effusions de Vladimir car il s'intéresse peu à autrui et est indifférent à la mort : «et après? » . Il est terre à terre (les chaussures) son voc est plus bas que celui de Vladimir même s'il est capable de termes relevés. C'est un personnage doté d'un sens aigu du tragique, pessimiste voire cynique, d'où son refus du moindre effort, ses répliques catégoriques, ou ses suggestions tragiques. Son désespoir l'amène à penser au suicide et même de douter qu'ils ont bien faits de vivre ensemble ce que Vladimir ne fait jamais. C'est lui aussi qui montre le plus d'humour : geste, jeu avec la scène ou le public. C'est un personnage mystérieux et difficile à cerner.
Vladimir est celui qui réfléchit et qui décide pour le couple. Il se sent supérieur à Estragon et le protège. Il se montre presque maternel. Il es celui qui philosophe pense, suscite le dialogue, rappelle le passé, celui dont le voc est le plus relevé.
Estragon refuse la communication avec Vladimir qui aime parler, ne cesse de chercher des sujets de conversation et s'agace de ne pas trouver de répondant en Estragon.
Comme les vieux couples, ils se disputent, se brouillent mais se préoccupent l'un de l'autre, chacun s'enquérant des souffrances du second, le plaignant de ses
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