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Analyse linéaire Ménalque

Commentaire de texte : Analyse linéaire Ménalque. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  1 828 Mots (8 Pages)  •  10 665 Vues

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TEXTE 1 – MENALQUE

  1. Ménalque descend son escalier, ouvre sa porte pour sortir, il la referme : il s'aperçoit qu'il
  2. esten bonnet de nuit ; et venant à mieux s'examiner, il se trouve rasé à moitié, il voit que son
  3. épée est mise du côté droit, que ses bas sont rabattus sur ses talons, et que sa chemise est
  4. par-dessus ses chausses. S'il marche dans les places, il se sent tout d'un coup rudement
  5. frapper à l'estomac ou au visage ; il ne soupçonne point ce que ce peut être, jusqu'à ce
  6. qu'ouvrant les yeux et se réveillant, il se trouve ou devant un limon de charrette, ou derrière
  7. un long ais de menuiserie que porte un ouvrier sur ses épaules. On l'a vu une fois heurter du  
  8. front contre celui d'un aveugle, s'embarrasser dans ses jambes, et tomber avec lui chacun de
  9. son côté à la renverse. Il lui est arrivé plusieurs fois de se trouver tête pour tête à la
  10. rencontre d'un prince et sur son passage, se reconnaître à peine, et n'avoir que le loisir de se
  11. coller à un mur pour lui faire place. Il cherche, il brouille, il crie, il s'échauffe, il appelle ses
  12. valets l'un après l'autre : on lui perd tout, on lui égare tout ; il demande ses gants, qu'il a dans
  13. ses mains, semblable à cette femme qui prenait le temps de demander son masque
  14. lorsqu'elle l'avait sur son visage. Il entre à l'appartement, et passe sous un lustre où sa
  15. perruque s'accroche et demeure suspendue : tous les courtisans regardent et rient ;
  16. Ménalque regarde aussi et rit plus haut que les autres, il cherche des yeux dans toute
  17. l'assemblée où est celui qui montre ses oreilles, et à qui il manque une perruque. S'il va par la
  18. ville, après avoir fait quelque chemin, il se croit égaré, il s'émeut, et il demande où il est à des
  19. passants, qui lui disent précisément le nom de sa rue ; il entre ensuite dans sa maison, d'où il
  20. sort précipitamment, croyant qu'il s'est trompé. Il descend du Palais, et trouvant au bas du
  21. grand degré un carrosse qu'il prend pour le sien, il se met dedans : le cocher touche et croit 
  22. remener son maître dans sa maison ; Ménalque se jette hors de la portière, traverse la cour,
  23. monte l'escalier, parcourt l'antichambre, la chambre, le cabinet ; tout lui est familier, rien ne
  24. lui est nouveau; il s'assit, il se repose, il est chez soi. Le maître arrive : celui-ci se lève pour le
  25. recevoir ; il le traite fort civilement, le prie de s'asseoir, et croit faire les honneurs de sa
  26. chambre; il parle, il rêve, il reprend la parole: le maître de la maison s'ennuie, et demeure
  27. étonné; Ménalque ne l'est pas moins, et ne dit pas ce qu'il en pense: il a affaire à un fâcheux,
  28. à un homme oisif, qui se retirera à la fin, il l'espère, et il prend patience: la nuit arrive qu'il est
  29. à peine détrompé.

I/ Ménalque sort de chez lui débraillé

Début du texte présent de l’indicatif qui a valeur d’actualisation, présent d’énonciation, les scènes d’écrit se passent sous les yeux du lecteur, elles sont en direct, ce qui fait d’elles des scénettes, de courtes pièces comiques. Le présent de l’indicatif a aussi la valeur de répétition, Ménalque est discret, et ses mésaventures sont quotidiennes et habituelle. Le comique initié ici, est un comique de répétition, qui caractérise le comique de caractère du personnage, c’est un distrait qui multiplie les bourde, les maladresses, le texte commence donc par une série de courte phrase juxtaposée, ce qui donne un rythme rapide à la scène. La bruyère décrit des actions courtes et successives, qui n’ont pas d’intérêt, parce qu’elles sont banales quotidienne, or ici elles prennent toute leur ampleur, par un effet de chute. Le moraliste indique sans aucune transition qu’il est en bonnet de nuit. Cette absence de transition est très courant chez La Bruyère qui s’emploi pour surprendre son lecteur. Le décalage initial et le trait de caractère du personnage 🡪 ne se comporte pas normalement en société, il est à cote. Or La bruyère déploie la distraction jusqu’à l’étendre à son maximum, le personnage n’oublie pas seulement d’enlever son bonnet mais comme l’accumulation le montre, il sort totalement débraillé. Cette accumulation par une insistance sur les détails incongrues, montre que Ménalque n’est pas un homme distrait, mais qu’il est défini par sa distraction comique. L’excès de caractéristiques fait de lui un personnage comique dans cette scène comique. Il ne veut pas ne prend pas la parole.

II / Heurte contre une pièce de bois

Seconde anecdote, nous montre alors à l’extérieur se cognant contre une pièce de bois à plusieurs reprise, ce qui fait de cette pièce une scène comique, répétition, excès de bêtises. Ici encore, scène muette, comique visuel de situation 🡪 comique. La Bruyère commence par l’emploie d’un registre dramatique, par l’anecdote du coup a l’estomac ou la tête. Le lecteur s’attend à savoir qui agresse le personnage, rapidement détrompé, parce qu’en fait c’est un bout de bois qui l’agresse, agression pour ce personnage lunaire, a moitié réveillé. Cette deuxième anecdote nous montre que Ménalque ne peut évoluer puisque constamment distrait qu’il l’entoure.

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