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Beaumarchais - Le Mariage de Figaro, début de la scène d’exposition

Commentaire de texte : Beaumarchais - Le Mariage de Figaro, début de la scène d’exposition. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2021  •  Commentaire de texte  •  3 691 Mots (15 Pages)  •  588 Vues

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Beaumarchais - Le Mariage de Figaro, début de la scène d’exposition

Figaro : Dix-neuf pieds sur vingt-six.

Suzanne : Tiens, Figaro, voilà mon petit chapeau : le trouves-tu mieux ainsi ?

Figaro lui prend les mains : Sans comparaison, ma charmante. Oh ! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d’une belle fille, est doux, le matin des noces, à l’œil amoureux d’un époux !…

Suzanne se retire : Que mesures-tu donc là, mon fils ?

Figaro : Je regarde, ma petite Suzanne, si ce beau lit que monseigneur nous donne aura bonne grâce ici.

Suzanne : Dans cette chambre ?

Figaro : Il nous la cède.

Suzanne : Et moi je n’en veux point.

Figaro : Pourquoi ?

Suzanne : Je n’en veux point.

Figaro : Mais encore ?

Suzanne : Elle me déplaît.

Figaro : On dit une raison.

Suzanne : Si je n’en veux pas dire ?

Figaro : Oh ! quand elles sont sûres de nous !

Suzanne : Prouver que j’ai raison serait accorder que je puis avoir tort. Es-tu mon serviteur, ou non ?

Figaro : Tu prends de l’humeur contre la chambre du château la plus commode, et qui tient le milieu des deux appartements. La nuit, si madame est incommodée, elle sonnera de son côté : zeste, en deux pas tu es chez elle. Monseigneur veut-il quelque chose ? il n’a qu’à tinter du sien : crac, en trois sauts me voilà rendu.

Suzanne : Fort bien ! Mais quand il aura tinté, le matin, pour te donner quelque bonne et longue commission : zeste, en deux pas il est à ma porte, et crac, en trois sauts…

Introduction :

Contexte historique, biographique et de création de l’œuvre.

trilogie, pers. identiques, Comte-Rosine puis Figaro-Suzanne.

        

mouvement de ce premier extrait :

  1. Les 4 1res répliques : un début enjoué / de jeunes futurs mariés
  2. Les onze suivantes (de « je regarde » à « ou non ? ») : une dispute d’amoureux au sujet mystérieux
  3. Les trois dernières : le dévoilement du mystère

Avant de commencer l’explication linéaire, relevons que puisque nous sommes au début de la pièce, nous avons là une scène d’exposition qui va être riche en informations concernant aussi bien les personnages que l’intrigue. Remarquons ensuite que nous pièce n’est pas en alexandrins. Cela n’a rien d’évident à l’époque. Voltaire, avant tout connu comme dramaturge au XVIIIe siècle écrit ses pièces en alexandrins. Et le XIXe siècle continuera à écrire son théâtre en alexandrins, d’Hernani de Victor Hugo à Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand.

Figaro : Dix-neuf pieds sur vingt-six.

Suzanne : Tiens, Figaro, voilà mon petit chapeau : le trouves-tu mieux ainsi ?

Figaro lui prend les mains : Sans comparaison, ma charmante. Oh ! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d’une belle fille, est doux, le matin des noces, à l’œil amoureux d’un époux !…

Suzanne se retire : Que mesures-tu donc là, mon fils ?

La 1re réplique est de Figaro, personnage éponyme de la pièce dont le titre indique que nous allons assister à son mariage. Titre, ou plus exactement sous-titre puisque le titre de notre pièce est La Folle Journée. C’est dire que le spectateur s’attend à une représentation ébouriffante !

Or, a contrario, nous voyons le personnage principal sagement prendre les mesures d’une pièce « à demi démeublée » nous dit la didascalie initiale. Cette réplique va constituer l’entrée, après le prélude instrumental, dans l’opéra de Mozart dont le livret, en italien, est de Da Ponte et suit de près le texte de Beaumarchais. 

Sa mise en musique par le célèbre compositeur souligne ce qu’elle manifeste d’insouciance, avec un exemple dans cette mise en scène.

Souvenons-nous que Figaro est un personnage connu des spectateurs lors de la création de la pièce puisqu’il est déjà le personnage clef de la pièce précédente de Beaumarchais, Le Barbier de Séville, pièce durant laquelle il a aidé le comte Almaviva à épouser Rosine, qui est donc la comtesse dans Le Mariage de Figaro qui se déroule trois ans après l’action du Barbier. Les « dix-neuf pieds sur vingt-six » peuvent s’entendre alors comme l’indication d’un changement de métier de Figaro qui n’est plus barbier.

Ils peuvent annoncer aussi les multiples moments dans la suite de la pièce où il va montrer son ingéniosité (là, vous donnez les exemples que vous avez trouvés : comme ça, ceux qui ont lu ont leurs exemples personnels, et ceux qui n’ont pas lu n’ont rien).

La 2e réplique nous fait découvrir Suzanne, celle que la liste des personnages présente comme la « fiancée de Figaro » et la « camériste de la comtesse », sa domestique personnelle. Elle sollicite l’avis de son futur époux quant à son chapeau (« il mio cappello » chante Susanna), pièce importante de son costume de mariée, mais pièce qui aura aussi une importance déterminante dans la suite de la pièce (et là, vous complétez en indiquant à quel moment ce chapeau, cette toque, cette coiffe aura un rôle essentiel dans l’intrigue). Cette réplique témoigne d’un bonheur simple, avec son adjectif « petit » qu’il ne faut pas prendre dans un sens matériel, mais hypocoristique (c’est-à-dire affectueux : vous pouvez être le petit chou de votre mère, même si vous mesurez 1 m 80). La question que Suzanne pose à Figaro (« le trouves-tu mieux ainsi ? ») implique un jeu d’actrice ajustant sa coiffe, mais nous apprend aussi que Suzanne est couturière, qu’elle confectionne elle-même ses vêtements, qu’elle les coud elle-même comme les masques de tous (à propos : quand est-il question d’une épingle liée à Suzanne ?).

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